Ce projet TRIAD est un projet d’une grande envergure pour le territoire. Il vient d’être officiellement lancé. TRIAD signifie Trajectoire Recherche Innovation Alimentation Durable. Il est lauréat de l’appel à projets Programme innovation outre-mer (PIOM) du plan « France 2030« . Financé à deux millions d’euros par l’État, il ouvre la voie à une transition alimentaire durable pour la Nouvelle-Calédonie.

Lors d’une conférence de presse au Business Center Oo Tech, c’est Jérémie Katidjo Monnier, membre du gouvernement en charge notamment de la transition alimentaire, qui a présenté les grandes lignes du projet. Il était accompagné des représentants de l’État, de la Banque des territoires et des provinces. 

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Projet TRIAD : vers une alimentation plus durable

En Nouvelle-Calédonie, l’alimentation est un enjeu majeur. Ce projet, opéré par la Banque des Territoires, possède à la fois une ambition économiquesociétale et environnementale. Il est rendu possible grâce à des projets innovants, répartis sur l’ensemble de la Calédonie. Du Nord au Sud en passant par les Îles Loyauté, ce ne sont pas les idées qui manquent. 

Trois bassins géographiques ont été identifiés. Dans la finalité, ils permettront une meilleure répartition alimentaire des produits locaux dans les cantines scolaires, pour que les enfants aient accès à des produits sains. En province Sud, ce sont deux bassins qui ont été localisés : Bourail/La Foa et Yaté/Mont-Dore. En province Nord, il s’agit du bassin de Canala et Houaïlou et en province des Îles, de Lifou et Maré. 

Dès le premier trimestre 2024, dix projets commenceront donc à prendre forme. Du laboratoire de transformation à la plantation de produits locaux jusqu’à la valorisation des plantes traditionnelles, les porteurs de projets se sont dépassés pour offrir aux Calédoniens, un nouveau système économique et un nouveau modèle alimentaire. 

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Le Nord et les Îles : stocker, transformer et valoriser

TRIAD
Le représentant de la CADRL, venu présenter son projet © NeoTech

Du côté de Pouembout, le Moulin de Tia souhaite produire de la farine issue de céréales résilientes. Elle sera ensuite vendue dans sa boulangerie. Une initiative à la fois économique et écologique. Sur la côte Est, Houaïlou aura bientôt sa plateforme numérique collaborative. Objectif : commercialiser les surplus de fruits et de légumes de la région, tout en luttant contre le gaspillage alimentaire. Stop O’Pertes, c’est le nom qui sera donnée à la plateforme. L’association Wake Chaa, à Canala, va pouvoir bientôt bénéficier d’un fourgon frigorifique. Elle va ainsi pouvoir répondre à la forte demande des cantines en produits locaux. 

Dans les Îles, c’est à Maré que les idées fusent. D’abord, avec la recherche du potentiel de cinquante espèces de plantes comestibles traditionnelles, via CADRL – le Centre d’Appui au Développement Rural Loyaltien. La finalité sera de pouvoir évaluer les potentiels culinaires et nutritionnels, pour les intégrer aux menus des cantines scolaires.

De son côté, la SODIL prévoit d’étendre son unité de conditionnement de produits agricoles, avec un laboratoire de transformation pour continuer à les transformer et les vendre aux établissements scolaires, toujours à Nengone. « C’est un projet au carrefour de plusieurs objectifs : la transition alimentaire et l’insertion économique » a expliqué Jean-Marc, de la SODIL.

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Cinq projets pour développer l’autosuffisance alimentaire en province Sud

« Le projet TRIAD nous tient à cœur, car in fine, c’est bien la qualité de vie des Calédoniens qui est notre objectif. On veut offrir aux jeunes générations une alimentation saine et locale » a expliqué Françoise Suvé, élue à la province Sud. La maison bleue va d’ailleurs développer des ateliers de transformation de fruits et légumes à Yaté. Gabriel Levionnois, du cluster Pacific Food Lab, était présent pour présenter son projet : celui de créer plus de circuits courts et de relier les petits producteurs exclus du marché, aux cantines et aux transformateurs. « Ça parait simple d’alimenter les cantines avec les produits de proximité mais ce n’est pas une mince affaire ! » a-t-il lancé. 


Pour mettre des produits frais et locaux dans les assiettes, il faut commencer par les planter. AuraPacifica souhaite donc développer la filière banane, car les plants qui pousse dans les champs calédoniens sont importés de l’Hexagone. Alors l’entreprise souhaite avoir plus de plants locaux, pour les distribuer ensuite aux agriculteurs. 

L’Université de la Nouvelle-Calédonie via le CRESICA souhaite apporter la dimension innovation, par la création d’une cellule « détection, adossement et transfert » des résultats et des connaissances de la recherche. Ils pourront ensuite être mis à profit, pour les professionnels du secteur de la transition alimentaire. « On parle d’innovation scientifique et technologique pour travailler sur des procédés et des substances mais aussi d’innovation sociétale«  a indiqué Catherine Ris, présidente de l’UNC. 

« Aujourd’hui, on connaît mal le système alimentaire calédonien. » La création d’un observatoire de la transition alimentaire : c’est l’IAC qui en a eu l’idée, depuis 2017 déjà. Il doit permettre de mieux caractériser le système alimentaire néo-calédonien, via des partenaires qui partageront et mettront en commun leurs données. Objectif de la structure : définir le cadre général du système alimentaire calédonien et suivre les neuf autres actions du projet TRIAD sur les cinq prochaines années. 

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