Avec plus de 165 millions de kilomètres carrés, la surface de l’océan Pacifique représente près d’un tiers de la planète. Alors, lorsqu’il s’agit de surveiller ces zones et de lutter contre le trafic d’êtres humains et de drogue, la pêche illégale et autres réunions clandestines en mer, la technologie semble tout indiquée. A ce petit jeu de surveillance, une startup néo-zélandaise, Xerra, utilise les données satellitaires pour identifier les comportements suspects. 

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Xerra, l’imagerie satellite au service de l’océan

Créée en 2017 à l’aide d’un financement du ministère des Affaires, de l’Innovation et de l’Emploi néo-zélandais, la startup Xerra a développé une plateforme, “Starboard Marine Intelligence“, qui se sert des données satellitaires, pour identifier, cataloguer et signaler automatiquement les comportements douteux des navires. Ainsi, si un navire se réunit avec un autre, un drapeau rouge le signale aux analystes. Dans le cas d’une pêche présumée, le navire sera « flaggué » d’un drapeau rose et, lorsqu’un autre sera en train de « traîner », il sera assorti d’un drapeau gris. 

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Un bon moyen de gérer la crise COVID également… © Xerra

La startup compte désormais de prestigieux clients parmis lesquels le ministère de l’industrie, les services de douanes, l’Autorité australienne du management des pêches ou encore la « Pacific Island Forum Fisheries Agency ». De beaux noms qui nécessitent cependant une certaine discrétion, comme l’explique Andy Hovey, le « head of product and design » : « Sur ce sujet, nous aurions beaucoup d’histoires passionnantes à raconter car nombre de choses hallucinantes se déroulent en haute mer mais, pour des raisons de confidentialité, nos clients ne veulent pas communiquer sur ces actions et phénomènes ». On n’en doute pas… 

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Une technologie aux multiples usages

Une technologie efficace même lorsqu’un navire éteint le transpondeur de son système d’information automatique puisque ce dernier peut toujours être observé via les fréquences radio de son radar de navigation.  Une autre méthode de détection fait appel à des satellites capables d’envoyer un rayon « d’énergie » vers la Terre et d’identifier un navire par le reflet de cette onde. Cette technologie pourrait d’ailleurs être très efficace lors d’opérations de sauvetage

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Une plateforme et un satellite pour une surveillance accrue © Xerra

Et ce n’est pas tout, « Starboard » est également capable de signaler les navires en provenance des ports étrangers susceptibles de transporter des parasites envahissants, – actuellement deux types d’insectes sont signalés – même si ces derniers ne l’ont pas mentionné officiellement.  Et pour boucler la boucle, cette solution technologique pourrait également être capable de détecter les bateaux qui entrent dans des aires marines protégées. Un éventail de possibilités rendues possibles grâce à la géomatique !

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Un actionnaire bienveillant

Aujourd’hui centrée sur la surveillance du Pacifique, la startup souhaite désormais étendre sa solution à l’ensemble du globe. Et c’est tant mieux car son actionnaire majoritaire, « Space Science Technology Trust » réinvestit tous ses bénéfices dans des programmes scientifiques, d’ingénierie ou de mathématiques. Un petit check de la Mer de Corail ?

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Source : Stuff.co.nz