L’IA ne concerne pas que les grands pays de notre planète. Cette technologie est parvenue à s’infiltrer sur notre Caillou. Elle n’est pas passée inaperçue aux yeux des acteurs du numérique et en particulier du cluster OPEN NC. L’organisation a pris l’initiative de créer une commission entièrement dédiée à l’intelligence artificielle.
Une vingtaine de personnes – dirigeants, formateurs ou encore DSI – s’est retrouvée dans le hall de la Station N ce 31 octobre pour échanger et surtout constituer le cadre de cette commission. Elle était animée par Sylver Schorgen, président d’OPEN NC et par Medhi Mahroug, formateur en intelligence artificielle et concepteur de formation digitales.
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Fédérer pour mieux régner
Il y a un début à tout et en Calédonie, le lancement officiel de cette comission IA va permettre de poser les bases d’un monde professionnel plus que connecté. Qui dit commission, dit forcément président et c’est Thomas Avron, qui s’est porté volontaire pour mener la barque. Nazha Selmaoui-Folcher, maître de conférences et professeur à l’Université de la Nouvelle-Calédonie est la co-présidente.
Le constat dressé par le président du cluster OPEN NC : il existe auprès des professionnels locaux, un véritable engouement pour l’intelligence artificielle. Alors pour refléter cette réalité, les grandes entreprises calédoniennes étaient représentées dans cette première commission ; on citera notamment l’OPT, la SLN, Lagoon ou encore les banques comme la BCI. Presque toutes aujourd’hui utilisent – ou souhaiteraient utiliser – l’IA pour développer leurs activités. L’OPT par exemple, représentée par Auxence Fafin, chargé de mission, a pour ambition de mettre l’innovation au cœur des outils de l’entreprise.
Tous sont intimement persuadés que l’IA peut se faire une place dans les entreprises – si ce n’est pas déjà le cas – mais beaucoup de questions restent encore en suspens. La commission s’est donc constituée en quatre groupes de travail : l’éthique/juridique – les cas d’usage de l’IA – la formation et la technique.
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Allez, au travail !
Compte tenu du côté novateur de l’IA, il est nécessaire de conserver une éthique et surtout un cadre juridique à son utilisation. Que peut-on se permettre d’envoyer à l’intelligence artificielle ? Comment les données sont-elles stockées ? Comment peut-on s’en servir à bonne escient sans compromettre l’intégrité des personnes ? Autant de questions auxquelles le groupe de travail tentera d’apporter des réponses.
Beaucoup pensent que l’IA est un univers réservé aux geeks. Cette commission souhaite montrer qu’il y a en réalité un intérêt pour la société calédonienne et surtout, qu’elle existait avant l’apparition de Chat GPT. Si certains n’ont que ça à la bouche, il existe bien d’autres types d’IA. Le représentant de l’OPT indique notamment que l’entreprise utilise une intelligence artificielle pour analyser le comportement d’une ligne fixe et ainsi détecter automatiquement quand il y a des anomalies.
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Et la formation alors ?
Alors que l’IA se fait doucement – mais sûrement – sa place dans notre vie de tous les jours, Medhi Mahroug rappelle que nous sommes à un moment crucial de notre monde. « Nous avons la chance de pouvoir rattraper notre retard sur le numérique, de réparer cette fracture qu’il y a pu y avoir à un moment donné sur le territoire » explique-t-il. Pour lui, il s’agit aujourd’hui d’aller sensibiliser mais surtout d’apprendre aux jeunes comment l’utiliser ; car même si beaucoup savent déjà le faire, « autant qu’ils apprennent à bien le faire. » Une volonté qui passe pourquoi pas par des interventions en milieu scolaire et dès le plus jeune âge.
Ce projet semble aujourd’hui capital, en particulier lorsque Nazha Selmaoui-Folcher évoque son utilisation au sein de l’UNC. Elle révèle que beaucoup de professeurs sont inquiets car les étudiants l’utilisent pour générer des devoirs ; la notation devient alors très compliquée voire impossible. L’urgence est donc d’identifier des formateurs, qui devront eux aussi, suivre une formation pointue.
Selon Sylver Schorgen, l’implantation de l’IA dans le monde professionnel « transformera les emplois pour demain. » La question c’est de savoir à quel moment ce changement va s’opérer. La commission se penchera donc chaque premier lundi du mois sur la place accordée à l’intelligence artificielle dans l’écosystème calédonien.
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