L’Organisation des Professionnels de l’Économie Numérique (OPEN NC) a pour mission de structurer durablement la filière numérique en Calédonie. Pour soutenir cette mission, le cluster numérique dispose de quatre commissions qui « créent des groupes de travail pour mener des actions concrètes comme la création d’une filière cybersécurité en Nouvelle-Calédonie, l’élaboration d’un outil d’évaluation de la maturité numérique d’une organisation ou entreprise locale, ou encore la promotion de formations qui répondent aux besoins des professionnels du secteur« . NeoTech est allé à la rencontre du Président de la « Commission Transition Numérique », Jean-Marc Brecard, qui nous explique son fonctionnement et ses actions.
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Bonjour Jean-Marc et bienvenu sur NeoTech ; tu es le Président de la Commission « Transition numérique » du cluster numérique OPEN NC. Première question : quelle serait ta définition de cette « transformation numérique » ?
Bonjour NeoTech ! C’est un vaste sujet… Je préfère d’ailleurs parler de “transition numérique” plutôt que d’utiliser le terme “transformation” qui, par nature, effraie les gens ; pour moi cette transition numérique, c’est l’adoption des outils numérique pour améliorer la performance de l’entreprise.
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Quel est ton rôle au sein de cette « Commission Transition Numérique », de qui est-elle composée et à quel rythme se réunit-elle ?
Je me considère comme le “pilote” de cette commission : je préfère ce titre que le pompeux “président” ! En tant que pilote, je suis chargé d’animer les réunions et d’organiser et suivre les travaux de notre commission. Nous nous réunissons chaque premier jeudi du mois à 8h du matin : entre huit et dix participants se retrouvent ainsi chaque mois.
On retrouve d’ailleurs les pilotes des autres commissions puisque tous ces sujets et problématiques sont liées ; leur participation permet donc d’avoir une image globale puisque les sujets de formation, cybersécurité, data et transition numérique sont naturellement reliés !
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Quelles sont ses principales missions et quels objectifs vous êtes-vous fixés ?
Ce qui est intéressant, c’est que notre commission est composée à la fois d’acteurs du numérique, des professionnels membres du cluster OPEN NC qui vont proposer des solutions et des offres, mais il y aussi des membres adhérents qui se trouvent de l’autre côté de la barrière : ce sont des bénéficiaires et non des acteurs du numérique à proprement parler. Ça permet ainsi de confronter les idées et de nourrir les échanges à travers différentes visions et différents besoins : les “pros” peuvent ainsi se mettre dans une position empathique et comprendre, écouter les attentes du marché.
Pour la feuille de route 2022, la prochaine réunion est prévue jeudi prochain et nous allons nous pencher sérieusement sur le sujet ; concernant les objectifs, nous devons promouvoir la transition numérique au sein des entreprises afin d’améliorer leurs performances.
Actuellement, nous allons également prolonger nos actions de 2021 autour de l’initiative “Tremplins du numérique” portée par OPEN NC : c’est certainement l’une des meilleures façons de promouvoir la transition numérique auprès des entreprises ! Grâce à cet accompagnement, cette sensibilisation, les entreprises comprennent peu à peu ce que peut apporter le numérique pour leur business. Ça fait évoluer l’ensemble des acteurs et de l’économie.
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Quelles formes d’accompagnements des acteurs de la filière numérique propose votre commission ?
On a essayé de mettre en place et de promouvoir un outil d’évaluation de la maturité numérique de la Calédonie mais, comme d’autres organisations avant nous, on s’aperçoit que c’est loin d’être simple ! La Calédonie recèle de nombreuses très petites entreprises avec des niveaux de compréhension du sujet divers ; l’idée, c’est donc de rentrer par la question du caillou dans la chaussure et de proposer les solutions numériques idoines pour résoudre ces problématiques.
Fin 2021, on devait également organiser un “OPEN Meeting” qui n’a malheureusement pas eu lieu à cause de la crise sanitaire ; en 2022, on retentera l’expérience pour essayer de toucher du doigt les besoins réels et pertinents pour les entreprises. Le marché actuel est vaste et pas encore prêt : beaucoup de petites entreprises ne voient pas encore l’intérêt du numérique alors qu’elles auraient un retour sur investissement exceptionnel si elles l’utilisaient. Les maîtres-mots restent encore « sensibilisation » et « vulgarisation” ! Il faudrait également partager quelques “success stories” de différents types d’entreprises qui appuient ce travail de longue haleine, ça pourrait parler aux gens…
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Selon toi, quel est le niveau de maturité numérique des entreprises du territoire ? Quelles étapes ont été franchies et quelles sont celles qui doivent encore l’être ?
Extrêmement hétérogène ! C’est un sujet qui est, à mon avis, assez peu compris par les entreprises locales ; bien souvent, on parle d’outils : l’outil est une chose mais il ne peut pas être pertinent si un travail en amont n’a pas été réalisé ! On peut aussi bien débuter sa transition par un abonnement à Microsoft 365 et poursuivre jusqu’au développement d’un puissant ERP mais, tant qu’on n’a pas regardé “où on en est ?” et “où est-ce qu’on veut aller ?”, il n’y a pas de solutions toutes faites !
Au sein des petites entreprises, il n’existe généralement pas de fonction “IT” dédiée ; ces responsabilités reposent donc sur le gérant ou le directeur qui n’ont pas forcément ni le temps, ni les compétences. Il serait donc productif d’échanger avec ces profils et tisser des relations pour leur expliquer qu’on peut le faire pour eux, sous forme de rencontre dans un premier temps avant, peut-être de parler de prestation ; ce n’est pas quelque chose qui va plomber le budget de l’entreprise : on peut prouver à chaque fois qu’il y a un rapide retour sur investissement. Pour ce faire, il faut simplement admettre qu’au lancement du projet, il va falloir y passer un peu de temps pour réaliser l’état des lieux et fixer des objectifs clairs.
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Le terme de « transformation numérique » peut effrayer de nombreuses personnes ; quels conseils donnerais-tu pour casser cette appréhension et favoriser son accélération ?
D’abord, ne pas avoir peur ! Le concept de “transformation numérique” est lié au marketing car cette dernière n’a pas débuté hier, elle a débuté au début des années 80, à partir du moment où on a commencé à mettre un poste informatique sur tous les bureaux… Le secteur du numérique est en perpétuelle évolution : chaque jour de nouvelles idées, de nouveaux produits, des innovations sortent…
Aussi, il faut se mettre en veille mais également être capable de « tester » et dépenser un peu d’argent “pour rien” car il est possible qu’à terme, cet investissement rapporte bien plus ! Il faut rester dans une logique d’ouverture d’esprit et de curiosité et accueillir les nouveautés en les testant : pas de solution unique, ça se saurait !
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Au regard de ta connaissance de la filière, quels sont les secteurs en retard dans leur transition numérique ? Au contraire, as-tu des exemples de réussite concernant d’autres secteurs ?
C’est très hétérogène ; je crois savoir que l’industrie minière dispose de belles perspectives, à travers l’IoT notamment. Certains acteurs, y compris dans la mine et, plus globalement dans le secteur industriel, sont déjà dans une logique de “test and learn” et ont pu remarquer qu’elles pouvaient faire de grosses économies grâce au numérique. L’approche “Lean 6 sigma”, axée plus sur la baisse des pertes de production, pourrait être un point d’entrée.
Côté sociétés “servicielles”, la solution Microsoft 365 n’est pas chère du tout et offre des capacités extraordinaires : il ne faut pas avoir peu de commencer “petit” pour aller vers le très “grand” ! Si on commence par parler de sujets trop techniques, on perd les gens ; si on explique les fonctionnalités de 365, bien souvent, c’est plus concret et plus facilement appréhensible par les entreprises.
Reste encore la partie “cybersécurité” que l’on publie beaucoup ! Enormément d’entreprises se font hacker en Calédonie et la transition numérique ne se fera pas sans un accompagnement sur la cybersécurité car, naturellement, les entreprises vont s’exposer un peu plus – cloud, extérieur, site web e-commerce etc. – et il faut se protéger en conséquence !
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Un dernier conseil pour nos lecteurs qui souhaiteraient entamer cette démarche de transition numérique ?
Je le répète : ne pas en avoir peur et, dans un premier temps, venir en discuter car ça ne coûte rien et qu’il ne faut pas avoir honte de sa relative ignorance sur le sujet ! Prenez contact avec OPEN NC qui vous mettra en relation avec notre commission mais aussi avec d’autres acteurs du secteur. C’est par ces échanges que vous trouverez des complémentarités et autres synergies pour mieux comprendre le numérique. Restez l’esprit ouvert et tester les nouvelles opportunités !
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