« So kiffant » de retrouver les écosystèmes « innovation » et les entrepreneurs des Outre-mer et du Pacifique à Nouméa pour l’événement « So Tech, So Good«  en mode V2 des « Outre-mer French Tech Days » ! « Ils » disaient que c’était impossible, alors la French Tech Nouvelle-Calédonie l’a fait ! Deux journées au Château Royal, avec plus de 40 intervenants rassemblés autour de tables-rondes, de témoignages, de conférences et de pitchs assujettis à quatre thématiques ultra-marines, le tout saupoudré d’un spectacle « Impro x IA », d’animations digitales, d’un « Village de la Tech » à toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et d’un « Corner French Tech » aux dessins coquelets.

Parrainé par le « baron » de la tech et de l’innovation, François Bitouzet, le Directeur Général de VivaTech, et en présence de son lieutenant Stéphane Barbot-Maire, Directeur des contenus du plus grand salon d’Europe de la tech, cet événement accueille, les 16 et 17 octobre 2024, sept communautés French Tech des Outre-mer et du Pacifique en même temps que des centaines d’anglicismes. L’occasion de (se) prouver que l’entrepreneuriat innovant est aussi bien un relai de croissance économique (et sociale ?) mais également une belle partie de l’avenir économique des territoires ultra-marins. So Lovely, non ?

__

So Tech, So Good ? So GO !

Cette première journée a démarré avec les incontournables discours d’ouverture de la « ligue » de la FTNC ; Hatem Bellagi (Président), Guillaume Terrien (Vice-président) et Aurore Klepper (Manager) se sont ainsi relayés pour SO-cer le public à travers des pitchs d’accueil et de présentation de l’événement. Quatre thématiques centrales au menu des réjouissances :

  • Entreprendre en milieu insulaire, défis, barrières et solutions
  • Le transfert entre la recherche scientifique et l’innovation technologique
  • Le financement des projets innovants dans les territoires ultra-marins
  • L’export des startups dans leur bassin régional

Et puis ce fut au tour des officiels de prendre le micro pour partager leur soutien au coq rouge calédonien et souhaiter la bienvenue aux écosystèmes des Outre-mer. Philippe Blaise, premier Vice-Président de la Province Sud, partenaire financier de l’événement, bientôt suivi de Laurie Humuni et de Christopher Gygès, membres du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, respectivement en charge de l’innovation technologique et de l’économie numérique, puis de Pascal Coupey, Délégué Territorial à la Recherche et à la Technologie au Haut-Commissariat de la République, ont ainsi témoigné publiquement de l’alignement des institutions sur les principales thématiques abordées pendant ces deux journées. SO bien dit !

« C’est dans l’adversité que nous redoublons d’ingéniosité » – Laurie Humuni, membre du gouvernement en charge de l’innovation technologique.

__

Une SOlide matinée…

Et le vif du sujet désormais avec, en guise d’intro, un REX de la première édition des « Outre-mer French Tech Days » organisée en 2023 par La French Tech La Réunion. Julie Van Snick, Directrice Déléguée Générale, a ainsi officiellement transmis la flamme de la tech ultra-marine à Aurore Klepper, manager de la FTNC après avoir résumé, en vidéo et en beaux mots, les OMFTD#1.

Première table-ronde et déjà du lourd avec la montée des marches des représentants des French Tech Guyane, Martinique, La Réunion, Guadeloupe, Nouvelle-Zélande, Polynésie française et donc de Nouvelle-Calédonie. Financements, talents, maturité, marché, rentabilité… Barrières (levées), défis (à relever) et solutions (trouvées) ont été au coeur des échanges de cette scène présidentielle. Et déjà une conclusion : si chaque territoire possède ses spécificités, les points communs ont transpiré et laissé poindre des possible synergies et convergences entre ces territoires du bout du monde. Un pour tous, tous pour un ?

« En Nouvelle-Zélande, notre objectif principal est de promouvoir les savoir-faire français mélangés à l’ingéniosité kiwi »

Franck Ridon, ingénieux Président de la French Tech Nouvelle-Zélande

« L’enjeu se situe aussi dans le fait de retenir et construire les talents de demain mais cela doit passer par un financement de l’innovation puissant. »

Florent Montrouge, puissant Président de la French Tech La Réunion

__

Pitch, oh mon pitch !

Après une pause autour d’un café et une visite officielle du « Village de la Tech », le concours de pitchs pouvait débuter avec des prises de parole de six champions des Outre-mer, cajolés par l’œil attentif d’un jury du guest-stars composé des invités d’honneur, Grégory Tappero, « Serial Entreprenor » et expert « ès levée de fonds », et Stéphane Barbot-Maire, Master en VivaConférences. Et, comme le dit si bien le dicton marketing franchouillard, le moins que l’on puisse dire, c’est que nos régions ont du talent ! 

Sarah Vencatachellum, de La Réunion, a ouvert le bal avec sa marque de cosmétiques naturels valorisant les ressources locales. Franck Ridon, prez’ Nouvelle-Zélande, a ensuite présenté « Postumo« , son coffre-fort digital crypté pour sécuriser les données personnelles des défunts, tandis que Loic Galas, a dévoilé « Laé », une plateforme « made in Gwada » qui facilite le parcours de soins des patients après une hospitalisation.

Côté digitalisation des entreprises, Thibaut Desemberg, from Polynésie belge, a introduit « Tickee », une solution de dématérialisation des formulaires et Hatem Bellagi, « l’homme qui a écrit le code des financements de la province Sud » (dixit Philippe Blaise), nous a présenté « Optimal RH », un outil numérique « SaaS » de gestion des ressources humaines. Du côté de la Martinique, Lydie Lampin a présenté une plateforme digitalisée destinée à prototyper et produire de petites séries de créations de vêtements. Enfin, Daïana Balkinssoon innove en Guyane avec son entreprise « Ouest Fleurs » qui met en place des distributeurs automatiques de flowers. Roulement de tambour et… remise des prix demain par M. le Ministre des Outre-mer himself, François-Noël Buffet en pérégrination sur notre Caillou !

« Notre objectif est de répandre un flot d’amour à travers nos fleurs. »

Daïana Balkinssoon, vendeuse d’amour.

So Tech So Good
Des pitcher dans les startings blocks

__

Recherche et innovation, une love story en devenir ?

L’après-midi a repris sur la même dynamique avec une nouvelle session dédiée aux jeunes entrepreneurs éloignés des centres urbains et issus du programme « Tremplin » déployé localement par la FTNC : « Les Pitchs French Tech Tremplin Nouvelle-Calédonie ». Deux jeunes projets « made in Calédo » ont été présentés à un public aussi conciliant qu’encourageant. Denis Xenihate Uthegala, venu de Lifou, a parlé de son projet audiovisuel tourné vers l’utilisation des drones, tandis que Michel Sinewami et son collègue Laurent ont dévoilé « IKA L@B », un laboratoire numérique mobile conçu pour aller à la rencontre des publics divers et broussards. De jeunes entrepreneurs qui illustrent parfaitement la raison d’être de la French Tech : ouvrir le champ des possibles à tous ceux qui ont des idées et qui n’ont pas peur d’oser.

Après cette vague de premières, place à une première table-ronde de l’après-midi, dédiée aux liens entre recherche scientifique et innovation technologique dans le Pacifique et les Outre-Mer. Cyril Marchand (Vice-Président de l’UNC) a ainsi pu parler des dispositifs comme le programme en or « Pépite » ou encore les infrastructures « Blue-Green Tech » de l’UNC qui ambitionnent de créer des synergies entre la recherche et les entreprises locales. Malorie Greene (Pôle Transfert) a ensuite pu vulgariser et partager son analyse des points de contact entre recherche scientifique et monde économique à travers la définition des termes « transfert » et « adossement », tout en invitant Thomas Crossay, du laboratoire « AuraPacifica », à venir témoigner de son SO en longueur entre science et business. Ce fut ensuite autour de Laurent L’Huillier, représentant du CRESICA (et Directeur de l’IAC), de faire le point sur les collaborations entre le monde économique et celui de la recherche.

«  Nous avons de nombreuses collaborations avec les entreprises et, aujourd’hui, nous constatons un rapprochement fort entre le monde de la recherche et le monde économique dans différents domaines tels que ceux de la gestion de l’eau, de l’aquaculture, de la santé… »

Laurent L’Huillier, à la croisée des sciences et du business.

Et puisqu’il fallait bien un peu de véritable anglais après tant d’anglicismes, c’est le Dr. Stuart Minchin, Directeur Général de la Communauté du Pacifique, qui a clôturé la session en présentant les outils de l’organisation internationale, parmi lesquels les plateformes « Pacific Data Hub » ou encore « Digital Earth Pacific », deux projets qui centralisent les données scientifiques pour mieux analyser, stocker et utiliser les « datas » et ainsi anticiper au mieux les enjeux environnementaux de la zone Pacifique. Et, oui, pour prendre des décisions éclairées, mieux vaut avoir quelques « datalights » !

A mi-chemin entre innovation et recherche ! © Cédric Jacquot

__

Des pitchs dans vos potchs

Et comme nos startuppers n’ont jamais fini d’innover, une seconde session de pitchs « Outre-mer » s’est ensuite déroulée devant un public aux abois pour identifier le prochain hippocampe – car c’est toujours plus ilien qu’une licorne, non ? Au menu, nous avons eu en guise de mise en bouche la présentation de « Pictum », une plateforme interactive de reconnaissance automatique des poissons par Delphine Mallet. Ensuite, direction La Réunion pour le plat de résistance avec trois projets ; Thomas Lemaitre a pitché « Fidelatoo », une solution locale de fidélisation pour les commerçants, tandis que Florent Montrouge a présenté « HUMAPRO », une application alliant numérique et accompagnement humain pour aider les entreprises à se développer. Enfin, Anaelle Pony a dévoilé « Léon », une société d’édition et de production de podcasts créatifs pour mettre en lumière l’histoire des territoires, des marques et des partenaires. Et pour le dessert, Michel Boissay nous a présenté « En Woute », une solution guadeloupéenne qui propose des solutions de transport et de dépannage sur mesure.

So Tech So Good
Round 2 ! © NeoTech

Pour clôturer ce marathon de prises de parole, l’accent a été mis sur les données et leur valorisation au service des territoires. Sur scène, Jean Massenet (Data Terra), Médéric Suon (CNRTEC), Lucas Bonnin (CPS) et Kevin Decludt (DINUM / CNES) ont tour à tour présenté les dispositifs calédoniens et régionaux actuels et futurs qui permettent de récolter, classer, stocker et mobiliser les données au profit des territoires et des instances décisionnaires. Un message clé : la coopération et le partage sont essentiels pour maximiser l’impact des datas. Data-lovers !

So Tech So Good
Ici, les passionnés de la data ! © NeoTech

__

ImproviSOtion !

Cette première journée s’est finalement clôturée avec la compagnie « La Claque » qui a offert aux publics un spectacle d’improvisation pas comme les autres ! Accompagnés de Max, une intelligence artificielle un brin artiste, les quatre comédiens ont prouvé que la tech et le théâtre pouvaient faire bon ménage. Et vous savez quoi ? Nous, on SO impatients de découvrir la suite de l’événement !

__