Les 4 et 5 juillet, le Rex Nouméa a de nouveau vibré au rythme du Motion Juice Festival. Deux jours rythmés par des ateliers, des conférences et des découvertes numériques entre pixels et étoiles. Après un premier report en mai 2024, cette seconde édition a accueilli le tout premier hackathon spatial calédonien, Space4NC, venu injecter une bonne dose d’innovation cosmique au programme. Prêts à embarquer pour un retour sur ces deux journées d’événement ?
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MJFxSPACE4NC, une seconde édition qui prend de la hauteur
Initié en 2023 par la jeune et inspirée Maïcène Ajmi, le Motion Juice Festival avait d’emblée dynamisé la scène numérique calédonienne avec une vision fraîche et ambitieuse. Coorganisé par l’ADAMIC et NeoTech, avec le soutien du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, l’événement s’est donné pour mission de valoriser les métiers du design numérique et leur rôle dans la transformation du territoire.
Pour cette édition 2025, le MJF a franchi un nouveau cap en s’ouvrant (littéralement) à une nouvelle dimension en fusionnant avec Space4NC, le tout premier hackathon local dédié aux technologies spatiales. Une manière de décloisonner les disciplines et d’inviter design, science, culture et innovation à dialoguer sous le même toit. Alors, mission accomplie ? On vous laisse juger…
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Jour 1 : Entre ouverture, fusées et pixels
Vendredi après-midi, les festivités sont lancées avec les prises de parole de Petelo Sao, membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge de l’innovation, Nadège Lagneau, déléguée générale de l’ADAMIC et directrice du Rex, et Guillaume Terrien, fondateur de NeoTech, qui posent les bases. Ici, on parle innovation, transmission et jeunesse !

Très vite, le hall du Rex, soigneusement décoré pour l’occasion par les jeunes de la structure, s’anime. Étudiants du BUT MMI de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, élèves de l’École du Design, professionnels et curieux s’y croisent dans une joyeuse effervescence. Sur les stands, on imprime des portes clés MJF et des fusées en 3D avec 1pression, on survole la Calédonie en réalité virtuelle grâce à Drones.nc, on découvre les métiers de l’Armée de l’air et de l’espace. Un peu plus loin, on retombe en enfance avec le Lego Mapping de MAGIS, on expérimente les secrets du motion design avec l’École du Design, on patiente pour un portrait digital signé Nicolas Yann Martin, ou encore on s’essaye à la création graphique sur tablette avec l’atelier « Dessine ta planète » animé par Romain Flamand. Côté ciel étoilé, les passionnés d’espace trouvent leur bonheur autour des malles pédagogiques proposées par la FédéSciences et animées par l’Association Calédonienne d’Astronomie.



Entre deux animations, les visiteurs découvrent également les œuvres exposées des concours Graph’ ton ciel et Graph’ ta mer. Ces deux concours graphiques, organisés en amont sur les réseaux sociaux, ont permis de mettre en lumière l’imaginaire spatial et maritime des jeunes créatifs du territoire. Mention spéciale pour les lauréats 2024 de Graph’ ta mer, enfin valorisés après l’annulation de l’édition de l’année dernière.




Pendant ce temps, à quelques heures du top départ du hackathon Space4NC, la salle de cinéma du Rex accueillait une série de conférences consacrées au spatial en Nouvelle-Calédonie. Un avant-goût scientifique et stratégique, rythmé par l’intervention d’experts venus partager leurs connaissances et visions. C’est Rémi Andréoli (Bluecham) et Pierreloup Ducroix (MAGIS) qui ont ouvert la session avec une présentation sur « Le spatial au service des politiques publiques », posant les bases de l’usage concret des technologies satellitesau bénéfice du territoire. Puis Olivier Monge (DIMENC) nous a parlé d’InSAR et des capacités des données radar pour surveiller l’évolution du sol et prévenir les risques. Enfin, Perrine Drain (DITTT) a clôturé cette première après-midi d’échanges avec une intervention sur le positionnement GNSS (Global Navigation Satellite System) en Nouvelle-Calédonie, détaillant le rôle du réseau BANIAN dans les applications civiles et scientifiques, illustrée par une étude de cas sur les mouvements de terrain au Mont-Dore.
Une mise en orbite réussie pour cette première journée à la croisée des arts numériques, de la science et de l’innovation qui était loin d’être terminée pour les participants du hackathon…
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Jour 2 : IA, planétarium, pitchs et improvisation cosmique
Le samedi matin commence doucement, mais sûrement. Un public familial profite d’un Rex plus calme pour explorer les stands ou encore découvrir les courts métrages réalisés dans le cadre du AI4GOOD Festival.
Dans l’espace Lab, les jeunes du REX embarquent les visiteurs pour une virée en réalité virtuelle à bord de l’ISS, pendant que Romain Flamand poursuit son atelier de création graphique planétaire. Un peu avant l’heure du déjeuner, la gigantesque carte LEGO touche à sa fin, et c’est le branle-bas de combat pour transformer le hall en observatoire céleste. Le planétarium de l’Association Calédonienne d’Astronomie entre en scène et propose toute l’après-midi des séances immersives sous un dôme étoilé, pour le plus grand bonheur des petits comme des grands.




Côté conférences, la journée n’est pas en reste. Jean-Christophe Millot ouvre le bal avec une intervention sur l’histoire de l’astronomie en Nouvelle-Calédonie. Avant de retourner en orbite cérébrale et après une pause bien méritée, place à la créativité avec la Battle IAstronaute, animée par Guénolé Bouvet. Une quinzaine de participants, armés de leur téléphone, se sont affrontés en live sur quatre manches, générant images et univers via l’intelligence artificielle. Les thèmes imposés ? Galactiques forcément ! Le jury ? 100 % design avec Marie-Line Mercier et Angélique Bernard de l’École du Design. Les vainqueurs des quatre manches sont repartis avec un mois d’abonnement à ChatGPT Plus (et on l’espère des étoiles plein les yeux). Après ce concours IA, la place a été faite au Major Patton pour une présentation des métiers de l’Armée de l’air et de l’espace et d’une conférence à deux voix sur le spatial comme levier éducatif, avec Julie Mounier de la DINUM et Pamela Peyrolle-Drayton du Vice-Rectorat.




16h sonna le grand final du hackathon Space4NC. Chaque équipe est alors venue pitcher son projet devant un jury de haut vol composé de Aurore Klepper (La French Tech Nouvelle-Calédonie), Petelo Sao (gouvernement de la Nouvelle-Calédonie), Pierreloup Ducroix (MAGIS) et le Major Patton (Armée de l’air et de l’espace). Pendant les délibérations ? Une pause musicale avec Wika, jeune rappeur habitué du Rex, puis une projection du court-métrage « Rob Mission » de Terence Chevrin. Et pour connaître les lauréats du hackathon, encore un peu de patience… la suite arrive dans un article dédié.

Enfin, pour clôturer cette aventure cosmique en beauté, la Compagnie PAËCO fait décoller le public avec un spectacle d’improvisation spatiale. Après une heure de propositions déjantées et créatives, Le REX s’éteint sur un buffet partagé, où partenaires, bénévoles, artistes et visiteurs lèvent leurs verres à une deuxième édition aussi brillante… que la voie lactée.



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Toujours plus haut
Avec près de 600 visiteurs en deux jours, cette seconde édition du MJF a transformé le Rex Nouméa en un véritable laboratoire d’idées et d’enthousiasmes. Entre explorations numériques et ambitions spatiales, l’événement a fait naître des synergies inattendues, portées par celles et ceux qui croient en la force de la créativité.
Deux ans après sa création, le MJF pose ses valises là où l’art dialogue avec la tech, où l’innovation devient un projet partagé, et où chaque édition pousse un peu plus loin… vers les étoiles…
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