Le bleu et le vert sont décidément à la mode ! En ce vendredi 22 mars, Cyril Marchand, premier Vice-Président de l’Université de la Nouvelle-Calédonie accueillait l’écosystème French Tech Nouvelle-Calédonie dans l’amphi 80 pour présenter le projet de construction d’un bâtiment dédié à la biodiversité. Alors que Nouville se transforme peu à peu en « Vallée des sciences », l’UNC devrait jouer un rôle capital dans le transfert entre les mondes de la recherche et de l’entreprise au cours des prochaines années.
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GreenTech, BlueTech, les porte-étendards de l’innovation calédonienne
Après avoir accueilli la présentation de la prochaine mouture de la « Stratégie Territoriale de l’Innovation« , l’amphi 80, lieu symbolique des synergies entre l’université et le monde économique, était paré aux couleurs de l’UNC et de la French Tech Nouvelle-Calédonie. En toile de fond, le sujet du « transfert » entre le monde de la recherche et celui des startups et entreprises innovantes. En toile de PPT, la présentation de deux startups, AEL/LEA et NEOFLY, illustres fers de lance des technologies vertes et bleues.
Aussi, après quelques mots introductifs de Cyril Marchand, c’est un Jean-Michel Fernandez toujours aussi dynamique qui s’est présenté au micro pour parler de la « technologie d’échantillonnage passif séquentiel » illustrée par le fantastique petit robot Thoë que le laboratoire a développé sous l’égide de ses deux associés, Céline Pousse et Jean-Michel Fernandez. Présentation de la structure et de sa raison d’être, description de l’innovation Thoë et des bénéfices des séries temporelles issus de son utilisation et annonce du « lancement d’une deuxième sentinelle interactive qui embarque de nouvelles innovations » développée grâce au soutien du programme Territoires d’innovation NC.
Après le bleu, le vert donc, avec une prise de parole de celui qu’on ne présente plus : Régis Bador, co-fondateur de la startup NEOFLY. Alors que la levée de fond en crowdfunding de l’entreprise greentech s’achève ce jour, Régis a partagé l’état d’avancement du projet industriel et une vision enthousiasmante des ambitions de l’entreprise avec, en cerise sur le gâteau, un objectif :
« Répliquer le modèle d’usine en visant le marché des îles qui ont la même problématique que nous »
Duplicable et rentable, les bases d’une startup qui accélère…
Ces deux startups étaient invitées à s’exprimer après avoir pris contact avec l’UNC pour étudier la possibilité d’utiliser ses laboratoires et les instruments de pointe qui s’y trouvent dans le cadre de leurs activités respectives.
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Les DiversitÉS auront leur lieu totem !
Les deux entrepreneurs chevronnés devraient être les premiers bénéficiaires du nouveau projet « immobilier » de l’UNC : la construction d’un bâtiment « BlueTech / GreenTech, une unité de lieu qui permettre aux acteurs de se parler », a annoncé Cyril après une présentation complète de l’UNC et du projet DiversitÉS, né dans le cadre de la réponse à l’appel à projet ExcellencES de l’ANR dans le cadre du plan de relance France 2030. Une source de fierté pour l’Université lauréate qui pourra s’appuyer sur un budget de 15 millions d’euros pour mettre en valeur la richesse de nos diversités calédoniennes.
Ainsi, « le lieu totem des acteurs qui valorisent la biodiversité sur le territoire » devrait prendre la forme d’un bâtiment de quatre étages répartis sur 860m2 et positionné entre le pôle Sigma et le futur Vectopole. Le rez-de-chaussée serait réservé aux « bacs et aquariums » utiles aux analyses scientifiques et autres batteries de tests, alors que la toiture sera réservée à trois serres connectées de 50m2 chacune. Au cœur du bâtiment, deux autres étages d’environ 200m2 seront composés de bureaux et autres salles de réunion afin de soutenir une volonté sous-jacente plus globale :
« Notre volonté est d’avoir des entreprises sur le campus pour donner des exemples aux jeunes, leur permettre d’accéder plus facilement à des stages mais également obtenir de nouvelles rentrées d’argent à travers ce mode de financement ».
Cyril Marchand… de vert et de bleu…
Côté « financements », le budget prévisionnel global est estimé à 751,5 millions de francs ; alors que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie n’a pas eu les moyens de concourir à travers un soutien financier, c’est l’État, à hauteur de 350 millions, et les fonds propres de l’UNC, à hauteur d’environ 250 millions, qui seront les premiers investisseurs-bâtisseurs du projet. Reste encore quelques millions à trouver en s’appuyant sur le monde économique et le secteur privé mais le bâtiment devrait voir la rade.
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Horizon : rentrée 2027
Alors que l’administration de l’Université prévoit une fin de chantier en octobre 2026 et une ouverture officielle pour la rentrée 2027, ce nouveau projet semble s’inscrire dans une phase d’accélération de l’UNC quant à sa stratégie autour de l’innovation.
Alors que la Nouvelle-Calédonie se positionne à juste titre comme un formidable terrain de jeu pour la recherche scientifique, la volonté d’accélérer la mise en relation des mondes scientifiques et économiques prend une nouvelle forme, celle d’une ouverture vers les startups et entreprises privées qui collaborent à la valorisation de notre biodiversité. Un « transfert » bienvenu qui pourrait être l’un des prochains vecteurs de croissance économique du territoire ? Oh, la belle bleue !
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