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Série : L’électrique, c’est fantastique – Épisode #2
C’est désormais un secret de polichinelle : face aux enjeux liés au changement climatique, la modification de nos habitudes de transport et le développement de l’écomobilité sont devenus des préoccupations grandissantes sur le territoire. Au pays du pick-up, les véhicules électriques représentent aujourd’hui une solution fiable bien qu’encore optimisable pour que les Calédoniens réduisent une partie de leurs émissions de gaz à effet de serre.
Dans le premier épisode, vous avez découvert les différents types de voitures électriques et hybrides disponibles sur le marché. Pour ce second épisode, en route pour une présentation du cycle de vie des différentes batteries pour « VE » avec un focus sur leur composition en passant par les dernières innovationsen matière de recyclage. Bientôt décidés à troquer votre voiture thermique contre une voiture pleine de sexe « à piles » ?
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Des technologies pour tous les goûts
Entre la densité énergétique – le nombre de kilowatts stockés – qui diffère pour apporter plus ou moins d’autonomie ou bien la chimie qui n’est pas la même chez tous les fabricants, toutes les batteries des voitures électriques ne se valent pas. Si les termes lithium-ion, NMC, NCA, NiMH ou encore sodium-ion vous sont inconnus, vous êtes garés au bon endroit : découvrez les différentes technologies existantes.
- Les batteries lithium-ion, les stars
La batterie lithium-ion s’est imposée comme LA technologie de référence dans le monde du VE en raison de sa performance élevée. Elle présente de nombreux avantages : une excellente densité d’énergie, une longue durée de vie, une recharge rapide et, en plus, elle est légère. Aussi, à son avantage, une faible « autodécharge », c’est-à-dire qu’elle conserve son énergie pendant de longues périodes. Le coup de la panne ne sera bientôt plus permis !
- Les batteries utilisant du cobalt : NCA et NMC
Deux des chimies les plus populaires depuis l’arrivée des batteries lithium-ion à bord des VE sont le « nickel-manganèse-cobalt » (NMC) et le « nickel-cobalt-aluminium » (NCA). Comme leur nom l’indique – teasing ! -, ces batteries utilisent du… cobalt. L’avantage de cet élément métallique est double : la densité énergétique est excellente et le système de gestion de la batterie est bien plus précis sur le niveau de charge restant.
- Les batteries NiMH
Les batteries « Nickel-Métal Hydrures » – hello le Caillou ! – sont un peu comme des versions améliorées des anciennes piles rechargeables qu’on pouvait utiliser dans les télécommandes. Dans les années 2000, elles ont connu un franc succès du fait de l’absence de métaux lourds dans leur composition. Cette technologie était la plus économique, c’est pourquoi elle a largement dominé le marché du véhicule hybride jusqu’à l’avènement de la technologie lithium-ion.
- La future alternative au lithium : le sodium
Les batteries sodium-ion, qui partagent de nombreuses similitudes de fonctionnement avec les batteries lithium-ion, émergent comme une alternative prometteuse pour l’industrie afin de réduire la dépendance au lithium. Cette innovation contient toujours différents métaux mais elle intègre donc le sodium à la place du lithium. Le principal avantage, étant donné l’abondance du sodium sur la planète, est qu’il est très peu coûteux à exploiter mais aussi plus écologique. Même si cette innovation n’est pas prévue pour demain sur le marché calédonien, cette dernière s’avère être LA solution de choix.
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Y’a-t-il une vie après la mort des batteries ?
Sachez que même une batterie usagée conserve une grande valeur. En effet, elle peut être reconditionnée pour une seconde utilisation. Cette « seconde vie » implique la réutilisation de la batterie une fois qu’elle n’est plus en état de propulser un véhicule mais qu’elle a encore suffisamment de puissance et de capacité pour être utilisée dans un système de stockage stationnaire. Elle peut donc être utilisée pour stocker de l’énergie renouvelable produite par des particuliers, des entreprises ou des gestionnaires de réseaux électriques.
Cependant, lorsque la batterie est finalement trop dégradée pour cette dernière utilisation, elle est envoyée dans une unité de recyclage. Des méthodes telles que le broyage mécanique, la pyrométallurgie et l’hydrométallurgie sont alors utilisées pour extraire les différents matériaux constituant la batterie. Elle peut être broyée ou chauffée dans un four à pyrolyse pour séparer les éléments. Les progrès technologiques dans le domaine du recyclage et de l’écoconception sont presque quotidiens, ce qui devrait permettre d’approcher de plus en plus le fameux « taux de valorisation » de 100%.
Ainsi, contrairement à de nombreuses idées reçues, les batteries sont recyclées en masse. En réalité, c’est même une obligation ! Selon la réglementation européenne sur les piles et accumulateurs, la législation française exige un taux de recyclage d’au moins 50% de la masse totale d’une batterie lithium-ion. De plus, une entreprise basée à Montréal a réussi à recycler une batterie avec un taux de valorisation de 95% !
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Recycler en Nouvelle-Calédonie ?
« Vouloir insuffler une dynamique de transition énergétique est une décision pleine de bonne volonté. Cependant, il faut tout de même penser au cycle de vie de la batterie et être capable de la recycler. Alors, le Cluster Synergie, la startup Hivy, la Province Sud et le Gouvernement étudient activement la question pour proposer des solutions de gestions des déchets en attendant d’avoir la possibilité de les recycler. »
Norman Netea, Trecodec
En Nouvelle-Calédonie, pour le moment, les batteries à recycler sont entreposées jusqu’à ce qu’elles puissent être expédiées, souvent en Corée, dans des « sarcophages« , pour assurer un transport sécurisé. Selon Norman Netea, responsable de la gestion des piles et accumulateurs chez Trecodec, une vingtaine de sarcophages sont prévus dans les prochains mois. Aujourd’hui, la faible quantité de véhicules électriques en circulation sur notre île ne permet pas de rentabiliser la création d’une station de recyclage dédiée. Mais si tout le monde s’y met, peut-être que demain… ?
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