Le Lys Rouge, fief du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, accueillait hier une conférence de presse polyglotte multi-cam’ pour présenter le nouveau concours de visualisation de données co-porté par le cabinet Muliava et la DINUM, la CPS et le Programme régional océanien de l’environnement (PROE). Au programme de ce concours international, des données, des équipes et de la communication. Vous visualisez ? 

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Data et étoiles font belle métaphore

Depuis maintenant quelques années, la transition numérique est sur toutes les lèvres, apportant avec elle une colossale quantité de données numériques ; le problème, c’est que ces informations statistiques sont la plupart du temps peu exploitables et compréhensibles à l’état brut. Afin de de les résumer et de les présenter de manière graphique, une nouvelle méthode est née : la « Data Visualisation » ou « DataViz » pour les connaisseurs. 

La “DataViz” pour les nuls © Infonet

Face à la presse, c’est un Vaimu’a Muliava inspiré qui a introduit cet événement dans son jargon habituel :

« J’aime penser que nous sommes des navigateurs et que les données sont nos étoiles : à ce titre, ce sont elles qui doivent nous guider sur l’océan numérique ».

La métaphore est habile, adéquate et définit parfaitement le rôle grandissant de ces statistiques ordonnées dans les prises de décisions économiques, politiques et sociales. Pas de data, pas de chocolat, comme dirait l’autre !

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DataViz et portails Open Data

Ce concours a donc une double vocation, comme l’ont rappelé M. Peter Ellis, le Directeur de la division « statistique pour le développement » de la CPS et Mme Houy-Sy Thao, en charge du portail Open Data de la DINUM : favoriser l’appréhension de la data par le grand public et encourager la créativité afin de faire ressortir des tendances, des phénomènes et autres corrélations, formidables outils d’aide à la décision. Dans ce contexte, la « DataViz » permet un gain de temps considérable dans l’analyse et ouvre de nouveaux potentiels à la communication des décideurs. De là à parler de voie lactée, il n’y a que trois portails… 

Pour ce faire, les trois institutions se sont mises d’accord pour organiser conjointement ce concours international grâce à leur portail « open data » respectif : « data.gouv.nc » (GNC / DINUM), « Pacific Data Hub » (CPS) et « Pacific Environment Data Portal » (PROE). Données publiques, données des territoires du Pacifique et données liées à l’environnement en Océanie sont donc accessibles à tous les participants afin qu’ils soumettent leur projet. Un objectif ? Utiliser ces données de façon créative et innovante afin de favoriser leur accessibilité et leur partage. Game on ! 

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A vous de jouer !

M. Ellis et Mme. Easter Chu Shing, représentante du PROE poursuivaient cette annonce par des discours coordonnés traduits en « direct-live » par Guillaume et il ne restait finalement plus qu’à parler des détails techniques ; les « dataviz » des participants seront jugées sur quatre principaux critères : l’originalité su storytelling, le design et l’esthétique du support, son caractère novateur et la qualité de la solution technique seront ainsi pris en compte par un jury d’experts qui décernera ensuite le premier prix d’un montant de 119 331 CPF (= 1000 euros). Attendez-vous également à quelques “mentions spéciales“…

Dataviz
Clôture des candidatures le 6 novembre prochain © GNC

Côté agenda, c’est déjà l’heure de se presser puisque le concours a été ouvert en date du 1er octobre dernier avec déjà plus d’une quarantaine de participations à travers le monde. La date de clôture des candidatures a été fixé au 6 novembre alors que la cérémonie de remise des prix aura lieu fin novembre. Charge à Shakespear de clore cette actualité : « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence ». 

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Pour en savoir plus, voici une courte interview de Mister Ellis autour de ce projet :

Dataviz

Pourquoi ce challenge est important et quelle est son application dans le monde réel ? 

Ce challenge est important car il s’agit de rendre lisible des masses gigantesque de nombres sous forme de modèles / schémas / visualisations. La DataViz permet aux participants, qu’ils soient professionnels ou non, de traiter de ces données, de les interpréter, de leur donner du sens. L’idée centrale est de voir le monde sous un autre angle et, peut-être, de prendre les décisions adéquates grâce à cette nouvelle vision pour aider à le transformer et accompagner la prise de décision de chacun d’entre nous. Ce challenge sert l’intérêt commun.

D’où viennent les datas ? Et quel but ? 

À la CPS, nous avons développé une plateforme qui centralisent les données collectées à travers différentes sources et sur différents sujets. Cette gigantesque base de donnée s’appelle le “Pacific Data Hub” : c’est une plateforme où la data est à la disposition de n’importe qui et qui concerne plusieurs domaines : l’éducation, la pêche, la santé ou encore l’économie… C’est une plateforme qui regroupe et centralise les informations des bureaux statistiques des différents pays membres de la CPS. 

L’autre partie de la plateforme c’est « Pacific Hub Microdata Library » qui est une passerelle vers des sources de micro-données et de la documentation (enquêtes, recensements, données administratives) dans la région Pacifique. C’est un service mis en place pour faciliter l’accès aux micro-données qui fournissent des informations sur les personnes vivant dans les pays en développement des îles du Pacifique, leurs institutions, leur environnement, leurs communautés et le fonctionnement de leurs économies.

La CPS fournit un accès sécurisé aux micro-données via ce “Pacific Data Hub-Microdata Library” pour permettre des recherches et des analyses qui profitent aux habitants des îles du Pacifique. En effet, il s’agit pour nous d’encourager toutes les formes de recherche et on espère qu’avec ce challenge, les acteurs vont s’en saisir pour faire de la visualisation de données qui racontera de nouvelles « histoires ». 

Pourquoi est-ce important d’ouvrir les datas aux gens pour le territoire Calédonien et plus généralement pour le Pacifique ? 

L’OpenData est importante car les administrations partout dans le monde et celles de Nouvelle-Calédonie investissent énormément d’argent dans la data afin de produire un tas d’informations sur leurs populations – leur salaire, où ils sont, quels défis… – et le gouvernement essaie d’utiliser ces datas pour prendre des décisions politiques éclairées. 

Mais il est important que tous les acteurs s’intéressent et s’approprient ces datas car elles peuvent offrir un regard neuf et apporter une nouvelle façon d’envisager les choses et d’innover pour faire avancer le monde dans lequel on vit. Cela ne peut être possible que si nous offrons la possibilité d’avoir accès à toutes les datas disponibles. Cette compétition a été conçue pour faire bouger les choses et rassembler nos organisations !

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