À la fin du mois de juillet, une « formation chef de groupe » commence au Centre de Formation de la Sécurité Civile à Paita. Elle permettra aux participants (communes, membres du gouvernement, pompiers professionnels et volontaires) de se préparer à tenir l’emploi de chef de groupe, c’est-à-dire la fonction de commandant des opérations de secours. L’occasion pour la Direction de la Sécurité civile et de la Gestion des Risques (DSCGR), représentée par le capitaine Alexandre Rossignol, de nous convier à une séquence de démonstration de son tout nouveau « jouet » high-tech : un simulateur virtuel

Bienvenue au centre de formation des pompiers © NeoTech

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Étape 1 : la formation

Devenir pompier ne se fait pas en un claquement de doigt. En effet, après avoir réussi les épreuves physiques telles que le test de Killy, le test Luc Léger, les pompes et les tractions, ainsi que l’entretien de motivation, les candidats sont ensuite intégrés à un plan de formation sur cinq ans. Cette formation comprend une semaine avec un simulateur qui constitue une séquence pédagogique obligatoire à part entière. Combiné à un plateau technique – une maison d’entraînement permettant de progresser physiquement dans un environnement hostile –, le simulateur propose des mises en situation virtuelles. Les professionnels, munis de leur équipement, plongent alors dans un environnement numérique reconstitué afin d’apprendre à prévenir ou à gérer les crises.

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Le centre de contrôle aux manettes © NeoTech

Comment s’entraîner à réagir en cas de feu de forêt étendu ? Il est évidemment impensable pour des pompiers d’enflammer une forêt afin d’y tester leurs modes d’interventions ou d’y former les nouvelles recrues. C’est là que le numérique intervient comme une précieuse solution. Ainsi, la société française de développement informatique “CRISE”, co-fondée par Emmanuel Vaucher et Eric Maranne, s’est invitée en Nouvelle-Calédonie. Cette entreprise offre aux débutants la possibilité de se former et aux experts l’opportunité de réfléchir, de perfectionner leurs manœuvres et leurs capacités d’adaptation. Leur logiciel phare, “EVE“, permet aux utilisateurs de travailler sur des aspects stratégiques : gestion du temps, du stress et des effectifs, planification du déploiement sur le terrain, organisation et répartition des tâches… Des éléments qui gagnent à être travaillés en amont. 

« La réalité augmentée est l’avenir de l’entraînement, surtout en Nouvelle-Calédonie où nous manquons de forces vives. L’idée, grâce à ce simulateur, est de former nos pompiers pour qu’ils soient le plus aguerris possible afin d’être autonomes et de savoir faire face à tout type de désastre. »

Capitaine Alexandre Rossignol, officier communication

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Le capitaine Alexandre Rossignol, convaincu par le logiciel © NeoTech

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Étape 2 : la simulation

La salle d’opération s’anime, une simulation est sur le point de commencer. Un incendie s’est déclaré près des Trois Frères, dans le sud de la France. Les équipes d’intervention reçoivent les coordonnées géographiques. « Bien reçu, départ à 1400 », répondent les trois apprenants, chacun au volant d’un véhicule différent dans la pièce d’à côté. Leur mission : se rendre aussi rapidement que possible sur les lieux de l’incident et éteindre le feu avant qu’il ne se propage. Pour ce faire, ils disposent des informations fournies par la salle d’instruction et d’une carte routière. Une fois le lieu repéré, les camions se dirigent vers l’incendie.

Passer du monde en 2D à un monde en 3D n’est pas une tâche facile. Les minutes s’écoulent et l’incendie gagne en intensité. Finalement, après avoir traversé les flammes, l’une des équipes parvient à la tête du feu et ouvre les tuyaux d’extinction. Cependant, ça ne suffit pas. Elle donne alors l’ordre aux canadairs d’agir. Toutes les actions sont observées sur l’écran du commandant « sur place » qui supervise le déroulement et guide les apprenants au besoin. Trente minutes se sont écoulées, le feu continue de se propager mais le capitaine met fin à la simulation.

Vient maintenant l’heure du debriefing. Pas de panique, éteindre l’incendie n’est pas une obligation, surtout en début de formation. Après tout, que serait l’apprentissage sans les erreurs ? L’objectif principal est de travailler sur l’efficacité de la chaîne de commandement dans une situation ultraréaliste et de visualiser l’efficacité des prises de décision. Sachez que l’algorithme du logiciel tient compte des conditions météorologiques, de la topographie et de la nature des éléments. Ainsi, chaque simulation est différente et offre ainsi une nouvelle occasion d’apprentissage, de remise en question et de réflexion.

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Étape 3 : la personnalisation du logiciel

Pour le moment, cet outil unique au monde repose sur la cartographie du Sud de la France. La prochaine étape consiste à intégrer les cartes locales de Nouvelle-Calédonie afin d’obtenir une représentation fidèle du territoire, à l’image de ce que “CRISE” a réalisé pour le centre médiéval de Chambéry. De plus, le logiciel est adaptable aux différentes cultures opérationnelles. Si “CRISE” est spécialisé dans la gestion des feux de forêt, il possède également une expertise dans les problématiques liées aux risques technologiques et industriels. Voilà un atout à exploiter pour aborder les éventuels incidents sur les sites miniers du Caillou.

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Quelques beaux camions de pompiers pour clôturer l’article ! © NeoTech

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