En partenariat avec Lagoon
Terre d’innovations – Episode #16
Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».
La série « Nouvelle-Calédonie, terre d’innovations » se penche aujourd’hui vers une idée qui veut révolutionner l’alimentation de nos filières d’élevage ! Grâce à la bioconversion par des larves d’insectes de déchets organiques agricoles et agro-industriels, la société Neofly entend réduire la dépendance aux importations et améliorer la durabilité des systèmes alimentaires en milieu insulaire. Fini les farines de poisson importées, place aux farines d’insectes 100% calédoniennes !
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Réduire l’empreinte carbone des filières animales
Régis Bador et ses associés au sein de Neofly sont partis d’un constat simple : chaque année, ce sont des centaines de tonnes de farines de poisson qui sont importées depuis l’étranger pour alimenter les filières d’élevage du Caillou (crevettes, volailles, porcs…). En produisant localement et à moindre coût les aliments de base de ces filières, l’occasion était belle de réduire leur empreinte carbone. Mais pas seulement !
Neofly a donc décidé de s’appuyer sur la farine d’insecte – et plus particulièrement sur les larves de la mouche soldat noire – pour parvenir à cet objectif ! En laboratoire, les larves de mouche sont élevées et nourries pendant deux semaines, jusqu’à devenir bien grosses et bien grasses. Là, elles sont séchées puis broyées et transformées en farine ou en huile qui seront incorporées aux aliments distribués aux filières animales ! Avec cette idée, Neofly a été récompensée par le Prix Accélération de l’appel à projet Tech 4 Good lancé par le Gouvernement !
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Pour aller plus loin…
La mouche soldat noire est présente sur le territoire calédonien depuis le milieu du XXème siècle. Elle a l’avantage de ne transmettre aucune maladie à l’homme. Elle ne possède ni de bouche, ni de dard, seulement une trompe qui lui permet de boire. Une fois parvenue à son âge adulte, elle ne consomme donc plus que de l’eau et meurt après s’être reproduit. Son espérance de vie ne dépasse pas les sept jours.
Mais ce sont bien les larves de ces mouches qui sont transformées en farine et en huile et ainsi incorporées aux aliments à destination des élevages de crevettes, de volailles et de porcs calédoniens. Ces aliments à base d’insectes ont l’avantage d’être excellents pour la réponse immunitaire de ces animaux, particulièrement les volatiles et les crevettes. En effet, ils sont riches en acides gras comme l’acide laurique, connu pour ses propriétés anti-microbiennes. Une telle solution permet donc aux éleveurs de moins recourir aux médicaments pour veiller à la bonne santé de leurs bêtes ! Une bonne nouvelle pour nos assiettes !
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Vers un modèle plus circulaire !
Mais si les aliments à base de larves d’insectes constituent un si bel exemple d’économie circulaire, c’est aussi parce que le processus qui permet de les élever s’avère vertueux pour notre économie ! En effet, les déjections produites par les larves de mouches lors de leur croissance sont d’excellents engrais organiques pour notre agriculture ! Et la logique se répète : jusqu’à présent, nous continuons d’importer depuis l’étranger des centaines de tonnes d’engrais organiques à destination de nos champs. Privilégier une production locale de ces engrais permettrait ainsi de réduire l’empreinte carbone que représentent ces importations depuis l’international.
D’autant que les larves sont elles-mêmes nourries avec des déchets organiques que nous produisons et auxquels il est ainsi possible de conférer une seconde “vie” : les drêches de nos brasseries, les invendus de nos boulangeries et de nos pâtisseries ou encore nos récoltes de fruits et légumes qui sont impropres à la consommation et à la vente.
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