Island Robotics, Abyssa nc… Ces deux noms ne vous disent rien ? C’est pourtant deux des représentants de notre savoir-faire local en matière d’exploration sous-marine grâce aux drones. La Marine Nationale, bien consciente des enjeux économiques, militaires, écologiques et géopolitiques liés à l’exploration sous-marine, s’est lancée depuis 2020 dans un ambitieux programme : le projet PROTEUS. Présentation d’un programme aux multiples applications. 

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PROTEUS, une horde de drones autonomes

Imaginez qu’au cours d’une trempette à la passe, vous voyiez apparaître une formation de centaines de drones sous-marins autour de vous : simple plongée avant-gardiste dans le prochain Avatar ? C’est en tous cas l’objectif du projet PROTEUS lancé en 2020 par la société Arkeocean, en partenariat avec l’École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) Bretagne et la Direction générale de l’armement (DGA) Techniques navales : faire évoluer simultanément un essaim de drones sous-marins connectés afin de mener des opérations d’exploration, d’évaluation et d’observation du milieu subaquatique. 

Pour visionner la vidéo d’ © Arkeocean, c’est par ici

Coucou les puits d’hydrogène et de pétrole… Bonjour les hydrocarbures et autres minerais… Les richesses des fonds sous-marins sont encore assez inexploitées, voire parfaitement inconnues ; l’être humain a pourtant le besoin permanent d’innover pour explorer et, dans ce contexte, le projet miliaire PROTEUS ouvre la voie à de nombreuses applications. Ce programme repose sur une technologie de guidage acoustique permettant de coordonner les déplacements d’une armée de 200 drones autonomes grâce à un module appelé SEAKER, intégrable sur n’importe quel engin. Une première qui a été présentée en juillet dernier dans le cadre de l’opération « I-Naval » organisée par la DGA et l’Université de Toulon. 

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Applications militaires et data centric

« Le projet PROTEUS répond à l’enjeu de diminution drastique des coûts d’acquisition de données massives lors de campagnes de surveillance civiles et militaires », s’est épanchée la DGA lors de cet événement. Au-delà de cet aspect « data / cost centric », une application militaire pourrait également voir le jour : utiliser les AUV pour des missions de lutte anti-sous-marine. Pour ce faire, les drones seraient équipés d’un récepteur acoustique UBF qui les transformerait alors en une « grande antenne synthétique d’écoute discrète ». Bye bye l’espionnage militaire, bien caché dans son « soumsoum » ? 

Quelle que soit l’application, l’idée est de laisser dériver cette horde d’AUV autonomes dans les courants marins dans une configuration précise et inamovible. A date, les premières expérimentations ont permis de développer un démonstrateur d’antenne sonar surfacique de 500 mètres de long et de 100 mètres de hauteur.

La prochaine étape sera de développer deux types de drones subaquatiques : l’INCA servira de « nœud de réception » alors que son jumeau, le MAYA sera sa « mule de données » qui récupérera les enregistrements acoustiques pour le transmettre au centre de contrôle dès son retour à la surface. Deux nouvelles technologies complémentaires qui ne devraient évidemment pas être fonctionnelles avant le 14 décembre 2022, date de la sortie du second volet « subaquatique » d’Avatar. Alors pour rêver d’exploration sous-marine, le mieux sera peut-être encore d’aller au cinéma avant que… la réalité rattrape la fiction ? 

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Source : “zone militaire – OpeX360.com