Écouter Pauline parler de ses « halophytes« , c’est écouter une chercheuse-entrepreneuse passionnée parler de l’avenir de la Nouvelle-Calédonie et, plus globalement, de ce lui de notre planète. Après avoir rédigé une thèse sur les bienfaits de ces plantes de bord de mer, la docteur en biologie des organismes s’est muée en une entrepreneuse ambitieuse en réussissant le fameux « transfert recherche / innovation« .

Après avoir suivi le programme Pépite NC, puis le programme d’incubation de l’ex-Pôle Innovation, la voilà désormais lancée pleine culture dans son projet innovant « Halophyte Solutions NC« . Son objectif ? Augmenter l’auto-suffisance alimentaire du territoire ET dépolluer les bassins versants et crevetticoles. Bienvenue dans votre futur !

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Bonjour Pauline et bienvenue sur NeoTech ! Pour débuter notre échange, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs et nous partager ton parcours ? 

Bonjour à tous ! Moi, c’est Pauline Bonaventure et je viens tout droit de Picardie. J’ai fait mes études à Montpellier avant d’arriver en 2016 sur le Caillou dans le cadre d’un stage en bio-ingénierie ; en 2019, j’ai commencé une thèse sur les plantes des bords de mer en Nouvelle-Calédonie, dont certaines sont appelées des « halophytes ». L’objectif c’était de faire de la phytoremédiation, de la dépollution des bassins versants qui sont contaminés par les métaux par exemple. 

A la fin de ma thèse, ma passion pour ces plantes n’avait fait que croître alors j’ai voulu continuer à travailler sur ce sujet ; en 2023, je me suis donc lancée dans le programme Pépite NC de l’Université de la Nouvelle-Calédonie et, alors que j’envoyais mon manuscrit de thèse à mes rapporteurs, j’ai candidaté à des appels à projets et été lauréate de deux d’entre eux : « Tech4Good » du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et « Plantes utiles » de l’Agence Rurale

Ensuite, j’ai intégré l’Incubateur et j’ai créé ma société « Halophytes Solutions NC » en septembre 2024. Aujourd’hui, la startup est créée, j’ai trouvé un terrain au Mont Dore et je me prépare à lancer mon activité. 

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Super parcours d’entrepreneuse ! Mais du coup, « Halophytes Solutions NC », c’est quoi exactement ? 

Ma société a pour objectif de créer une culture de certaines espèces de plantes de bord de mer qui va être un levier de développement économique, d’une part sur l’alimentation éco-responsable et irriguée à l’eau de mer et, d’autre part, essayer de conceptualiser une offre de bioremédiation qui soit applicable aux bassins de crevettes qui sont impactés par le phénomène d’eutrophisation, c’est-à-dire par une accumulation de matières organiques qui se déposent au fond des bassins et provoquent des maladies chez les crevettes. Comme j’ai encore pas mal de recherche et développement à faire sur ce dernier sujet l’idée, c’est d’avoir une activité dans l’alimentation qui va permettre de financer ces recherches. 

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A table !

La première étape, c’est donc d’ouvrir mon site d’exploitation dans les jours à venir et de cultiver mes plantes jusqu’à commencer à vendre mes produits courant septembre. En parallèle, je continue à chercher un terrain plus grand pour agrandir mes cultures mais aussi pour pouvoir lancer mes expériences sur un bassin crevetticole afin de passer à l’échelle l’année prochaine. 

Concernant l’alimentation, je vais commencer par produire des produits frais, tels que du pourpier de mer, des tétragones – les « épinards néo-zélandais » – ou encore des salicornes perlées calédoniennes à destination des restaurants calédoniens. Ensuite, l’objectif sera de transformer ces plantes en achards et sauces pesto qui pourront être vendus à des épiceries fines, des magasins en vrac, bio et des restaurateurs… 

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Tu as donc suivi le programme Pépite et le programme d’incubation de l’ancien Pôle Inno ; peux-tu nous dire ce que t’ont apporté ces deux expériences ? 

Les deux sont géniaux ! Concernant Pépite NC, c’était parfait car je n’avais aucune connaissance dans l’entrepreneuriat donc ça m’a donné des pistes de réflexion pour démarrer quelque chose et de me détacher de mon côté « académique / chercheur » où on est tout le temps dans le doute… J’ai pu prendre confiance dans mon projet. 

Côté Pôle Inno, c’est plutôt au niveau du réseau et des possibilités financières que ça m’a apporté quelque chose ; l’accompagnement personnalisé m’a également aidé à mieux cadrer mon projet et à le lancer dans de bonnes conditions. 

Mon dernier mot pour les lecteurs ? Franchement, je vous invite à essayer et à goûter ces types de légumes qui sont vraiment délicieux en plus d’être écologiquement positifs ! 

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