« I.Apero, vraiment ? J’ai bien envie de pleurer ! ». Voilà les bons mots de patron de la Brasserie Village qui accueillait la première édition d’une petite réunion où geeks techos et ChatGPT-philes amateurs se rencontraient autour de la question : « Comment l’IA est-elle entrée dans votre quotidien ? ». Aux manettes, le duo Bénédicte Barret et Benoît Hautot ont donné rendez-vous pour ce moment convivial siglé « IA pas de pression » (sauf au bar).

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D’une formation interne à l’I.Apero

Comme souvent en Nouvelle-Calédonie, les bonnes initiatives sont l’œuvre de quidam passionnés. Cette réunion intimiste ne déroge pas à la règle puisqu’elle est née d’une initiative privée émanant de Bénédicte et Benoît. Ainsi, lorsque Bénédicte organise une formation interne à l’IA générative adressée aux employés de la SECAL, elle sollicite les professionnels de la place et tombe sur Benoît, prompteur agile et fondateur de la société QuantiQ. Le duo collabore, s’apprivoise, sympathise et de cette osmose nait « un jeu de mot pourri suivi d’une bonne idée », comme le confirme Benoît, pinte de blanche en main. 

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Benoît, prompteur et agile en lever de coude © NeoTech

Autour de la table se forme rapidement un petit groupe mixte où les Bénédicte et les Jessica côtoient les Thomas et les Damien ; des profils d’amateurs d’IA conversationnelle se mêlent alors à des « technophîles » expérimentés. On entend çà et là des mots étranges : « MBTI », « IA trading », « Deep Learning », « LLM »… On note ici et là des remarques étranges : « L’IA est particulièrement mauvaise en mathématiques » ou encore « Toi, tu codes en php, donc tais-toi ! » décochée sur le ton de la blague. Bref, tout ce petit monde partage son expérience et explique si l’IA est entrée « par la porte du bureau ou par la fenêtre de la cuisine ». 

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Débats IA-level !

« J’ai commencé l’IA par curiosité avec ChatGPT 2.5 qu’on nous avait fait tester à OoTECH », informe Benoît avant de compléter « lorsque ma lead developpeuse nous a quitté, j’ai dû mettre les mains dans le cambouis ». Devenu aujourd’hui « Formateur à l’IA conversationnelle », le parcours de Benoît ressemble fort à celui de nombreux férus locaux d’IA. Celui de Bénédicte, fondatrice de la société TARGET, également puisque la jeune femme précise : « j’utilise l’IA au quotidien et j’ai voulu partager la maîtrise de cet outil avec mes collaborateurs car tout le monde peut l’utiliser et gagner du temps ». Et de la productivité, ça va sans dire ! 

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Damien, LLM humain et profiler polyglotte © NeoTech

De l’autre côté de la table, Damien nous précise qu’il travaille sur le sujet depuis 1989 et passe du chtimi, à l’espagnol et au caldoche en trois phrases. Un LLM humain ! Thomas, physicien de formation et dresseur de Python, partage alors ses tentatives d’équilibrage de systèmes de planètes et la conversation dérive vers des sujets techniques dont le vocabulaire résolument « tech » interdit ici la retranscription. C’est d’ailleurs là tout l’intérêt de cette petite réunion : chacun y trouve son compte et aborde cette révolution technologique sous l’angle mathématique, philosophique, technique, rédactionnel, organisationnel… Une chose est certaine, ils partagent tous le même avis :

« L’intégration de l’IA dans le quotidien professionnel n’est plus une question de « peut-être » mais de « quand ». » 

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Deuxième édition au Fronton ? 

« Une innovation technologique comme l’IA va creuser encore plus de disparités et d’inégalités sociales, notamment dans la formation ». A l’aube de la fin de cet I.Apero, un débat philo-social éclate et les avis s’échangent dans la bonne humeur, preuve que le sujet ne laisse insensible personne et qu’il occupe désormais de nombreux esprits professionnels.

La petite réunion se termine alors sur des poignées de main, sur des ajouts sur LinkedIn et sur des « au-revoir » qui ressemblent fort à des « à bientôt ». Un format finalement pas si artificiel pour parler d’intelligences qui le sont (encore). IA qu’à recommencer !

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