Aujourd’hui, découvrez l’interview de Marie-Line Mercier, la directrice de L’École du Design de Nouméa. Avec un parcours professionnel aussi riche que varié, Marie-Line nous a partagé sa passion pour le design et son engagement à fournir une éducation de qualité dans ce domaine.
Au fil de cette discussion, plongez dans le monde du design, son essence et son évolution dans un contexte numérique en perpétuelle mutation. Mais avant tout, Marie-Line nous a parlé de son parcours atypique, depuis ses débuts dans une startup jusqu’à la fondation de L’École du Design à Nouméa.
__
Bonjour Marie-Line et bienvenue sur NeoTech. Pour débuter cette interview peux-tu te présenter en quelques mots, qui es-tu et quel est ton parcours ?
Bonjour, je suis Marie-Line Mercier, la directrice de L’École du Design de Nouméa. Mon parcours est plutôt atypique. En effet, j’ai exploré divers domaines de compétences tout au long de ma carrière, occupant différents postes dans la communication, le marketing et la formation. J’ai eu la chance de contribuer à des structures en pleine croissance, notamment VentePrivée.com qui n’était qu’une start-up à mes débuts en 2004. À l’époque, nous étions vingt dans un hangar. En l’espace de deux ans seulement, l’entreprise a explosé, comptant plus de 100 employés et ouvrant à l’international avec une équipe créative dirigée par Jacques-Antoine Grangeon, un véritable artiste.
Cette expérience m’a permis de travailler sur des parcours de marketing au moment où Internet connaissait son expansion. Par la suite, j’ai occupé des postes dans la vente et la communication au sein de plusieurs entreprises comme CANAL+ Nouvelle-Calédonie. Enfin, mon passage dans une école de design a renforcé ma conviction qu’une bonne école de design était essentielle sur notre territoire.
__
Avant tout, peux-tu expliquer ce qu’est le design ?
Le design englobe divers domaines tels que la communication, la conception de produits, d’objets, d’espaces et de mode. Le design numérique est un type de communication visuelle qui permet de présenter des informations, des produits ou des services par le biais d’une interface numérique. Il s’agit d’un design graphique spécialement conçu pour être utilisé sur un ordinateur. Les progrès numériques ont donné naissance à de nouveaux métiers dans le domaine du design.
Le design, au cœur de la création et de l’innovation, joue un rôle essentiel dans les démarches de recherche et développement visant à résoudre des problématiques spécifiques. À L’École du Design, les cursus de formation ont été adaptés pour répondre aux besoins des Calédoniens avec une attention particulière portée au design numérique, incluant l’infographie, le webdesign, le motion design et la Prépa ‘Arts & Design.
__
Tu es la fondatrice de L’École du Design à Nouméa. Pourquoi avoir voulu fonder cette École ?
En 2007, lors de mon arrivée sur le territoire, j’ai constaté un déficit de formations disponibles localement, notamment dans le domaine du créatif. Ayant moi-même suivi des parcours de formation à distance et en présentiel, l’idée a émergé de ma propre expérience en tant qu’autodidacte. En effet, malgré mes efforts avec l’existence du CNAM et des cours en ligne proposés par des universités métropolitaines, la complexité de suivre des unités d’enseignement cohérentes sur plusieurs années rendait le processus difficile. Fort de ma volonté de combler ce manque, j’ai envisagé la création d’une structure répondant aux besoins locaux.
__
Était-ce un réel besoin en Nouvelle-Calédonie ?
En lançant le projet de L’École du Design, j’ai débuté par une phase incontournable qui consiste à réaliser une étude de marché approfondie. Cette première étape implique la collecte d’informations auprès d’un public diversifié, notamment des étudiants, des lycéens et des universitaires. L’objectif était de comprendre leurs besoins en matière de formation, leurs préférences et d’évaluer leur orientation future, car certains universitaires se trouvent encore indécis quant à leur parcours professionnel.
En parallèle, des entretiens ont été menés avec des acteurs locaux et des professionnels du secteur afin de comprendre leurs préoccupations en termes de compétences et d’obtenir une vision à moyen et long terme de leurs besoins. Ainsi, toutes les formations que nous proposons découlent de ces enquêtes qui sont renouvelées chaque année afin de coller au plus près aux besoins des Calédoniens.
__
L’École existe depuis maintenant 4 ans (2020), avec une 5e rentrée en vue. Qu’as-tu pu constater depuis sa création ?
Les diverses enquêtes que j’ai menées auprès des jeunes m’ont permis d’identifier des besoins spécifiques en matière de communication dans les domaines de l’infographie, du webdesign et du motion design. Ces études ont également révélé les défis auxquels les entreprises sont confrontées et les compétences qu’elles recherchent. Ce qui ressort chaque année, c’est les difficultés rencontrées par les jeunes à s’orienter vers des filières artistiques telles que le design, l’architecture d’intérieur, l’illustration, le design de caractères, les jeux vidéo etc.
En effet, il est apparu que de nombreux jeunes et leurs familles étaient quelque peu déconcertés par la vaste offre de formations et de campus disponibles, surtout en métropole. Cette complexité de choix s’accentue davantage lorsque certains envisagent des opportunités à l’étranger comme en Australie. C’est dans ce contexte que j’ai jugé essentiel d’entreprendre une refonte pour préparer ces jeunes à leur entrée dans une école.
Il devient crucial de combler le fossé entre les études artistiques de l’enseignement supérieur et le lycée. Ainsi, le concept de la préparation consiste à établir un lien concret et à fournir un socle de connaissances, de compétences de base et de méthodologies organisationnelles. Cette approche vise à permettre aux jeunes d’aborder sereinement la voie qu’ils auront choisie, en ayant déjà expérimenté ces aspects en milieu scolaire. En résumé, notre prépa vise à offrir une méthodologie solide dans le domaine du design, préparant efficacement les étudiants à leur parcours éducatif ultérieur.
__
Le numérique est un domaine qui évolue très rapidement. Dans quelle mesure les avancées en réalité virtuelle, augmentée ou mixte influencent-elles la manière dont les étudiants abordent la conception et l’expérience utilisateur ?
C’est vrai que les innovations numériques s’invitent de plus en plus dans notre quotidien et les futurs designers doivent toujours rester réceptif et ouvert à expérimenter d’autres approches. Néanmoins, le designer aura toujours pour mission d’optimiser l’expérience utilisateurs à travers ces évolutions que la machine ne pourra pas forcément solutionner. C’est cette démarche UX que nous encourageons et développons au sein de L’École du Design.
__
Nous pouvons voir l’implication de l’École dans de nombreux évènements tels que l’Ocean Hackathon Nouvelle-Calédonie. Lors de la dernière édition, tu as récompensé les lauréats d’une formation de 10h en animation vidéo de niveau 1. Pourquoi était-ce important pour toi de participer de cette manière ?
Au sein de L’École du Design, nous cherchons activement à favoriser les initiatives liées à la création et à l’innovation. Notre engagement est également marqué par une sensibilité particulière envers les enjeux du changement climatique et de l’environnement. C’est ainsi qu’il nous a semblé évident de saisir cette opportunité et de soutenir les porteurs de projets qui investissent leur temps et leurs efforts pour concrétiser leurs idées novatrices visant à résoudre des problématiques environnementales. Le projet « Sea You Later » correspond en tout point à nos valeurs.
__
Pour conclure cette rencontre, as-tu une actualité à partager à nos lecteurs comme le prochain Motion Juice Festival dont vous êtes les co-organisateurs ? Dis-nous en plus !
En effet ! Le Motion Juice Festival est un évènement unique sur le territoire et nous sommes ravis de pouvoir une nouvelle fois y participer. Cette année, nous avons l’honneur de pouvoir coorganiser le festival. Préparez-vous à quelques nouveautés qui raviront le plus grand nombre ! RDV le 15 mai au REX à Nouméa.
En termes de nouveautés, nous lançons le bachelor « responsable communication multicanal », un programme d’un an accessible à partir d’un bac +2. Il intègre la création graphique, la création web ainsi que la stratégie média et marketing. Cette formation, ouverte à tous les titulaires d’un bac +2, offre la possibilité de développer des compétences en communication multicanal combiné avec la flexibilité de l’alternance. Nous sommes ravis de constater l’enthousiasme des étudiants et la confiance des entreprises partenaires.
Enfin, nous introduisons une plateforme d’e-learning qui viendra soutenir nos formations en présentiel, y compris les cours du soir et les parcours individualisés. Cette plateforme, actuellement en lancement, intègrera également l’iAdans certains enseignements.
__
