La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.  

Après avoir exploré les fonds marins avec les AUV d’Island Robotics, nous nous tournons vers une invention géniale que l’on doit à une jeune brésilienne de 25 ans, Rafaella de Bona Gonçalves. Son concept ? Avoir mis au point des serviettes hygiéniques et des tampons biodégradables destinés à améliorer l’hygiène menstruelle des personnes démunies. Une future « startup success story » ! 

Présentation du « phénomène Rafaella » et de son invention © EPO

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Précarité menstruelle et désastre écologique, la double équation

La précarité menstruelle est un problème de santé publique mondiale ! Chaque jour, près de 800 millions de femmes ont leurs règles et près de 500 millions d’entre elles sont touchées par des difficultés ou l’impossibilité d’accès aux protections périodiques. Et la France n’est pas épargnée par ce triste phénomène puisqu’1,7 millions de Françaises sont concernées par cette problématique sanitaire. Si l’on couple ces statistiques de précarité à l’empreinte écologique desdites protections, le problème devient écologico-sanitaire. Pour faire face à cette double problématique, une jeune inventrice brésilienne, Rafaella de Bona Gonçalves, a développé un concept de serviettes hygiéniques et tampons biodégradables en fibres végétales. 

Sa première expérimentation est née lors d’un cours sur la conception de solutions liées aux objectifs de développement durables des Nations unies. Son produit a été conçu comme un rouleau ressemblant à du papier toilette, qui déroule des feuilles reliées entre elles, constituées de matériau absorbant en fibres de banane superposées, pouvant être arrachées, dépliées et enroulées en tampons de toutes tailles ; la jeune femme a ensuite conçu un modèle de serviette hygiénique biodégradable multifonctions destinée à être vendue sur le principe « un acheté, un donné » afin d’apporter une précieuse aide économique aux femmes démunies à travers le monde. Désormais sûre de la qualité de ses produits, elle continue aujourd’hui d’explorer d’autres pistes – fibre de bambou, cellulose, mousse de soja et donc, fibre de banane – pour endiguer un fléau international. 

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Un modèle socio-économique vertueux et solidaire

« En discutant avec des sans-abris, j’ai découvert le problème de la précarité menstruelle », explique Rafaella de Bona Gonçalves. « Pour moi, ce fut une découverte bouleversante car je n’y avais jamais pensé auparavant. Je me suis dit “ je suis une femme et je n’en savais rien. Qui se soucie de ce problème ? ” Et à partir de là, j’ai choisi de créer un produit qui s’en occupe. ».

Les femmes sans-abri n’ont pas toujours de sous-vêtements pour faire tenir les serviettes hygiéniques en place, ni d’endroit où nettoyer les coupes menstruelles. Et cette précarité ne concerne pas que les sans-abris, loin s’en faut !  

Outre l’aspect écologique donc, Rafaella s’est inspirée des modèles d’entreprises sociales ; elle tient déjà son public-cible et collabore avec des coopératives et des organisations dirigées par des femmes pour mettre à disposition des serviettes hygiéniques durables ; son objectif ? Trouver un modèle économique qui favorise le principe « un acheté, un offert » afin de permettre à toutes celles qui ont les moyens de financer les produits de celles qui ne les ont pas. Une solidarité féminine qui fait sens quelle que soit l’échelle.  

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Des matières naturelles pour concevoir des produits biodégradables © European Patent Office – Photo de Gustavo Queiroz

Côté « fournisseur », la jeune femme s’est rapprochée de la coopérative « Rede Mulheres de fibra », gérée par des femmes, qui fabrique également d’autres produits à partir de déchets de récoltes des bananes et emploie des femmes en situation de précarité. La prochaine étape de développement consiste à trouver un financement pour les machines nécessaires à l’augmentation de la production et à la réduction des coûts, car les tampons absorbants sont actuellement fabriqués à la main. 

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Une inventrice récompensée et pleine d’idées ! 

Depuis mai 2021, Rafaella de Bona Gonçalves travaille à temps plein en tant que chercheuse en expérience utilisateur et conceptrice de services pour l’entreprise de services de santé « Robot Laura ». En 2019, elle a même donné une conférence au TEDx et, depuis lors, ne cesse d’être récompensée par moult distinctions et prix ; le dernier en date ? La seconde place du « Young Inventors Prize 2022 » décerné par l’Office Européen des Brevets. Alors, en guise d’au revoir, on a souhaité lui glisser un humble encouragement : « continue d’innover Rafaella, les femmes du monde entier ont besoin de toi ! » 

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