Ecoblast est une entreprise calédonienne spécialisée dans le nettoyage et le décapage industriel. Lancée en 2010, elle explore aujourd’hui des techniques innovantes pour minimiser son empreinte écologique. Pierre Minereau, co-gérant, revient sur les technologies qui transforment leur activité comme la cryogénie. Une rencontre pour mieux comprendre les enjeux écologiques et technologiques au cœur de ces métiers.
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Bonjour Pierre ! Pour commencer, peux-tu te présenter et nous parler d’Ecoblast et de ses activités ?
Je m’appelle Pierre Minereau, j’ai 38 ans, et je suis co-gérant d’Ecoblast. L’entreprise a été fondée en 2010 par Luc Sorlin, co-gérant, et se spécialise dans le décapage des aciers, notamment par sablage des pièces métalliques, ainsi que dans les peintures de protection anticorrosion. Cette activité reste au cœur de notre métier et représente environ la moitié de notre offre. Au fil du temps, nous avons élargi nos services avec l’entretien de toitures, leurs accessoires, et la peinture anti-chaleur.
Il y a six ans, nous avons également investi dans une machine à cryogénie, qui nous permet de réaliser des nettoyages post-incendie ou de dépollution sur de grands chantiers sans utiliser d’eau ou de produits chimiques.
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Peux-tu nous dire en quoi consiste le nettoyage par cryogénie et pourquoi vous l’avez choisi ?
Le nettoyage par cryogénie repose sur l’utilisation de glace carbonique, autrement dit du dioxyde de carbone sous forme solide, que nous projetons à haute pression sur les surfaces à nettoyer. Refroidie à -78 degrés, cette glace explose à l’impact en se dilatant, ce qui décolle efficacement les impuretés de la surface.
Ce procédé est intéressant car il passe directement de l’état solide à l’état gazeux sans laisser de résidus liquides et sans faire appel à des produits chimiques polluants, contrairement à d’autres méthodes de nettoyage. Bien qu’il s’agisse encore d’une niche dans notre secteur, nous constatons une demande croissante : alors que nous faisions une ou deux interventions par an au début, nous en réalisons maintenant environ trois par mois.
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Avez-vous des projets pour aller plus loin dans des solutions plus écologiques ?
Absolument ! La cryogénie est une méthode performante, mais nous avons encore des axes d’amélioration pour réduire l’impact écologique global de l’entreprise. Par exemple, nous investissons actuellement dans une machine qui permettra de recycler le diluant, un produit couramment utilisé pour nettoyer nos outils.
En parallèle, nous collaborons avec l’entreprise Resco, qui recycle des résidus miniers pour en faire un abrasif de sablage local. En traitant des matériaux disponibles ici, en Nouvelle-Calédonie, nous réduisons nos coûts tout en évitant l’importation de sable. Cette approche éco-responsable est vraiment dans l’ADN d’Ecoblast. Nous analysons chaque opportunité pour limiter notre impact environnemental et sommes toujours à la recherche de solutions alliant efficacité et durabilité.
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