Du 3 au 9 juillet 2023, c’est « La Semaine de l’abeille solitaire ». Il s’agit d’une semaine d’action et d’éducation pour sensibiliser le public à nos incroyables abeilles solitaires. Bien que la plupart des gens connaissent les abeilles à miel et les bourdons, les abeilles solitaires sont les héros méconnus du monde de la pollinisation. Malheureusement, ces dernières sont en danger. Pour remédier à ce problème, l’entreprise Green&Blue, co-fondée par Kate et Gavin Christman, a décidé d’innover pour les sauver. Focus sur la « Bee Brick », une brique qui fait le buzzzz.
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Attention, nous « frelons » la catastrophe !
Lorsque nous pensons aux abeilles, ce sont souvent à celles qui produisent du miel – clin d’œil au festival BEE FOLIES organisé au Parc Provincial Zoologique et Forestier, le 26 juin dernier. Pourtant, il existe d’autres espèces d’abeilles, toutes aussi importantes que ces abeilles domestiques qui vivent en colonies organisées avec une reine et des ouvrières. Vous l’avez compris, nous parlons des abeilles solitaires qui, elles, mènent une vie indépendante et construisent individuellement leurs nids. Malheureusement, 40 % de ces abeilles sauvages sont menacées de disparition à cause de la dégradation des régions forestières et de l’agriculture intensive. Il faut donc les protéger, peut-être même plus que les domestiques, à qui l’on propose souvent de jolies ruches !
Dans ce contexte, Kate et Gavin Christman ont décidé d’innover pour sauver ces précieux pollinisateurs en inventant la « Bee Brick ». En 2005, l’entreprise Green&Blue est née avec pour raison d’être la conception d’habitations pour la faune mais adaptées aux milieux urbains. C’est ainsi que Kate et Gavin ont inventé des abris écologiques, à installer dans les jardins, pour les hérissons, les chauves-souris, les oiseaux et… les abeilles avec la « brique à abeilles ». Alors que la tendance des ruches sur les toits des villes n’est plus vraiment une évidence, cette brique alvéolée pourraient être une solution préférable. L’objectif ? permettre aux abeilles solitaires de faire leur nid en ville et favoriser la biodiversité en milieu urbain.
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Un site de nidification innovant
L’idée est née de l’observation d’abeilles qui creusaient les joints des murs en briques pour pouvoir faire leurs nids. Alors, pour créer « the way nature intended », la « Bee Brick » comprend des petits trous de différentes tailles pour permettre aux abeilles solitaires de pondre leurs œufs, puis de sceller l’entrée avec de la boue ou de la végétation mâchée. Ces trous imitent les cavités naturelles dans lesquelles ces abeilles aiment se nicher, comme les tiges creuses de plantes ou les trous dans le bois mort. Conçues à partir de 75% de déchets recyclés d’une usine de porcelaine britannique, non seulement les habitations sont innovantes au niveau de leur conception mais elles sont également écologiques. D’une brique, deux coups.
Une invention telle qu’en 2014, l’entreprise Green&Blue a été récompensée par la Soil Association pour son innovation. Cette reconnaissance a inspiré les autorités du Royaume-Uni à prendre des mesures de protection pour cet écosystème si fragile. Sachez qu’en Grande-Bretagne, environ 250 des 270 espèces d’abeilles sont des abeilles solitaires. Alors, en janvier 2022, la ville de Brighton & Hove a adopté une législation exigeant l’installation de plusieurs « Bee Bricks » pour toutes les nouvelles constructions de plus de cinq mètres de hauteur. Et si on leur proposait nos ruches connectées ?
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Une fausse bonne idée ?
Cependant, certains scientifiques expriment des réserves quant à cette initiative. Ils affirment que les « Bee Bricks » présentes dans les constructions humaines pourraient favoriser la prolifération d’acariens, entraînant ainsi une augmentation des maladies telles que le sarcopte ou des allergies. De plus, ces chercheurs estiment que les briques en question ne sont pas suffisamment grandes pour accueillir des abeilles, ce qui signifie qu’elles n’auraient finalement qu’un impact minime sur la biodiversité. Malgré ces controverses, ce projet offre néanmoins la perspective de modifier nos habitudes et d’agir à petite échelle pour protéger les abeilles. Ready to « bee » friendly ?
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