Une mine 4.0 pour la Nouvelle-Calédonie ? Le 2.0 est déjà officiellement dépassé ! Vendredi dernier, à la Station N, le futur de la mine calédonienne fut l’objet d’une présentation. Lors d’un après-midi ensoleillé, Fabien Trotet, géologue au Centre National de Recherche Technologique Nickel & son Environnement, a ouvert un le bal d’un évènement inédit pour le CNRT : une rencontre-discussion destinée aux acteurs du nickel en Nouvelle-Calédonie. 

Pour cause, le mois dernier, Renaud Dhal, directeur adjoint des opérations à la Société des Mines de la Tontouta, a eu l’occasion de représenter le secteur minier calédonien à la conférence « Future of Mining Sydney 2023 ». Ainsi, la semaine dernière, il a pu partager les messages clés diffusés lors de la conférence australienne. Retour sur les avancées technologiques présentées lors de cette rencontre-discussion.

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Fabien Trotet a ouvert la première édition de cet évènement organisé par le CNRT © NeoTech

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Un rendez-vous sous le signe de la technologie

A Sydney, lors de la conférence, plusieurs outils 4.0 ont été présentés. Du peson, au scan en passant par la 5G et les logiciels d’analyse, les révolutions technologiques n’ont cessé de pleuvoir. Le leitmotiv qui réunissait ces innovations se résumait par un enchaînement logique : ces avancées permettent des gains de productivité, puis des gains en rentabilité et une réduction d’impact sur l’environnement. Car, l’objectif sous-jacent de la mise en place de ces outils consistait à redorer l’image des mines en valorisant les progrès écologiques apportés par la technologie.

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Le représentant local SMT: Renaud Dhal ! © NeoTech

En ce sens, un concours de startup a eu lieu durant la conférence de Sydney. La battle consistait à présenter des solutions pour réduire l’impact écologique des mines. Quatre startup ont eu six minutes pour pitcher leur projet avec, à la clé, une récompense de dix-mille dollars. Ainsi, des propositions de stockage de CO2 dans les basaltes, de solutionécologiques de raffinage de cuivre ou de logiciels pour rentabiliser la recherche de minerais ont été présentées. Au milieu de ces ingénieuses idées, Summit Nanotech, le grand vainqueur, canadien, a proposé une solution pour raffiner le minerai de lithium qui représente quasiment 30% de l’industrie minière australienne

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Un challenge pour le Caillou ?

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Une raffinerie située au Chili © Summit Nanotech

Renaud Dhal a précisé que l’achat et l’utilisation de ces outils technologiques dépendait de la taille de l’entreprise. En effet, ils sont plus adaptés aux grandes sociétés minières car coûteux : le retour sur investissement doit être pris en compte. Cependant, la conférence a donné de nombreuses pistes pour la Nouvelle-Calédonie, le message principal étant que le territoire ne doit pas rater le train de la technologie.

Rassurez-vous, Renaud confie que l’Australie se trouve aux prémices de toutes ces évolutions ; ainsi, le champ des possibilités pour le Caillou demeure encore vaste… Le fait est que la Calédonie doit poursuivre sa volonté de rendre les activités minières éthiques et responsables tout en innovant pour rester compétitif. 

« Nous sommes à l’entrée du virage, reste à savoir comment on le prend. » 

Renaud Dhal, un géologue qui se questionne.

Pour ce faire, attirer la GenZ dans ce secteur a été une piste abordée mais à demeure à repenser. En effet, le monde minier a mauvaise réputation auprès des jeunes comme l’a montré un récent sondage mené par Slido.com : 73% pensent que les exploitations minières causent plus de mal que de bien dans le monde dans lequel on vit. A tort ou à raison ? En conséquence, le secteur se désemplit de plus en plus. Les évolutions technologiques et la direction plus “green” de ce domaine pourraient être des moyens pour créer des vocations.

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Merci de votre attention et… bon week-end ! © NeoTech

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Un nickel « vert et éthique »

Le futur de la mine suit donc la ligne directrice des accords de Paris pour baisser les émissions de CO2 et arriver à une neutralité carbone d’ici 2050. Ainsi, les solutions présentées lors de la conférence australienne correspondent aux enjeux mondiaux et calédoniens : devenir plus efficace, rentable, productif et durable dans une optique de transition énergétique maîtrisée. Renaud Dhal rappelle que le CNRT a également précisé lors de son intervention qu’un appel à projet pour la création d’un “Label Vert et Ethique” en Nouvelle-Calédonie était en cours. Innovateurs, à vos projets !

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