En Nouvelle-Calédonie, NEOFLY propose une solution pour transformer les filières agricoles et aquacoles grâce à un modèle d’économie circulaire innovant, spécifiquement conçu pour répondre aux défis de l’auto-suffisance alimentaire dans les territoires insulaires. En valorisant les déchets agro-industriels locaux, cette startup produit des ingrédients à base d’insectes destinés à la nutrition aquacole, animale et végétale, pour remplacer les importations.
Lauréate 2024 du prix Agrotech lors du concours Innovation Outre-mer (IOM), NEOFLY s’impose comme un acteur clé de la durabilité dans le Pacifique. Pour en savoir plus sur les coulisses de ce concours, la rédac est allée à la rencontre Nicolas Guillemot, l’un des trois cofondateurs. Cet ingénieur, docteur en sciences de l’environnement et chef d’entreprise depuis une quinzaine d’années revient avec nous sur les temps forts d’une semaine parisienne riche en opportunités et en apprentissages.
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Bonjour Nicolas ! Pour débuter notre échange, entrons directement dans le vif du sujet : le 22 novembre dernier, NEOFLY a remporté le prix Agrotech au concours IOM. Quels étaient vos objectifs en participant à ce concours et quelles opportunités ce prix pourrait offrir à NEOFLY ?
Participer à ce concours allait bien au-delà du prix en lui-même. Avoir été sélectionné pour faire partie des finalistes parmi plus de 200 dossiers soumis était déjà une victoire en soi. Cela nous a permis d’accéder à une semaine exceptionnelle à Paris organisée par IOM et dédiée à des rencontres, des ateliers et du networking. Durant ces journées, nous avons eu l’opportunité d’échanger avec des investisseurs publics et privés, des représentants de grands groupes et des experts du secteur. Nous avons aussi pu présenter NEOFLY à des interlocuteurs stratégiques comme l’association « Entreprises pour l’Environnement » ou encore la Fondation de la Mer, élargissant ainsi notre réseau et explorant de potentielles synergies.
Le prix Agrotech lui-même est une reconnaissance prestigieuse qui valide la pertinence et la qualité de notre projet. Il nous ouvre les portes de l’écosystème de l’innovation en Outre-mer. Cette visibilité et cette crédibilité supplémentaires sont des atouts précieux alors que nous préparons pour 2025 une levée de fonds essentielle au déploiement industriel de notre solution.
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Quels enseignements as-tu tiré de cette semaine à Paris ? As-tu une anecdote ou un souvenir marquant de cette semaine à partager ?
J’ai beaucoup appris au cours de cette expérience ! Pitcher devant des fonds d’investissement métropolitains a été extrêmement enrichissant. Cela nous a permis de recevoir des retours directs et constructifs. Certains investisseurs ont été impressionnés par notre démarche, tandis que d’autres nous ont orientés vers des partenaires potentiels. En somme, cette semaine a été une préparation idéale pour nos futures levées de fonds. Cet événement nous a également offert l’opportunité de tester et d’affiner nos arguments face à un large éventail d’interlocuteurs. Ces échanges nous ont permis de gagner en clarté et en impact dans notre discours. Un véritable entraînement grandeur nature en vue des rendez-vous décisifs de 2025.
Un moment marquant ? Le dernier jour, à la Station F, j’ai croisé par hasard l’un des intervenants d’une séance de coaching au pitch. Il m’a reconnu et, dans l’instant, m’a demandé de pitcher NEOFLY au représentant d’un fonds d’investissement qui l’accompagnait. Tout s’est déroulé sur le vif, dans un couloir, sans préparation. Mais l’improvisation a payé, et ce nouvel interlocuteur s’est montré très intéressé. Cet épisode résume parfaitement l’esprit de cette semaine : intensité, professionnalisme et opportunités imprévues.
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En conclusion, quelles sont les prochaines étapes pour NEOFLY ?
L’année 2025 sera décisive. Après une phase pré-industrielle réussie, nous concevons aujourd’hui notre future usine et allons entamer une levée de fonds pour financer notre déploiement industriel. Cela impliquera un montage financier complexe, combinant entre autres investissement privé, aides publiques et prêts bancaires.
Nous anticipons de boucler ce financement avant fin 2025 et engager ainsi notre déploiement industriel. Le réseau que nous avons consolidé grâce à des initiatives comme le concours Innovation Outre-mer et les retours positifs que nous avons reçus nous rendent tout à fait optimistes. Il y a encore beaucoup de travail, mais nous sommes prêts à relever le défi. D’ici 2027, nous projetons d’avoir mise en service notre première usine en Nouvelle-Calédonie et de préparer la réplication de notre modèle vers d’autres territoires insulaires.
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