Chers lecteurs, l’océan est notre maman ! Le problème, c’est qu’elle souffre actuellement d’un cancer généralisé causé par ses propres enfants capricieux qui la souillent encore et encore… Pourtant, tous les “enfants” ne sont pas à noyer immédiatement, car nombre d’entre eux innovent et agissent pour préserver sa santé. Aux détours de cette série d’articles sur la thématique “OceanTech“, la rédaction vous propose de découvrir les projets de ceux qui ont choisi de guérir plutôt que de détruire…
Après vous avoir présenté la jeune pousse Paradoxal Surfboards et son concept de planches de surf imprimées en 3D et conçues avec des algues vertes d’échouage, on passe cette semaine à une startup qui pourrait connaître un bel avenir en Calédonie : la société bordelaise Samboat applique le modèle de l’économie collaborative à la location de bateaux, façon « airb’n’b des océans ». Tous à bord !
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Samboat, une success story française
Fondée en 2014 par Laurent Calando et Nicolas Cargou, respectivement ingénieur et commercial, Samboat va rapidement s’imposer comme la plateforme référence de location de bateaux entre particuliers. Et ce n’est pas peu dire que la startup a su tirer son épingle d’un jeu très compétitif dans son secteur puisque, moins de trois ans après sa création, elle est devenue numéro un mondial dans son domaine… Et les chiffres donnent le vertige – ou le mal de mer, c’est selon : près de 300 000 personnes transportées par an pour quelques 50 000 navires proposés à la location partout dans le monde.
C’est pourtant un constat tout simple qui a permis à Laurent de donner vie à cette véritable success story à la française. En réalisant que ses parents ne sortaient leur voilier qu’une poignée de jours dans l’année, Laurent cherche une alternative qui permettrait aux propriétaires d’embarcations de rentabiliser leur bien. En effet, en moyenne, un bateau est utilisé une dizaine de jours par an par ses propriétaires et, le reste du temps, il ne représente souvent que des frais par son entretien et le paiement de sa place au port.
Nous sommes alors au début des années 2010 et il n’existe encore aucune plateforme de location de voiliers entre particuliers. En revanche, l’époque correspond à l’avènement des plateformes collaboratives, type Airbnb. Après avoir investi toutes leurs économies personnelles dans le développement du projet et mangé des pâtes pendant quelques mois, nos deux compères trouvent finalement la formule qui fera de leur site une référence planétaire.
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Une plateforme qui domine le marché
Ce qui va couronner Samboat comme leader mondial, c’est les garanties offertes aux propriétaires et locataires des navires en même temps que les prix proposés. Au-delà d’être une simple plateforme de location, le site fait également office de tiers de confiance. Or, cette confiance est parfaitement indispensable pour ce type de service. Il aura donc fallu que Laurent et Nicolas parviennent à trouver une assurance s’engageant à couvrir à la fois le propriétaire et le locataire pendant la période de location. Un tour de force non négligeable qu’ils concrétisent avec la MAIF. Avec des tarifs proposés jusqu’à 30% inférieurs à ceux pratiqués chez les loueurs professionnels, cette fois c’est sûr, la startup bordelaise est à flots.
Et quelle épopée depuis ! Aujourd’hui, Samboat permet de louer n’importe quel type de bateau pour n’importe quel budget et ce, dans 76 pays. Cela va de la petite barque au catamaran, en passant par le semi-rigide, voire le yacht de trente mètres… Après une levée de fonds d’un million d’euros et l’entrée au capital de l’assureur MAIF, Samboat a poursuivi une intense stratégie d’internationalisation. Des sites espagnol, italien, allemand et américain – entre autres – ont été lancés et de nouvelles fonctionnalités de machine learning développées, notamment pour améliorer le matching entre locataires et propriétaires. Désormais filiale de Dream Yacht Charter, la startup reste pilotée par ses deux fondateurs et vise 100 millions d’euros de volume d’affaires d’ici 2025. De quoi naviguer sur un océan de sérénité …
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En Calédonie, Samboat aussi !
Un petit tour sur la plateforme nous permet de réaliser que Samboat est déjà bien implantée en Calédonie ! Il faut dire que le Caillou est le deuxième plus important site de plaisance de l’ensemble des territoires français, avec environ 20 000 bateaux de plaisance recensés. Lors du dernier salon Nauti’Cal, un des organisateurs précisait à la presse calédonienne :
« Un bateau coûtait, en frais, environ 10% de sa valeur d’achat à l’année. Si un voilier vous coûte 4,5 millions de francs, comptez donc environ 450 000 francs de frais annuels, comprenant la place, l’assurance et l’entretien ».
La plaisance ça fait plaisir… mais ça coûte du flouz !
Il était donc certainement temps que davantage de Calédoniens entendent parler de Samboat !
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