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Nouvelle-Calédonie, Terre d’innovations – Épisode #12
Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».
Après avoir illustré un usage de l’innovation technologique autour de la réalité virtuelle, la série « Nouvelle-Calédonie, terre d’innovations » se penche aujourd’hui vers un autre exemple d’innovation bien distinct des percées technologiques ! Focus sur une petite agence mobile imaginée par l’Association pour le Droit à l’Initiative Economique (ADIE), qui œuvre pour la création d’entreprise et l’accès à l’emploi partout sur le territoire.
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L’agence mobile de l’ADIE, à la rencontre des néo-entrepreneurs en tribu !
L’agence mobile de l’ADIE, c’est une innovation sociale qui tombe à pic pour le Caillou ! Cette dernière prend la forme d’un utilitaire qui fait le tour des tribus, jusqu’à présent principalement en Province Nord, pour donner un petit coup de pouce financier aux habitants qui ont déjà une petite activité en tribu (artisanat, maraichage, pêche…).
« L’idée, c’est d’apporter un service de proximité et d’aider à monter des dossiers. C’est un projet collectif »,
Alexandre Rutecki, directeur de l’Adie.
Présente depuis 20 ans sur le territoire, l’association s’occupe de missions très transverses qui regroupent donc le développement économique en tribu, l’émancipation économique des femmes ainsi que l’insertion des jeunes et donc la lutte contre les incivilités.
Aménagé comme un bureau et pouvant recevoir jusqu’à quatre personnes, ce camion est équipé de toute une série d’outils informatiques (la technologie n’est jamais loin !) qui permettent au conseiller de l’ADIE de réaliser toutes les démarches d’accompagnement qui font l’objet de sa mission ! Internet en 4G, série de progiciels, scanner, imprimante, et même un outil de signature électronique ! De quoi éviter que les jeunes porteurs de projet des tribus n’aient à se déplacer, à leurs frais, pour dénicher des financements ! Grâce aux micro-crédits de l’ADIE, les personnes concernées peuvent emprunter l’argent dont ils ont besoin pour se lancer. Et ça marche, avec plus de 1100 entreprises accompagnées et financées en 2021 !
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Pour aller plus loin…
Si les tribus de Canala, Kouaoua et Houaïllou ont été les premières bénéficiaires de cette agence sur roues, de plus en plus de tribus et de communes s’apprêtent à suivre… Et les premiers résultats sont plus qu’encourageants, comme nous l’explique Alexandre Rutecki :
“Grâce à cette agence mobile, nous avons multiplié par cinq le nombre de mamans ayant créé leur activité en tribus”
Fort de ce constat, l’Adie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin ! L’association entend ainsi installer deux nouvelles agences mobiles d’ici la fin du premier semestre : l’une à Hienghène et l’autre à Bourail / Poya. “Et ce n’est pas fini”, continue Alexandre : “D’ici la fin de l’année, nous créerons une agence mobile supplémentaire qui évoluera dans les territoires du PACTE pour le grand Sud (terres coutumières de Païta, Mont-Dore, Yaté et l’Île des pins). Enfin, nous allons créer une autre de ces agences mobiles à Dumbéa-sur-Mer car nous nous rendons compte que, même en zone urbaine, la proximité avec les populations et ce service rapide comptent beaucoup pour le passage à l’acte et la création d’entreprise”.
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Quand l’innovation devient sociale
L’agence mobile de l’Adie, voilà donc un excellent exemple d’une innovation sociale pertinente. En effet, qui dit “innovation” ne dit pas toujours “technologie” : de nombreuses démarches innovantes sont organisationnelles, sociales, citoyennes et liées aux usages. Une innovation est ainsi dite « sociale » si elle apporte des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits. Elle se joue alors dans la proximité, sur le territoire, avec la participation et la coopération des personnes concernées, les utilisateurs et les usagers.
En adressant des problématiques cruciales pour le pays – l’accès à l’emploi, l’exclusion bancaire, la création d’entreprises en tribu – et en venant directement à la rencontre des néo-entrepreneurs sur place, l’agence mobile de l’Adie répond parfaitement à ces critères. Une affaire… qui roule !
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