Aujourd’hui, le 21 juin, la fête de la musique est célébrée à travers le monde. L’année dernière, nous vous parlions d’un concert d’électro orchestré par la pensée. Cette année, pour briser l’idée reçue que la musique n’est réservée qu’à ceux qui peuvent entendre, entrons dans le monde fascinant des innovations technologiques au service des malentendants.
Saviez-vous que la langue des signes n’est pas universelle ? Tout comme les langues parlées, la langue des signes diffère d’un pays à l’autre en fonction de la culture. On dénombre environ deux cents langues des signes à travers le monde. Néanmoins, la musique, elle, est universelle. Focus sur les innovations technologiques permettant aux personnes sourdes et malentendantes de profiter du quatrième art. Du silence aux émotions, il n’y a parfois qu’une innovation !
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La musique se ressent…
… par vibrations. On pense souvent que les personnes sourdes et malentendantes ne peuvent pas entendre la musique. En effet, elles ne l’entendent pas au sens propre du terme mais elles peuvent la ressentir. Chaque son transporte une onde, une sorte de vague sonore. Chaque son a sa propre fréquence, qui correspond à la vitesse à laquelle il fait vibrer l’air. Notre corps est capable de percevoir ces vibrations et d’autres sens, comme la vue et le toucher, nous aident à les identifier. Partant de ce principe, des scientifiques, des chercheurs et des musiciens travaillent pour rendre la musique accessible à tous en créant des dispositifs ingénieux qui permettent d’expérimenter la musique autrement.
Pour répondre au fait que les personnes malentendantes peuvent percevoir les vibrations produites par les sons, plusieurs dispositifs portatifs ont été inventés. Par exemple, Damien Quintard, producteur de musique et ingénieur du son, a développé le Sound X, un sac à dos vibrant qui permet aux personnes sourdes et malentendantes d’assister à des concerts. Contrôlés par une application, de petits coussinets situés sur le dos et la poitrine captent les sons environnants grâce à une intelligence artificielle. Ensuite, ces coussinets restituent les nuances et les variations des instruments par des vibrations. Imaginez ressentir les vibrations d’un concert de rock !
“L’iA analyse l’intégralité du spectre audio de 0 à 20 000 hertz. Elle prend ces fréquences qui sont relativement hautes dans le spectre audio et les retranscrit, avec une grande précision, dans un spectre vibrationnel qui est dans les basses”
Damien Quintard, maître de l’iA des sacs à dos
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Traduire le son visuellement
Comme vous l’avez compris, la musique s’entend et se ressent mais elle peut également… se regarder ! Traduire la musique en lumières et en couleurs, voici le défi que s’est lancé Myles de Bastion, un musicien sourd de naissance. Concepteur de logiciels, il a développé un système d’éclairage LED capable de convertir les sons en une palette de lumières animées et colorées. Ainsi, en fonction des caractéristiques sonores telles que la voix, la fréquence et le volume, les lumières réagissent en clignotant et en changeant de couleur. Grâce à cette technologie créée par la startup CymaSpace, dont il est le fondateur, Myles espère offrir une expérience musicale aux personnes sourdes et malentendantes. Ce jeu de lumières révèle ainsi une nouvelle dimension de la musique en transmettant visuellement les vibrations sonores.
« Pour moi, la plus belle récompense, c’est lorsque je vois une personne sourde et une personne entendante partager un moment de vie musical. Alors qu’auparavant ils n’auraient peut-être pas forcément tenté d’interagir, ils partagent désormais une expérience significative. Ils apprennent quelque chose l’un de l’autre. »
Myles de Bastion, fier de sa pierre à l’édifice
Et ce n’est pas tout ! Une technologie novatrice a été développée pour le domaine du sixième art : des lunettes de réalité augmentée. Ces lunettes offrent une expérience totalement immersive en affichant des surtitres, de la langue des signes française et/ou de l’audiodescription directement dans le champ de vision de l’utilisateur. Pour la LSF, ces lunettes permettent même de visualiser l’interprète en 3D. Elles fonctionnent comme un écran transparent qui se superpose à la réalité. Et si l’on combinait cette technologie avec l’enthousiasme des interprètes qui traduisent les chansons en langue des signes lors des concerts ? Souvenez-vous de cette interprète qui avait créé un buzz lors du concert de Rihanna lors du Super Bowl…
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La dernière innovation en date
Les stars du moment sont les appareils à conduction osseuse. À l’image des sacs à dos vibrants, ces dispositifs transforment les ondes acoustiques en vibrations mécaniques. Leur objectif ? Dévier la trajectoire du son, ou plutôt la court-circuiter. Au lieu de passer par les tympans, le son est directement acheminé à travers les os du crâne jusqu’à l’oreille interne grâce à deux transducteurs qui transmettent les vibrations. Notre cher Beethoven est d’ailleurs l’un des célèbres précurseurs de cette technique, dont il proposait une version revisitée à la “sauce 1800” : il serrait une baguette en bois entre ses dents, qu’il appuyait ensuite contre la caisse de son piano ! Alors, puisqu’on vous dit que la musique est universelle…
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