Vincent Lavergne est un véritable passionné des technologies et du développement, son esprit ne se repose jamais. Même dans le fond de son lit, il sort son téléphone et teste les dernières technologies d’intelligence artificielle pour créer des images. Il veut tout savoir et – surtout – tout comprendre ! Qui est Vincent, cet esprit novateur, aujourd’hui UX/UI designer chez Tealforge ? Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir un peu plus…
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Bonjour Vincent et bienvenue sur NeoTech. Pour débuter cette interview, peux-tu te présenter et nous partager ton parcours ?
Bonjour à la communauté NeoTech, je suis honoré d’être interviewé par ce webzine que je suis avec intérêt depuis ses premiers posts. Je suis Vincent Lavergne, UX designer chez Tealforge, une agence digitale qui fait du web, des applis, des intranets de gestion. J’évolue dans le domaine de la création digitale depuis plus de vingt ans, ce qui ne me rajeunit pas !
Je crois que tout a commencé lorsque mon père – sans trop savoir ce qu’il faisait – m’a offert un PC pour mes 10 ans, accompagné d’un livre de programmation. Personne ne s’attendait à ce qu’un enfant programme, pourtant, dès lors, une passion pour la technologie m’a pris et ne m’a plus jamais quitté. Je me demande d’ailleurs comment les jeunes d’aujourd’hui font pour découvrir l’informatique. Pour moi, c’était facile, tout s’est développé avec le temps et j’ai pu comprendre les choses petit à petit. Aujourd’hui, les jeunes ont un smartphone dans la poche, il y a tout dedans et personne ne sait comment ça fonctionne, mais ça fonctionne ! Ça ne doit pas être pas évident de tout apprendre maintenant.
Professionnellement, j’ai travaillé dans pas mal de secteurs et contextes différents : SSII métropolitaines, sites de rencontre, offshore à Madagascar, banques, gouvernement, startups… J’ai endossé aussi plusieurs casquettes : développeur, chef de projet, concepteur, facilitateur et manager. Je fais partie de cette génération d’informaticiens caméléons. C’est tellement plus passionnant de toujours se réinventer.
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Tu es donc UI/UX designer. Pour les novices, est-ce que tu peux expliquer en quoi consiste ton métier ?
Le métier d’UX Design, ou Conception d’Expérience Utilisateur, consiste à créer des produits numériques appréciés des utilisateurs, qui proposent une expérience positive. Si vous aimez Netflix, Gmail ou TikTok, c’est parce que ces produits ont été calibrés pour ! Chaque mot, chaque icône et chaque interaction sont pensés pour vous satisfaire. Ce métier va bien plus loin que « simple » fait de dessiner, le métier consiste :
- à comprendre les besoins des gens : le porteur du projet et les utilisateurs.
- à chercher ce qui pourrait être pertinent (droits, concurrence, technologie, croissance, bonnes pratiques…)
- et à créer un prototype, que l’on peut tester et améliorer, avant même le développement final.
D’après IBM, 1$ investi dans l’UX en rapporte 100. C’est dire l’importance cruciale de cette discipline dans un succès commercial.
Les qualités fondamentales d’un UX Designer incluent l’empathie et la curiosité, essentielles pour s’immerger dans les expériences des utilisateurs et explorer de nouvelles possibilités.
Ce qui me passionne particulièrement dans ce domaine, c’est l’opportunité d’innover, de changer la donne, d’exercer un impact positif sur la société. Il me permet aussi de naviguer dans un environnement en constante évolution, stimulé par les avancées technologiques, comme les réseaux sociaux, les blockchains, l‘intelligence artificielle ou la réalité immersive. Mon but ? Que les utilisateurs parlent du produit digital autour d’eux de manière positive, si j’y arrive, c’est gagné.
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Tu travailles depuis quatre ans pour l’agence digitale Tealforge. Peux-tu nous la présenter et les différents services que vous proposez ?
Aujourd’hui, nous accompagnons les projets digitaux (sites web, applications, intranets) en mobilisant l’ensemble des compétences nécessaires : conception, développement et marketing. Nous sommes des créateurs dont l’objectif est de transformer les idées en succès bien tangibles. Notre éventail de compétences et nos expériences variées nous permettent de fournir des conseils riches et complets. Les projets qui sortent de la forge sont de grande qualité.
À l’origine, notre ambition principale était de créer un startup studio mais nous avons rapidement rencontré des difficultés financières pour soutenir nos projets avec les entrepreneurs, notamment en raison du manque de possibilités de lever des fonds en Nouvelle-Calédonie. Actuellement, le financement participatif, tel que celui offert par Invest in Pacific, est une option, mais je pense que ce n’est pas suffisant. Cependant, l’arrivée de fonds d’investissement privés tels qu’INCO dirigé par Nicolas Hazard pourrait changer la donne ! C’est l’élément clé qui nous manque actuellement et qui pourrait vraiment nous propulser vers l’avant.
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Une petite souris, nommée LinkedIn, m’a dit que Tealforge s’était occupé de la refonte de la plateforme Service-public.nc. Peux-tu nous en parler ? Quel était l’objectif principal de cette refonte ? Quels ont été les challenges à surmonter ?
Stéphanie Bouvet, responsable du projet, en parlerait mieux que moi. Pour l’occasion, je me fais son messager. Nous avions trois objectifs pour la plateforme Service-public.nc :
- Améliorer l’ergonomie et moderniser l’expérience utilisateur en guidant les usagers dans leurs démarches administratives ;
- Développer une plateforme collaborative pour la gestion des contenus administratifs. Le site avait une dizaine d’années, alors il devenait difficile pour Stéphanie d’en administrer les 1 400 articles ! Aujourd’hui, Service-public.nc est administrée directement par plus de 70 organismes. Cette particularité est innovante car pour la version métropolitaine, une armée d’UX writer s’occupe du site, chose impossible en Nouvelle-Calédonie. C’est pour cela qu’on expérimente l’entrée de tous les organismes directement dans la plateforme ;
- Créer un produit digital qui évolue sans cesse, un infinite game (Simon Sinek). La plateforme va s’adapter aux avis des utilisateurs et d’autres innovations seront proposées.
La citrouille s’est transformée en carrosse !
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Tu n’en es pas à ton premier développement, quel est le produit digital dont tu es le plus fier et pourquoi ?
Question trop difficile. J’adore la technologie sous-jacente à Tydoc.nc, une plateforme de distribution de documents par la CSB. L’audace de Bebunk, la première néobanque du territoire. Le potentiel de Testeum, une plateforme de test logiciel collaboratif. On évolue tellement, au fil des expériences, que lorsque l’on regarde en arrière, on est très critique de son propre travail. Je crois que le meilleur projet, c’est toujours le prochain.
Après, si je devais en choisir un, ce serait probablement Jobsurfer.nc. C’est un petit bébé maison sans modèle économique mais incroyablement utile pour les gens, ce qui le rend vraiment spécial. En seulement deux semaines, nous avons lancé cette application à la TikTok qui facilite la recherche d’emploi. C’est extrêmement gratifiant de voir à quel point cela impacte positivement les individus. Nous recevons régulièrement des remerciements, de personnes aux profils variés retrouvant un emploi en partie grâce à Jobsurfer.
Notre but était simple : aider les gens à sortir de situations difficiles. Lancée au début de la pandémie de Covid, cette initiative reste pertinente aujourd’hui compte tenu du contexte actuel. Le fait que le nombre d’utilisateurs ait triplé ces derniers mois en est la preuve. Au-delà du succès de l’application, ce qui me remplit de fierté, c’est de savoir que nous avons un impact réel dans la vie des gens, particulièrement lorsque ces derniers traversent des épreuves éprouvantes.
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Tu possèdes également une casquette d’enseignant. Que penses-tu de la filière scolaire lié au domaine du numérique en Nouvelle-Calédonie ?
En tant que passionné de technologie, je crois qu’il est crucial de partager cette vision. L’accélération numérique est un levier majeur de croissance dans tous les domaines. C’est notamment bénéfique pour les jeunes car comprendre l’informatique ne nécessite pas de trop grandes ressources financières : un PC reconditionné avec une connexion Internet ou un tour dans les cases numériques et on peut commencer à explorer et à apprendre. C’est une véritable opportunité pour sortir les individus de situations difficiles.
Ainsi, je suis intervenu à l’IUT MMI et à l’EGC. De ce que j’ai pu voir, on forme nos jeunes de façon transversale, avec plusieurs matières assez différentes mais très complémentaires. Je trouve que l’approche est bonne car elle correspond au besoin calédonien. Dans notre contexte restreint, la polyvalence est essentielle, permettant d’apporter une palette élargie de compétences. Les matières enseignées sont aussi très modernes. J’aurais adoré avoir l’occasion de suivre tous ces cours !
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Le 15 mai prochain tu participeras à une table-ronde dédiée à l’UX/UI design lors du Motion Juice Festival au REX. Est-ce une manière de participer au développement de la filière auprès des jeunes ? Quelles sont tes autres actions ?
Quand on commence à avoir des cheveux blancs, c’est le moment de transmettre. Pas seulement les techniques mais surtout la passion. J’espère qu’au travers de conférences, de cours sur le sujet et aussi de post sur les réseaux sociaux, j’arrive à attirer quelques jeunes vers ces métiers. d’où ma présence au Motion Juice Festival le 15 mai prochain au REX de Nouméa. L’innovation numérique représente un enjeu crucial pour notre territoire. Accessible à tous, elle stimule notre économie et élargit nos horizons. On a tout intérêt à son expansion.
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Sur un autre thème, que penses-tu de la vague d’intelligence artificielle qui a débarqué dans nos quotidiens ? Comment cette technologie s’est intégrée à ton quotidien ?
J’ai sauté à pieds joints dans cette révolution. Ce que l’on peut faire avec ces outils est vertigineux (et ce n’est qu’un prémisse). J’en teste autant que je peux et quand ils sont pertinents, je les intègre à mon processus de travail. C’est pour moi une source d’amusement, d’inspirations, d’optimisation et d’économie de temps. Ça me donne aussi accès à des choses dont j’étais incapable auparavant, comme produire des illustrations, des photos magnifiques ou des textes sans faute d’orthographe.
Je comprends que ça puisse être effrayant, étant donné l’impact profond que ces technologies auront sur notre société. Ainsi, je reste prudent et je prends du recul, même avec mes étudiants lorsque je les initie à cette technologie. Pour moi, l’intelligence artificielle est un outil précieux mais je suis conscient qu’elle ne peut pas se substituer à notre propre réflexion : discuter de ces changements et rester à l’affût de leurs évolutions me paraît essentiel.
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Enfin, pour terminer, as-tu des actualités à partager avec nos lecteurs ?
Chaque jour m’assaille de nouveaux projets. La plupart ne dépasse pas le stade de l’idée sous la douche. Mais parfois, ça prend. Si l’une de mes dernières communautés vous intéresse :
- AlreadyR sur TikTok et LinkedIn, des vidéos d’innovation ;
- Tealforge.design sur LinkedIn et Instagram, de l’UX, de l’IA et des images générées ;
- Web3pdf sur LinkedIn, des rapports de recherche sur les blockchains et les IAs (niveaux hardcore).
Merci NeoTech. Au plaisir de vous lire.
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