« Quand tu sens que c’est l’instant décisif, n’hésite pas à déclencher ! ». Une once de Cartier-Bresson, un doigt d’action spontanée et le plaisir de savourer l’instant présent, voici une palette d’émotions qui, à elle seule, pourrait brosser le portrait de Clotilde Richalet. La jeune rédactrice en chef de l’édition calédonienne de « lepetitjournal.com » est arrivée récemment sur notre beau Caillou. Portrait d’une femme qui a choisi la « culture » comme lagon et la photographie comme vision. 

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Un œil ouvert sur le monde 

La coupe du monde, le rodéo texan, le baccalauréat et la découverte du photojournalisme : un point commun, l’année 1998 de Clotilde. Alors que les autres lycéens fêtaient l’obtention d’un bac d’ores et déjà surcoté, la jeune femme s’envolait prendre ses quartiers chez une famille texane pour parfaire son anglais. Les rues de Denton en toile de fond, la lumière des vastes étendues texanes en éclairage, le lycée américain en filigrane et la classe de journalisme en guise de second foyer, tel fut le quotidien de Clotilde pendant quelques mois. 

A peine tombée sous le charme des objectifs qu’il est déjà temps de rentrer dans une maîtrise d’Histoire de l’Art parisienne. La culture sera son credo, la lentille de l’appareil sa passion, les découvertes des voyages son moteur. Ils la mèneront bientôt en Italie et en Espagne, hauts lieux de débauche estudiantine, avant de la remettre sur les bancs de l’école aux côtés d’Alain Balmayer et de Mark Grosset, ses deux photographes de professeurs de l’ICART PHOTO qui deviendront bientôt ses sources d’inspiration. De là à photographier des chiens de race en toilette à travers la France, il n’y a qu’une patte que Clotilde cherche à immortaliser, emportant derrière elle son studio photo, aussi pratique à déplier qu’une tente Quechua deux secondes. 

Il ne lui en faut pas plus pour vivre de sa passion photographique ; les années défilent… 2010 : stagiaire photographe pour le Festival de Cannes. 2013 : expatriation « coup de tête » à Singapour. 2016 : départ en roadtrip à travers le continent américain. 2018 : lancement d’un projet photographique autour des femmes dans le cinéma sud-américain. Clotilde vit au rythme des rencontres, des coups de cœur et des cultures qui se mélangent.  « La culture, c’est ce qui permet de s’intégrer à un pays ! ». Ne devine-t-on pas une infatigable voyageuse derrière cette drôle de définition ? Et puis la métropole covidée, et puis la métropole confinée, et puis des envies d’ailleurs, toujours, bientôt calédoniens d’ailleurs… 

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Le Petit Journal de sa vie… 

Clotilde

Alors que « lepetitjournal.com » est en passe de fêter sa vingtième année d’existence, Clotilde interroge ses amis de l’antenne de Singapour : « hey, les gars, y’a une édition calédonienne du Petit Journal ? ». Réponse négative, départ affirmatif ! Ne reste plus qu’à trouver un moyen de quitter la grisaille parisienne pour venir capturer les portraits d’artistes calédoniens ; en juin 2020, elle reprend donc une édition locale de ce média numérique, créé par Hervé Heyraud au Mexique et aujourd’hui disponible dans désormais plus de 70 villes et pays. 

Avec ses 30 millions d’articles lus par an à l’international, « lepetitjournal.com » est devenu une institution internationale suivie par des milliers d’expatriés à travers le globe. « C’est un média assez léger ; nous travaillons pour diffuser des bonnes vibes et une information positive : les articles doivent donner envie de voyager, de se promener, de s’intégrer et d’aller faire des activités », confie-t-elle avant d’ajouter, « bon ici, on n’est pas vraiment des expatriés mais c’est toujours intéressant de pouvoir trouver des informations pratiques quand on vient juste de s’installer ». Amis « Zozos » nouvellement débarqués, retenez donc ces trois « w » ! 

Clotilde
Les “www” à retenir ! © Lepetitjournal.com

Sur les traces du « Chapitô » et de ses spectacles itinérants au cœur des Provinces calédoniennes, elle couche pour la première fois sur la pellicule le fameux « vivre ensemble » que les médias, d’ici et d’ailleurs, travestissent volontiers en « fracture culturelle ». « J’ai le sentiment qu’ici, tout le monde travaille, partage et crée des histoires ensemble », avoue Clotilde, avant de s’épancher sur sa vision des sociétés patriarcales qu’elle a connu à travers le monde. Les femmes, les animaux, les poissons-clown…, il faut protéger tout ce petit monde en exposant leur beauté aux yeux des aveugles : challenge accepted ! 

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Bienvenue en Nouvelle-Calédonie 

Traductrice à ses heures perdues, journaliste dans son quotidien, photographe dès qu’elle le peut, Clotilde a mis la « Culture » au cœur même de son existence. L’esprit ouvert par tant d’expériences exploratoires, elle aborde la Calédonie comme un nouvelle terre d’accueil et de découvertes. 

Souhaitons-lui la bienvenue sur notre belle Grande Terre pour qu’à son tour, elle puisse en exposer les merveilles et les dévoiler au monde entier. Parce qu’un petit journal local, au gré des alizés, pourrait bien devenir une fenêtre sur le monde. Fort à penser que Clotilde s’y penchera pour prendre son plus beau cliché ! 

Pour plus d’infos : www.clotilderichaletszuch.com

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