Le guidon dans les bouchons, c’est dire si la Station N était bien remplie en ce jeudi matin, 22 février 2024 ! Après un slalom entre les automobilistes, nous voilà bien installés, aux côtés des petits et des grands du numérique, tous rassemblés pour découvrir le “Plan Stratégique pour l’Économie Numérique 2024 – 2027” (PSEN). 

Depuis 2013, cet acronyme a maintes fois fait l’objet de discussions et, en cette période économique tendue, sa récente révision faisait l’objet de bien des curiosités dans l’écosystème. Pleins phares sur les principales annonces diffusées au cours des multiples présentations. 

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le PSEN, une vision politique ambitieuse autour d’actions symboliques

“Le secteur du numérique a été le secteur le plus pourvoyeur d’emplois en métropole l’année dernière : il faut que la Nouvelle-Calédonie, dans sa logique de diversification de l’économie, prenne rapidement ce virage”.

Christopher Gygès, spoiler de PSEN

C’est avec ce constat que Christopher Gygès a ouvert le bal des prez’ devant un parterre d’acteurs du numérique ; le politicien, en charge de l’économie numérique, a ainsi introduit la séquence matinale par l’exposition d’une vision politique alléchante en rappelant avec humour (et véracité ?) qu’en “Nouvelle-Calédonie, on a l’impression d’être le centre du monde mais… le reste du monde ne le sait pas !”. Après cet uppercut en pleine face de l’ethnocentrisme calédonien, le membre du gouvernement a énoncé les grandes lignes de la nouvelle stratégie numérique et a illustré cette dernière en quelques actions symboliques. 

Premier point soulevé, et non des moindres, le “développement des compétences numériques” grâce, notamment, à la formation et à la mise en place “d’écoles bilingues” avec l’expérimentation du codage dans les écoles. Sur cet axe prioritaire, les sempiternelles “inclusion numérique” et “transformation numérique” ont également été mentionnées comme principaux leviers de croissance. Deuxième axe, la “croissance de l’innovation calédonienne” avec, comme mesures phares, l’élargissement de la Station N et son extension en provinces « Nord et des Îles », la présence des nos champions de la tech à VivaTech 24 mais également la prochaine “création d’un fonds de développement de la tech”. Alléchant évidemment, reste à savoir précisément quand et comment ? 

PSEN
Une introduction alléchante du PSEN en forme de spoiler réalisée par Christopher Gygès © NeoTech

Et puis, puisque l’enjeu de la connectivité était ciblé par l’étude menée par PwC, le célèbre cabinet de conseil prestataire pour cette mission stratégique, le sujet des câbles sous-marins a été soulevé dans le cadre de discussions en cours avec Google. Sous l’eau, c’est bien, dans l’espace, tout autant, puisque Christopher Gygès s’est ensuite attardé sur l’autorisation prochaine des opérateurs satellitaires – coucou Starlink ! – ainsi que sur une nouvelle loi dédiée au développement de la connectivité qui devrait bientôt être discutée au Congrès. Après ces annonces fortes en émotions, le sujet de la modernisation des services publics ou encore de la gouvernance du numérique ont permis de conclure une vision politique ambitieuse qu’il va désormais falloir mener dans un contexte économique instable. 

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Un défilé d’e-xperts façon numérico-dior !

Avait-on déjà tout entendu après ce premier quart d’heure ? Presque, mais il fut intéressant d’entrer dans les détails grâce au défilé des experts et autres personnalités du numérique ; Bruno Ferrandis fut le premier à s’exporter au microphone avec une présentation de la « méthodologie PSEN » réalisée autour d’un diagnostic, de benchmarks – la bise aux Rwandais, Estoniens, Bretons et autre Réunionnais – et de la déclinaison du plan en “cinq objectifs, quatre ambitions et dix-neuf actions”. Le collaborateur de la DINUM dressa également un bref état des lieux de la filière : 210 entreprises actives, environ 1 900 salariés, pour 57,6 milliards XPF de CA (dont 40% de l’OPT, rassurez-vous !). Le numérique représente actuellement 2,7% du PIB du Caillou. Cette statistique est à la fois inquiétante et rassurante : la marge de progrès existe mais le fossé économique tarde tout de même à être comblé. Ca tombe bien, c’est l’ambition de cette stratégie ! 

Objectifs affichés matérialisés par cinq axes stratégiques établis à partir du diagnostic : 

  • Compétences numériques, 
  • Développement de la New Caledonian Tech, 
  • Aménagement numérique du territoire, 
  • Digitalisation du service public, 
  • Gouvernance et pilotage.

Ne dit-on pas que “c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure confiture” ? 

Après avoir terminé sa succincte mais précise prise de parole, Bruno Ferrandis a laissé Maeva Leroux parler des actions de l’axe “compétences numériques” mentionnées plus haut, avant que Léa Laï Van partage des informations sur la feuille de route de la tech calédonienne, qui intègre aussi bien VivaTech 2024 que la mise en place d’un fonds de la tech, les appels à projets Tech For Good By NC, le développement de la Station N en compagnie d’Audrey Govan, ou encore des événements phares d’OPEN NC et de la FrenchTech NC… dont Sylver Schorgen (OPEN NC) et Aurore Klepper (FTNC) sont venus parler en quelques bribes. 

Après une petite pause fraîcheur, clope ou café selon les desiderata de chacun, ce fut au tour de Stéphanie De Palmas de venir papoter d’aménagement du territoire en compagnie de l’OPT, représenté par Thomas De Deccker et Olivier Amat et donc de cette fameuse “Loi Pays pour une Meilleure connectivité en Nouvelle-Calédonie”. Négociation “redevance” en cours avec le haussariat et affaire à suivre prochainement sur les bancs du Congrès. La technicité de cette deuxième séquence aumgentait avec l’arrivée de Maxime Bollengier venu présenter les actions en matière de transformation numérique de l’administration. Il ne restait que Mathilde Mésnil qui eut l’honneur de finaliser ce défilé d’e-sprits numériques avant que Christopher Gygès boucle la boucle. 

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De la parole aux acte… à tout un territoire !

On pourrait bien sûr entrer dans les détails de toutes ces prises de parole e-clairées mais le document global mis à disposition par le cabinet de M. Gygès (à disposition sur demande) conclura cet article bien mieux que nos phrases condensées et parfois trop synthétisées… 

Cette rentrée du numérique calédonien, forte en enseignements et en attente de futures actions, aura eu le mérite de rappeler que le numérique est un secteur économique d’avenir mais qu’il est, surtout, transversal et concerne donc tous les pans de notre économie : il serait grand temps d’y investir autant de moyens que de mots. Sur ce sujet, Christopher Gygès et Vaimu’a Muliava montrent l’exemple depuis quelques années. Il reste néanmoins encore des wagons à raccrocher…  

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