Vous aurez peut-être vu Chris perché en haut d’une des cheminées de la SLN… Vous l’aurez également aperçu derrière les platines de votre dernière soirée endiablée… Vous l’aurez peut-être également croisé en ligne sur la blockchain Ethereum… Trois lieux représentatifs des passions d’un homme pas si « cassé » que ça ! Cordiste, DJ et « CryptoMan », Christophe Bertholino est homme à se renouveler. Portrait d’un gars qui danse entre les bâtiments, joue avec les notes et jongle avec les NFT.

Christophe AKA © CryptoMan NC vous souhaite la bienvenue sur sa chaîne Youtube

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L’Homme Cassé 

C’est à la frontière de trois pays, la Suisse, l’Allemagne et notre chère nation, dans une contrée de l’est que les anciens appellent « Dreieckland » que mini-Chris pousse son premier cri d’animal humain en cette année 1975. On retrouve le jeune homme quelques années plus tard sur les bancs d’un BEP « rarissime » d’« Agent d’Assainissement RAdioactif ». Posé comme ça, la vente de rêve est à emporter mais, pourtant, l’ambition que cachent ces drôles d’études, est belle : devenir un Pompier de Paris. Une double majuscule en écho à un rêve de gosse qui tombera malheureusement bien vite au rayon des actes manqués : suite à un grave accident de voiture, Christophe est blessé « et là, tout s’arrête ! J’étais devenu ce qu’on appelle, chez les pompiers, un « homme cassé… ».

CryptoMan
© « Bertho Peinture », ambiance tag et acrobaties !

Si un homme peut être cassé, tel un vulgaire objet, c’est qu’il peut également être réparé. Chris, pour sa part, retourne à la « vie civile », bosse dans des centrales avant de trouver des boulots en interim ; son profil polyvalent lui permet de toucher un peu à tout et, après une formation professionnelle de peintre en bâtiment, il part sillonner la Suisse et l’Allemagne, rappelant au cours de son existence son Alsace d’origine. L’ennui gagne du terrain dans ce pays qui voit poindre l’année 2007, celle du changement, de vie et de statut. Départ pour la Nouvelle-Calédonie, femme sous le bras, nouvelle vie sous les alizées et naissance de son fils, Timothée. 2007 marque un nouveau jalon dans la vie de Christophe qui découvre les pirouettes quotidiennes que le métier de cordiste oblige à réaliser. 

Pourtant, à faire le pantin au bout d’un fil, on peut y perdre la tête. C’est justement sur elle que tombe Christophe en chutant d’un toit de six mètres. « Les étoiles étaient avec moi… », assure-t-il, « seul mon scaphoïde s’est brisé ! ». Cette fracture d’un petit os du poignet ne l’empêche en rien de se mettre à son compte et il créée alors « Bertholino Peinture » : l’occasion de poursuivre ses acrobaties sur les hauteurs industrielles et architecturales de la Calédonie. Les années filent, la routine s’installe, Timothée grandit et Christophe s’inquiète de sa retraite… Les prémices d’un changement de vie où les investissements nocturnes se feront en monnaies numériques. Il troque ainsi son costume de peintre pour endosser celui de « Cryptoman ». 

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L’Homme Réparé

L’inquiétude d’un homme qui mûrit le pousse à s’intéresser au régime de retraite des patentés ; mauvaise nouvelle, un complément serait bien nécessaire ! Chris se met alors dans la finance, fouine sur le web, s’intéresse aux marchés financiers et aux « stock options » avant de tomber, voilà plus de quatre ans, sur un nouveau phénomène de mode dominé par des « gamins de vingt-trente ans » : l’univers des crypto-monnaies. Après deux ans d’une formation longue, autonome et multi-supports, il se sent enfin prêt à investir via la blockchain alors qu’à l’extérieur, dans le monde réel, le COVID se déchaîne. Panique = vente = bon coup à faire… « J’ai économisé pendant 10 ans en Calédonie pour ma retraite à raison de 30 000 CPF par mois. J’ai investi toute cette somme dans les cryptos et, deux ans plus tard, c’est comme si j’avais économisé l’équivalent de cinquante ans de retraite ! ». CQFD !

Observer les cours des crypto-monnaies de son « wallet », c’est sympa « mais un peu mou », constate Chris qui préfère étudier les « white papers » de projets innovants « pré-lancés » en ligne. D’investisseur à long terme, presque immobile, il devient alors un investisseur actif et chauvin : il se met à participer à des ICOs et prend part à la création de projets alternatifs proposés sur les chaînes. Mining, stacking, pulling… il étudie tous les mouv’ et actions possibles dans cet univers qui ne semble être régi que par ses propres règles. « Adidas, Nike, Sorare… merci Mark Zuckerberg et son Meta ! », jubile-t-il quand on aborde la question des NFT, « ces jetons numériques uniques disposant d’une adresse liée à la blockchain ». Lui travaille avec, joue avec, investit avec, bref, il passe désormais des nuits blanches, le visage seulement éclairé par son écran Retina. 

« Investir, c’est bien ! Savoir prendre ses profits, c’est mieux ! », conseille-t-il lorsqu’on lui demande combien il gagne ; toujours pas assez pour assurer la sécurité de son foyer mais Chris est décidé à passer à l’étape supérieure. En autodidacte, il anime sa chaîne Youtube, crée un personnage « Cryptoman » sur Facebook pour fédérer les token addicts du Caillou, dispense des conseils ici et là, tout en gérant des roadmaps qui s’étirent jusqu’à 2025. Aujourd’hui, il souhaiterait définitivement se lancer dans le « métier », se renseigne, rencontre ses pairs et continue, parfois jusqu’à 12h par jour, à analyser ses courbes et suivre ses investissements. CryptoMan la nuit, Bertholino le jour. Une dualité qu’il aimerait unifier en persévérant dans cette passion néo-fiduciaire.

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L’Homme cryptonisé

CryptoMan
Un super héros aux platines © Beats Guru

La kryptonite s’est trompée de super héros alors CryptoMan surfe sur ce nouveau genre de monnaies trébuchantes et gère ses émotions comme un joueur de poker ! Et lorsqu’il décide de lâcher sa souris, c’est pour se retrouver derrière des platines. DJ à ses heures perdues, la musique est la troisième facette de cet étrange interprète. Alors, si ce portrait a éveillé en vous une envie de ruée vers l’or numérique ou simplement l’envie de bouger vos fesses sur une petite ligne de basse, RDV samedi soir à la Bodeg’ et au XO pour une « Beats nation » engagée. Derrière les platines, promis, c’est un super héros qui tournera les disques !