Aujourd’hui, en Nouvelle-Calédonie, le mode de locomotion le plus pratique et le plus répandu est la voiture, le pick-up étant d’ailleurs une sorte de porte-étendard de la mobilité calédonienne. Cependant, à l’heure actuelle, alors que le prix de l’essence grimpe et qu’une prise de conscience de la nécessité de réduire notre empreinte carbone se profile, la bicyclette coche toutes les cases de l’écolo-mobilité en devenir.
Ce type de mobilité durable gagne en popularité à travers le globe. Même si chaque pays témoigne d’un niveau de maturité variable et que les lois locales demeurent diverses et variées, l’utilisation des vélos électriques connaît une croissance constante. En effet, il s’agit d’un marché mondial conséquent qui a généré pas moins de 26,73 milliards USD en 2021. Ainsi, en plus de l’intérêt écologique évident associé à cette mobilité douce, de nombreuses personnes se penchent sur les technologie innovantes qui révolutionnent ce transport historique.
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Une petite histoire du vélo électrique à travers les âges et le globe
Le vélo est un moyen de locomotion qui évolue depuis des décennies. Au cours d’une de ses précédentes mutations, il a été « augmenté » grâce à l’électricité. L’histoire du vélo électrique débute en 1895, aux Etats-Unis, grâce à l’ingéniosité de son inventeur Ogden Bolton. Vous avez bien lu ! Dès la fin du 19ème siècle, le premier VAE – vélo à assistance électrique – est mis en circulation. Il s’agit d’une draisienne – pour les néophytes, un vélo sans pédales – assistée par un moteur. Alors que cette innovation technologique attise la curiosité de nombreuses personnes, le vélo électrique disparaît pourtant au profit de la moto électrique, une nouveauté bien plus rapide.
En outre, le VAE de l’époque consomme trop d’huile et en projette énormément. On reproche alors à ce modèle de vélo électrique d’être trop salissant. La production s’arrête donc pour des raisons plus pratiques qu’écologiques. En effet, avec l’essor du pétrole qui démocratise la production et la vente en masse des premières voitures et des premières motos, celle des vélos électriques s’essouffle.
Vous l’avez compris, le principe de l’électrification de la bicyclette n’est pas nouveau mais son usage s’est banalisé à partir des années 2000 grâce au progrès technologiques liés à l’usage des batteries. Le vélo électrique devient alors une véritable « hype », de plus en plus populaire dans le monde entier, en raison de ses bienfaits écologiques et économiques, sans parler de santé publique…
En Europe, le vélo, et le vélo électrique d’autant plus, a désormais le vent en poupe ! Première illustration de cette mode, les villes européennes sont devenues précurseurs en matière de réaménagement de la ville afin de faciliter et valoriser l’utilisation citadine du vélo. En Asie, c’est la Chine qui porte le marché du vélo : selon l’Electric Bikes Worldwide Report, près de 8 vélos électriques sur 10 sont vendus dans l’Empire du Milieu et il s’en vend 23 millions annuellement, soit 43 unités à chaque minute ! Aux États-Unis aussi, les « e-bikes » sont à la mode. Joe Biden prévoit ainsi de consacrer 4,1 milliards de dollars au développement du vélo électrique, 30 % du prix d’acquisition étant remboursé. A ce titre, il s’agit d’un projet de loi phare de son mandat.
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Les « innos » du vélo !
Ce moyen de mobilité durable inspire désormais nombre de startup issues notamment de la mouvance « GreenTech » ; ces jeunes pousses innovantes cherchent ainsi à transformer notre manière de pédaler… voir, de ne plus pédaler du tout ! Aussi, certaines d’entre elles se concentrent sur la fabrication de vélos électriques, tandis que d’autres misent sur différentes technologies d’alimentation électrique.
Rien qu’en France, pléthore d’exemples… Par exemple, certaines startup comme Matra fabriquent des vélos électriques spécialement conçus et adaptés à un environnement urbain ; d’autres conçoivent des vélos électriques pliables pour les déplacements urbains, pratiques à transporter et ranger pour les citadins comme le fameux E-Motion de CoxeBike. Alors que ces sociétés se concentrent sur le design des deux roues, d’autres révolutionnent les technologies de stockage liées à la batterie. La dernière génération de batterie est composée de lithium-ion ce qui permet d’augmenter l’autonomie et la durée de vie des véhicules. De leur côté, Teebike, proposent de transformer votre vieux vélo rouillé en merveille de VAE comme nous vous le présentions précédemment dans l’un des épisodes de notre série startup greentech. Et la liste de ces inventeurs-transformeurs de ces chers bikes est encore longue !
Outre les prouesses techniques et technologiques, cette constante révolution du vélo coïncide avec la volonté des citoyens de participer plus largement au développement d’une dynamique écologique d’électro-mobilité. Réduire son emprunte carbone est en effet l’une des préoccupations environnementales principales de ce début de siècle. Dans ce contexte « green », quoi de mieux que le vélo électrique pour se poser en nomade écolo ? Même s’il n’est pas nul, principalement du fait de son mode de production, de son acheminement et de la batterie qui le compose, le bilan carbone du vélo électrique reste bien moindre que celui d’une voiture.
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Le vélo en Calédo ?
Difficile de se passer de la voiture ici et le parc automobile calédonien est immense. La prise en compte de la mobilité durable constitue un challenge à relever pour les Calédoniens. D’après le « baromètre des villes cyclables 2021 », Nouméa obtient la (mauvaise) note de F, ce qui équivaut à 2.6/5… Une petite moyenne bien peu glorieuse sur un territoire terriblement affligé par les changements climatiques. Par exemple, la Nouvelle-Calédonie en est encore aux timides débuts du covoiturage, de la création de pistes cyclables et de nouveaux types de transports en commun. A ce titre, une prise de conscience collective et des changements notables en matière de mobilité doivent être considérés rapidement.
C’est pourquoi de plus en plus d’actions sont mises en place pour promouvoir localement l’écomobilité, parmi lesquelles on pourrait mentionner le premier salon de la mobilité électrique qui a eu lieu du 1er au 3 décembre dernier. Au rayon de ces initiatives capitales, on compte également le Schéma Directeur des Modes Actifs (SDMA) qui prévoit la mise à disposition de plus de 81 kilomètres de pistes cyclables d’ici 2039. En plus de cela, Nouméa propose des événements comme les « dimanches en mode doux ». Soyons optimistes, le vélo fait définitivement partie de l’avenir de la mobilité, même sur un territoire qui a longtemps couronné le Roi Pick-Up ! N’oublions pas non plus le Tech4good NC Summit qui a réuni les acteurs de la mobilité et de l’énergie pour discuter des possibles solutions aux défis environnementaux.
Bien que moins cher qu’une voiture et n’exigeant pas de permis de conduire, il y a tout de même quelques inconvénients au vélo électrique, notamment son prix. Le tarif élevé d’un VAE freine de nombreux clients potentiels. Le prix peut aller de 100 000 à plus d’un million de francs. Néanmoins, depuis 2018, une aide à l’achat d’un vélo électrique d’un montant de 50 000 F est proposée par l’Agence calédonienne de l’énergie. Une aubaine pour les Calédoniens qui veulent participer à la transformation écologique de l’île ! Autre inconvénient majeur : utiliser un vélo électrique est très agréable pendant les beaux jours mais peut s’avérer devenir un véritable calvaire les jours de mauvais temps, de forte pluie et de grand vent. Merci la Niña !
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