C’est à l’incontournable Station N qu’avait lieu à 13h30 aujourd’hui la présentation du futur Centre de Ressource Cybersécurité du Pacifique (CRCP). Vaimu’a Muliava et Christopher Gygès, les deux compères gouvernementaux aux questions relatives au numérique et à l’innovation, étaient tous les deux présents afin de montrer le soutien du gouvernement aux question de sécurité numérique. C’est Olivier Buffeteau, directeur adjoint à la DINUM qui a présenté les tenants de ce projet.

C’est donc face à des experts de tous horizons, venus en masse, qu’il a exposé les principes de ce centre de ressource cyber’. En pleine transformation numérique, la Nouvelle-Calédonie et plus largement le Pacifique pourront bénéficier dans les prochaines semaines d’un observatoire relatif aux questions de cybersécurité. La finalité ? Structurer le Pacifique insulaire autour des problématiques liées à la cybersécurité car même isolées, nos îles ne font pas exception face aux attaques malveillantes !

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Le centre de ressource cybersécurité du Pacifique (CRCP) : Un observatoire calédonien à structuration régionale

C’est Vaimu’a Muliava, le membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge de la transformation numérique de l’administration et de l’évaluation des politiques publiques qui prend la parole le premier. Devant une salle comble, il annonce fièrement la participation du Gouvernement au financement d’un observatoire sur les questions cyber en Nouvelle-Calédonie. Pourtant, c’est sur le volet régional qu’il insiste : le projet est une nouvelle preuve des synergies régionales qui se créent puisque la Polynésie française et Wallis-et-Futuna prennent part à l’association.

« Nous partageons ces mêmes problématiques de sécurité numérique et nous devons poser les bases pour ne plus vivre de manière isolée nos initiatives. »

Christopher Gygès, Ministre en charge de la transition énergétique et de l’économie numérique ajoute un mot sur le besoin de créer des associations comme celle-ci pour favoriser le développement du numérique sur le territoire et donner un cadre de confiance à tous les acteurs qui l’utilise.

« L’objectif est de mettre en place une politique cohérente pour favoriser le développement de notre écosystème tech et numérique. Pour cela, nous avons besoin de confiance dans le numérique et cet observatoire a vocation à en donner. »

Le constat à propos de la sécurité numérique des entreprises exposé par Olivier Buffeteau est en effet sans appel : 40% des PME ont été victime d’attaques malveillantes dans le monde pour un coût de 20 milliards d’€ de dégâts (simplement pour les rançongiciels en 2021). Si ces chiffres sont à la hausse au fur et à mesure des semaines, il ne faut pas être pessimiste pour autant : les États s’organisent pour lutter contre ce fléaux et particulièrement la France. Depuis 2019, bon nombre d’actions sont menées contre la cybercriminalité, à commencer par l’imbrication de ces problématiques cyber aux plans France 2030 et France Relance.

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Olivier Buffeteau, Vaimu’a Muliava, Christopher Gygès et Georges Wapae : Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en force ! © NeoTech

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L’observatoire cybersécurité : co-construction et sensibilisation au cœur de l’association

Sur l’une des slides de la présentation d’Olivier, il est écrit en rouge « l’illusion de la distance est un ennemi. Il devient urgent de structurer le domaine et de l’adresser globalement ». Le message est on-ne-peut-plus-clair. Ce n’est pas parce que la Nouvelle-Calédonie est éloignée de la métropole qu’elle n’est pas sujette à des cyberattaques. Pour preuve, Olivier nous assure que rien que le mois dernier, ils ont recensé 61 millions de tentatives d’attaques sur les VPN du Gouvernement ! Un chiffre qui fait tourner la tête et qui prouve le besoin de créer des solutions à ces incidents cyber. Il vaut mieux prévenir que guérir… Et le meilleur atout selon Olivier : sensibiliser et structurer collectivement.

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Le Haut Commissariat était aussi présent pour appuyer les propose d’Olivier Buffeteau © NeoTech

Ainsi, le CRCP a plusieurs raisons d’être. Il a pour vocation de devenir :

  • un coordonnateur des questions cyber ;
  • un facilitateur du développement cyber dans l’économie numérique ;
  • un centralisateur des demandes des victimes ;
  • un commanditaire de campagnes de sensibilisation locales ET régionales ;
  • un pourvoyeur de kits de communication locaux ET régionaux ;
  • un relai des partenaires nationaux et internationaux

Pour atteindre les objectifs fixés, la première action est de bâtir une communauté structurée et active. Dès le premier trimestre 2023 les moyens seront alloués à cette tâche. Et tout l’enjeu pour Olivier aujourd’hui tient en ça aujourd’hui : c’est en co-construisant que la filière cybersécurité pourra se structurer et trouver des solutions. L’association n’a aucune vocation à être une substitution aux organismes privés. L’adhésion est volontaire, libre et doit se faire dans une optique de coopération. Envisagé comme une association loi 1901, le CRCP ne pourra subsister durablement que par une aide de l’écosystème. « Sensibilisation » et « co-construction » sont les maîtres-mots de cette conférence.

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Des actions de plus en plus structurées pour combattre la cybercriminalité

Aujourd’hui, la cybersécurité est une question centrale pour n’importe quelle entreprise qui utilise le numérique. L’insécurité numérique est en effet une problématique bien réelle pour la Nouvelle-Calédonie, où l’on estime que 25% des entreprises ont déjà été victimes d’une cyberattaque. Créer une association permettrait une prise de conscience plus globalisée et plus approfondie pour les acteurs calédoniens… et régionaux ! Aujourd’hui Wallis-et-Futuna ainsi que la Polynésie française font partie intégrante du Conseil d’Administration, mais qui sait si demain, les Fidji ou le Vanuatu ne rejoindront pas l’association ?

La transition numérique de notre île s’accélère et toutes les actions favorisant la sécurité et la confiance dans le numérique doivent être mise en avant. La cybersécurité et ses problématiques sont encore en gestation mais il est tout de même possible de l’affirmer : la Nouvelle-Calédonie est en passe de devenir l’une des références en matière de cybersécurité dans la zone Pacifique. Et à en croire le nombre de personnes présentes ainsi que les questions posées, il est évident que l’appel à participation a été entendu !

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Un écosystème cybersécurité impatient d’en savoir plus © NeoTech

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