Nous sommes partis à la rencontre de la pétillante Éléonore Machu, la fondatrice de Authentic Communication. L’authenticité est le maître-mot qui guide Éléonore, par sa façon d’être, sa communication en ligne mais aussi dans le partage de ses connaissances et compétences.
Au menu ? Le parcours d’Éléonore, le partage de sa passion pour le marketing et la communication, sa vision du numérique en Nouvelle-Calédonie et sa motivation à aider les autres à développer leur image digitale. La rencontre entre podcasteurs était inéluctable. Alors, quand « Petite Pousse » rencontre « L’heure du Boss », ça donne une interview dynamique et riche en informations !
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Bonjour Éléonore et bienvenue sur NeoTech ! Pour débuter cette interview, peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
Merci NeoTech pour cette opportunité, je suis ravie de pouvoir discuter et échanger autour de l’univers du digital en Nouvelle-Calédonie. Dès le début de mon parcours professionnel, j’ai été immergée dans les domaines du marketing et de la communication, domaines qui m’ont toujours passionnés. J’ai débuté en travaillant au sein d’une entreprise spécialisée dans la transformation d’acier. Ensuite, j’ai fait un rapide passage par le secteur de la grande distribution en tant que cheffe de produit marketing pour une célèbre marque de boisson gazeuse sucrée que nous ne nommerons pas ! Par la suite, j’ai rejoint un groupe d’assurance où j’ai travaillé au sein des départements marketing, communication et événementiel. Le trio gagnant !
Au fil du temps, j’ai remarqué l’arrivée du digital sur le territoire, un secteur qui correspondait parfaitement à mes intérêts dans le marketing et la communication. C’est alors que j’ai intégré une grande entreprise locale du secteur des télécommunications – je vous laisse deviner laquelle… – pour m’investir dans le marketing digital. Néanmoins, au bout de quelque temps, je ne me sentais plus à ma place dans le cadre du salariat, ce qui m’a poussée à démissionner et fonder ma propre entreprise. Je souhaitais définir mes propres règles du jeu tout en offrant mes compétences et mes expériences à des clients qui en auraient besoin. Ainsi est née « Authentic Communication » en mars 2020.
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Tu es aujourd’hui entrepreneuse avec ta société « Authentic Communication » ; quels services proposes-tu ?
Depuis maintenant trois ans et demi, je suis spécialisée dans l’accompagnement des professionnels et des entreprises pour optimiser leur visibilité en ligne et attirer de nouveaux clients grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Mes services se concentrent sur trois axes majeurs dans le domaine de la communication digitale.
Tout d’abord, je propose du coaching et de la formation, destiné aux entrepreneurs qui préfèrent gérer leur propre communication mais manquent parfois de connaissances. Mon approche consiste à les guider étape par étape afin qu’ils maîtrisent leur stratégie de communication globale ainsi que les outils numériques essentiels à leur communication digitale. En parallèle, je fournis des services complets de création de contenu, du « community management ». Les entreprises me confient la gestion complète de leur réseaux sociaux et leur campagnes publicitaires digitales. Enfin, je suis également en mesure de concevoir des sites web et de le rendre visible grâce à des campagnes de référencement sur Google Ads.
Mon objectif ultime est de permettre aux entreprises de se démarquer dans le monde numérique en utilisant des stratégies et des outils adaptés à leur domaine d’activité.
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Est-ce facile d’entreprendre en Nouvelle-Calédonie quand on est « une femme de la tech » ?
Je ne dirais pas que c’est une « entreprise » facile. En effet, les femmes peuvent souvent faire face à des obstacles tels que leurs propres doutes ou des préjugés liés à l’entrepreneuriat. Toutefois, une fois que l’on s’engage à travailler sur son mindset, les choses peuvent devenir plus aisées. « Quand on veut, on peut ». Une fois que l’on parvient à surmonter ces barrières psychologiques, tout paraît simple, d’autant plus avec les nombreux outils digitaux à notre disposition aujourd’hui. Ces outils facilitent la recherche de nouveaux clients et ouvrent des opportunités pour développer son entreprise avec une plus grande aisance.
De plus, je pense que la Nouvelle-Calédonie est l’endroit idéal pour se lancer. Le marché calédonien étant relativement restreint, il offre des opportunités pour la mise en place de nouvelles initiatives et le développement de projets novateurs. De plus, en s’inspirant des avancées réalisées dans d’autres pays, il est possible de trouver des idées innovantes pour réussir localement.
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Il y a un an, tu es intervenue lors d’un évènement intitulé « communication responsable » : comment lier « digital » et « sobriété » ?
En ce qui concerne la sobriété numérique, il y a de nombreuses réflexions à mener. Actuellement, il s’agit d’atteindre un équilibre délicat. À mon avis, la communication responsable consiste avant tout à privilégier la qualité plutôt que la quantité. L’approche “faire moins mais faire mieux” prend tout son sens ici. Cela implique de se concentrer sur l’essentiel, en choisissant un ou deux canaux spécifiques par lesquels nous pouvons réellement toucher notre audience cible.
Parmi les termes actuellement en vogue, on retrouve des concepts tels que le “slow content“, le “slow freelancing” et le “slowprenariat“. Ces termes reflètent la notion de ralentissement pour effectuer les choses de manière plus minutieuse et réfléchie. Il est important de se rendre compte que la multiplication des interventions numériques ne garantit pas forcément l’atteinte des objectifs souhaités. C’est pourquoi privilégier la qualité et la pertinence peut apporter une réelle valeur dans un paysage numérique souvent saturé d’informations.
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Un mot sur les pollutions liées à l’activité des data centers à travers le monde ?
Plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre – concernant le domaine numérique – proviennent des datacenters ! Toujours dans l’idée de sobriété, créer moins de contenu mais de meilleure qualité peut contribuer à réduire la quantité de données stockées. On remarque que de plus en plus d’entreprises prennent conscience de cet enjeu et s’efforcent d’adopter une approche plus sobre. De leur côté, les chercheurs explorent de nouvelles méthodes de stockage, notamment en mettant en œuvre des solutions de stockage local, directement où les données sont générées. Cette approche vise à éviter les déplacements inutiles de données à travers le monde.
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Alors que Facebook est LE réseau social préféré des Calédoniens, tu es récemment intervenue auprès d’étudiants pour leur parler de LinkedIn. Pourquoi avoir fait un focus sur cet outil numérique spécialement ?
Indiscutablement, Facebook est un outil surpuissant, particulièrement en Nouvelle-Calédonie. En 2023, avec plus de 153 000 comptes actifs pour une population de plus de 270 000 individus dans l’archipel, ce réseau est pertinent mais tout de même en train d’être saturé. Au contraire, LinkedIn est une plateforme qui offre encore des opportunités de croissance en termes de visibilité organique. Si les Calédoniens choisissent de s’exprimer sur Linkedin, leur visibilité peut être accrue plus facilement du fait de la relative faible densité de contenu comparée à Facebook. C’est également un réseau qui est en train de se développer très vite avec encore peu de personne qui prenne la parole.
J’ai donc eu l’occasion de démontrer à des étudiants à quel point LinkedIn peut se révéler un puissant levier pour atteindre leurs objectifs professionnels. Que ce soit pour trouver un stage, accroître leur crédibilité ou se positionner en tant qu’experts dans leur domaine, LinkedIn offre de nombreuses opportunités. J’ai pu partager avec eux les mécanismes de cette plateforme ainsi que des stratégies pour développer leur marque personnelle en ligne afin de se distinguer et de se démarquer.
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Sur un autre sujet, tu proposes également des podcasts, un format de plus en plus en vogue. Peux-tu nous parler de « Petite Pousse », de ce qui t’a inspiré à le créer et des intervenants que tu invites ?
En 2021, j’ai inauguré le podcast “Petite Pousse” : une fusion entre le marketing et le développement personnel. L’inspiration derrière sa création découle de ma propre expérience. Avant de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’écoutais régulièrement des podcasts. Ce format média m’a énormément séduite et m’a encouragée à me lancer dans l’entrepreneuriat à une époque où j’hésitais encore à franchir le pas. C’est à ce moment-là que je me suis dit que lorsque je serais prête à partager mon expérience, je créerais mon propre podcast pour soutenir d’autres personnes qui envisagent la même démarche.
Ainsi est né “Petite Pousse”. Ce podcast combine mes apprentissages personnels et professionnels dans le but d’assister des personnes qui ont traversé des situations semblables à celles que j’ai vécues. Mon objectif est de faire économiser du temps, de rassurer et d’offrir des conseils pratiques aux personnes qui n’ont actuellement pas les moyens d’investir dans une formation. Le format podcast permet d’atteindre un plus grand public.
Ainsi, je propose différents types d’épisodes. J’alterne entre des épisodes en solo où je partage des conseils en marketing, digital, réseaux sociaux et stratégie, et d’autres épisodes axés sur le développement personnel. En parallèle, je réalise des interviews avec des experts dans les domaines du marketing et de la communication. Ces rencontres permettent d’explorer plus en profondeur des sujets tels que le personal branding, le copywriting et d’autres thèmes clés.
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Réseaux sociaux, podcasts… le numérique fait partie de ton quotidien professionnel, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Comment analyses-tu la maturité numérique de la Nouvelle-Calédonie ?
À mon avis, on assiste à une progression constante de la maturité numérique en Nouvelle-Calédonie. Les habitants du Caillou sont de plus en plus connectés, que ce soit sur les plateformes de réseaux sociaux ou encore dans le e-commerce. Je pense que la progression du numérique a été grandement catalysée par le confinement. Ce contexte a réellement amplifié l’utilisation des technologies numériques en Nouvelle-Calédonie, comblant ainsi l’écart que nous avions pu observer précédemment avec le reste du monde. Les Calédoniens ont pris conscience de l’utilité du numérique dans leur quotidien. Progressivement, les appréhensions et les réticences associées à ces nouvelles technologies s’estompent.
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Le territoire est donc en pleine transition numérique, quel regard portes-tu sur cette transformation ?Quels freins et opportunités as-tu identifiés ?
Je trouve génial d’observer le développement du numérique en Nouvelle-Calédonie car il s’agit d’un outil très puissant. L’avantage majeur de ce territoire, en termes de communication numérique, réside dans le fait que nous ne faisons pas face à une saturation du marché, contrairement à de nombreuses autres régions du monde. En raison de notre population relativement restreinte, il est plus facile de cibler les bonnes personnes sans être submergé par une masse d’informations et ainsi se distinguer.
Cependant, une fracture numérique persiste avec les Calédoniens vivant en dehors des zones où il y a du réseau et ceux qui n’ont pas accès aux équipements appropriés. Cette division crée une véritable disparité. Toutefois, cette situation présente une opportunité d’offrir un soutien pour l’acquisition de compétences numériques et d’équipements adéquats afin de rassembler l’ensemble de la population sur un pied d’égalité.
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Un dernier mot ou une dernière actualité pour nos lecteurs ?
Le mot de la fin : « oser ». Oser vous exprimer sur les réseaux sociaux, vous en apprendrez autant sur le plan personnel que professionnel. Ainsi, si vous êtes intéressés par l’univers de la communication digitale et le développement personnel, vous pouvez aller écouter le Podcast « Petite Pousse » ou télécharger un guide que je vous offre : les 9 étapes pour construire une stratégie de communication puissante et alignée !
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