« La fonction publique, ce n’est pas seulement des glandeurs (…) mais c’est aussi des gens engagés qui ont conscience que l’économie calédonienne dépend en partie de leur travail ». C’est par cette phrase directe que Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la modernisation de l’action publique et de la transition numérique, a introduit la conférence de presse dédiée à la nouvelle plateforme « portail.marchespublics.nc » qui se déroulait à la Station N
L’événement de ce vendredi 27 janvier avait pour objectif de présenter la solution numérique dédiée aux marchés publics calédoniens. La conférence de presse s’est déroulée en présence de Dominique Haeweng, chef de service de la DAPM, d’Olivier Buffeteau, directeur adjoint de la DINUM et de Noël Clerambourg, chargé de la transformation numérique – et de ce projet en particulier – de la DINUM. Conférence pluvieuse, conférence heureuse !
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Un historique qui date de « jadis » !
C’est un projet dont les prémisses remontent à 2012 mais, c’est en 2016 que la première plateforme des marchés publics de la Nouvelle-Calédonie voit finalement le jour. Ce projet d’âge avancé a été mis en « stand by » a plusieurs reprises au cours de la décennie, et une fois encore, dernièrement, à cause de la pandémie. Quel que soit le retard pris à l’allumage, l’évolution rapide du numérique dans tous les domaines a poussé la DINUM, cheville ouvrière de ce projet de dématérialisation des services publics, à optimiser une plateforme dont certains bugs et incohérences avaient été identifiés par les différents utilisateurs.
Ce projet « marathonien » d’utilité publique a pour objectif de simplifier la vie des entreprises et d’apporter aux marchés publics une plus grande visibilité et transparence dans un cadre législatif évolutif. A ce titre, 52 collectivités et/ou établissements utilisent régulièrement cette plateforme et pas moins de 5 000 entreprises y sont inscrites : une utilité non-négligeable pour une solution numérique qui ne demandait qu’à être optimisée.
« En 30 ans d’expérience, je n’ai jamais vu un projet se terminer avant la date prévue ! »
Noël Clerambourg, chargé de la transformation numérique de la DINUM.
Ces termes sont ceux d’un Noël Clerambourg étonné de l’efficacité et de la rapidité des derniers développements. Accessible depuis le 15 décembre dernier, la plateforme devait, à l’origine, n’être mise en ligne qu’à partir de la mi-janvier 2023. Si « la nature à horreur des trop longs miracles » comme le suggérait Camus, les Calédoniens, eux, en ont bien besoin !
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Une plateforme modernisée et adaptée à tous les besoins
Au rayon des principales problématiques liées à ce projet numérique, l’incompatibilité avec le système de navigation « Edge », le remplaçant d’Internet Explorer, amenait son lot de dysfonctionnements. L’opération « lifting » s’est donc accélérée et les acteurs calédoniens ont désormais accès à une navigation plus intuitive grâce à une ergonomie plus moderne de la plateforme qui est désormais compatible avec tous les navigateurs. Cette nouvelle « version 3.0 » permet d’ores et déjà de centraliser les données des entreprises et des acheteurs et de leur permettre d’avoir une vision plus globale des marchés publics et des appels d’offre associés au sein d’une administration publique où la logique de dématérialisation se place comme un levier pertinent de la transformation numérique.
Les entreprises pourront également effectuer des recherches plus rapides et ciblées, recevoir des notifications par mail ou encore avoir accès à leur coffre-fort électronique pour stocker les documents administratifs. La plateforme a aussi été pensée pour faciliter le quotidien des acheteurs publics, notamment les moins outillés tels que les petites collectivités qui ne bénéficient pas toujours des compétences pour intégrer leurs appels d’offre. En effet, la consultation et les procédures sont simplifiées et l’utilisation de la plateforme en devient donc bien plus facilitée. Dernier plus ? « portail.marchespublics.nc » permet un suivi du marché en temps réel.
Pour le moment, l’ancienne et la nouvelle version de la plateforme coexistent car les appels d’offre déposés avant le 15 décembre n’ont pas encore été tous évalués et traités. Il faudra donc attendre la encore deux ou trois mois avant de pouvoir basculer définitivement sur sa « grande sœur ». Cependant, ne vous y méprenez pas : aujourd’hui, c’est bien sur cette nouvelle version qu’il faut déposer vos appels d’offre.
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« Test and learn » et commandes publiques
Qui plus est, ce nouveau portail est évolutif ; l’intégration de différents outils statistiques permet ainsi aux développeurs de fonctionner en mode « test and learn » et d’améliorer constamment l’outil grâce à des indicateurs pertinents. De plus, le gouvernement est déjà en train de réfléchir aux futures possibilités parmi lesquelles l’accès à une bibliothèque des dossiers de consultation des entreprises (DCE). Pour cause, comme le dit Dominique Haeweng :
« Certaines collectivités, comme les mairies, ne sont pas structurées avec un service technique ou un service juridique ; dans ce contexte, la plateforme leur donne accès à des modèles afin de leur permettre de rédiger et déposer rapidement leurs dossiers de consultation »
Dominique Haeweng, chef de service de la DAPM.
Aujourd’hui, la DINUM et la DAPM voient plus loin ! Un travail est en cours avec pour ambition d’intégrer, à terme, la plateforme sur NC Connect, cette merveilleuse solution qui simplifie les démarches administratives des Calédoniens avec un unique identifiant : bientôt un guichet digital unique ?
De plus, une fois le Schéma Directeur du Système d’Information (SDSI) finalisé, le gouvernement a pour vocation de relancer des ateliers de « sourcing » afin de discuter et d’échanger avec les entreprises du numérique. L’objectif ? Définir les besoins de l’écosystème à court terme afin d’y apporter une réponse pertinente. Derrière ces ateliers, le territoire a pour objectif de gagner en réactivité, d’aider l’écosystème à poursuivre sa structuration et son développement en fonction des besoins numériques pré-identifiés et donc de démultiplier les commandes publiques. L’idéal, à terme, est d’activer des prestataires calédoniens et d’investir dans les entreprises numériques régionales : un protectionnisme habile que ne renieront pas un certain nombre d’acteurs du numérique.
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Et bonne année bien sûr !
Pour conclure cette conférence de presse, Vaimu’a Muliava souhaite que le monde numérique de la Nouvelle-Calédonie « participe à la transformation de notre société ». Le pays est riche en développeurs compétents, la dématérialisation et la transition numérique est en constante évolution, le Caillou est sur la bonne voie digitale et cette nouvelle plateforme devrait l’accélérer. Le mot de conclusion de Vaimu’a ?
« Bonne année 2023 à notre presse locale : faire, c’est bien, faire savoir, c’est encore mieux ! »
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