13 000 start-up, 3 300 investisseurs, 2 500 journalistes, 125 pays représentés, Tim Cook, Mark Zuckerberg, Brad Smith ou encore Bernard Arnault en speakers de luxe, il est peu dire que le salon Viva Technology s’est imposé comme la grand-messe de l’innovation en Europe. Cette nouvelle édition, après l’annulation de celle de l’année précédente, a tenu toutes ses promesses. NeoTech a la chance d’avoir bénéficié d’un pass « Presse » pour pouvoir se rendre sur le salon et vous faire un debrief’ des innovations marquantes. Morceaux choisis !

La GreenTech au cœur de l’édition

La GreenTech a été bien représentée tout au long de cette nouvelle édition et de nombreuses pépites ont pu être mises en lumière. Première start-up à tirer son épingle du jeu, « Grow your onw cloud », une solution de stockage des données informatiques dans le code génétique des plantes ! Fondée par Monika Seyfried, la start-up dont le projet est encore à l’état embryonnaire, propose de limiter l’impact écologique des data centers en codant l’information avec les quatre bases azotées qui composent l’ADN des plantes. « A, T, C et G » remplacent désormais les 0 et les 1 afin de réaliser d’énormes économies d’énergie tout en créant un lien entre tech et écologie. Alors, prêts à mettre toutes vos datas dans votre cocotier ?

Y’a du soleil et des datas, tarladida…

 Si la voiture électrique ne concerne que 0,5% du parc automobile de la Nouvelle-Calédonie, il n’en demeure pas moins vrai que le secteur ne cesse de se réinventer pour palier aux problématiques écologiques. Dans ce contexte, la berline à hydrogène « Hopium Machina » n’est pas passée inaperçue ! Dévoilé en avant-première mondiale, ce véhicule nouvelle génération a été conçu par le constructeur français « Hopium » fondé par l’ancien pilote des 24h du Mans Olivier Lombard. Une autonomie poussée jusqu’à 1000 kilomètres et une puissance de 500 chevaux, la « Hopium Machina » prototype Alpha 0 a donc fait ses premiers tours de roues dans les allées du salon. Commercialisation prévue à l’horizon 2026 pour la modique somme de 120 000 euros. Ça en fait des millions de CPF ! 

Elle a bien changé la deux-chevaux de Tati Martine…

Côté monde marin, on retiendra la présentation du nouveau drone sous-marin de la start-up « Ender Ocean » ; une commercialisation prévue en juin 2022 avec un lancement original sur Twitch pour un appareil pilotable à distance à la façon d’un jeu vidéo et qui devrait permettre de ramasser les déchets plastiques flottants dans les eaux de la côte d’Azur… et pourquoi pas dans notre lagon ? Outre ces collectes de plastique, on a également découvert le projet de la start-up « Eco Wave Power » qui souhaite exploiter l’énergie des mouvements de la mer pour générer de l’électricité verte. Le concept ? Des flotteurs amarrés à des pontons, jetées ou plateformes marines qui captent en continu les mouvements de la mer pour les convertir en pression de fluide afin d’alimenter un générateur. Encore une bonne idée pour nos chères marinas… 

Attention, mal de mer en vue…

Toujours sur l’aspect « énergie », l’éolien n’a pas dit son dernier mot puisque la start-up « Skypull » se concentre sur l’exploitation de l’énergie des vents de haute altitude. Alors que les installations actuelles se focalisent sur le « vent disponible » à 150 mètres du sol, la start-up a créé un appareil mixte « drone pour le décollage– cerf-volant à partir de 400 mètres d’altitude » qui permettra d’extraire de l’énergie du vent en tirant sur un câble relié à un générateur. Avec ses bas coûts d’infrastructure, la start-up suisse rêve de devenir le fer de lance d’une nouvelle génération d’éolienne. Pour l’instant, le prototype fonctionne mais attendons de le jeter dans l’un de nos cyclones pour tester sa véritable fiabilité ! 

Pas sûr que le cerf-volant survive à un cyclone !

Le « girlz power » au cœur de l’action 

Côté statistiques liées à l’impact environnemental, on a également découvert le « Tech For Good Score » ; cet « outil d’analyse et de transmission rapide de données » a été lancé le jeudi 17 juin en direct du salon et vise à évaluer l’impact écologique et social des entreprises de la tech. Façonné par les mouvements « Impact France » et « Tech4good France » aux côtés de la start-up “Palo.it“, cet index est « composé de critères objectifs, partagés et clairs » et a été présenté en détails par Eva Sadoun – l’une des dix « Femmes Tech 2021 » – Jean Moreau et Charles Dufourcq.  

VivaTech 2021, innovation
Indicateur d’impact écologique pour les entreprises de la tech © VivaTech

Autre « innovation » qui provient du salon en lui-même, la mise en avant des femmes de la tech était l’un des défis des organisateurs : quotas de speakers féminins (40%), concours de pitchs « Female Founder Challenge », rencontres avec des femmes influentes via le montoring « Women and girls in tech », le mouvement #WomenInTech a été mis à l’honneur pendant l’intégralité de l’événement et disposait même de son stand, le « Equality Lounge » où se sont déroulées bon nombre de conférences autour du manque d’égalité dans la tech. Une belle démarche que l’on salue et qui pourrait inspirer la Nouvelle-Calédonie ! Pour ceux que ça intéresse, nous vous conseillons par ailleurs de découvrir le blog « DigitalTrueLife » animé par une mère et sa fille 2.0 depuis plus de trois ans. 

On notera aussi le lancement d’un pilote du premier village numérique ultra-marin organisé par la FEDOM (Fédération des Entreprises des Outre-mers) le 15 juin dans le cadre du salon. Son objectif ? Faire découvrir aux professionnels, collectivités, entreprises publiques et investisseurs les solutions digitales des territoires ultra-marins dans de nombreux secteurs. Sous la présidence d’Hervé Mariton et en partenariat avec l’ACCD’OM, BpiFrance ou encore Outremers360, ce projet permettra aux start-up et entreprises innovantes ultra-marines d’intégrer un réseau d’entreprises, de disposer d’un espace B2B amplificateur, de découvrir des possibilités de mutualisation afin de développer des axes de collaboration. Pour ceux qui souhaiteraient tenter l’aventure, RDV sur le site de la FEDOM

Petit coup de cœur de notre correspondant, la « AI Pod » pour « Artificial Intelligence Pod », développée par la start-up « Bodyo® ». Le concept ? Une grande cabine arrondie bourrée de capteurs associés à de l’intelligence artificielle qui permet de réaliser un bilan de santé et des téléconsultations. « 26 mesures en 6 minutes : poids, taille, pression artérielle, potentielles maladies, prévention… », confirme son créateur Patrice Coutard. Développée à destination des pharmacies et des hôpitaux et disponibles dès le 1er novembre 2021, cette innovation vise en premier lieu à couvrir les déserts médicaux et les zones de surcharge des hôpitaux. 

VivaTech 2021
Bienvenus dans la Ai Pod ! © Bodyo®

Do you speak VivaTech ? 

Mark Zuckerberg en visio-conférence avec Maurice Lévy, ex-PDG de Publicis, qui annonce : « le graal, dans cinq ans, sera d’avoir un Mark en hologramme assis à côté de vous ! ». Ce qui est certain, c’est que l’événement a aussi rassemblé les patrons et experts de la tech. Tim Cook figure sans doute bien haut dans ce classement et résume avec humilité les prochains pas d’Apple en expliquant que « la technologie doit aider la société » et que « personne ne peut prédire le futur, donc nous l’approchons avec humilité ». Ok Tim, merci et sinon ? « La technologie au service de la santé, c’est une grande idée, et nous avons devant nous une vaste feuille de route » : autant dire que l’iPhone du futur sera également un outil de gestion de votre capital santé et qu’il ne servira pas qu’à compter vos pas et vos heures de sommeil. 

Outre les deux monstres de la tech, on a aussi pu entendre vendredi Eric Yuan, le discret CEO de Zoom parler de l’avenir de la plateforme aux 300 millions d’utilisateurs quotidiens en 2020. +367% de CA pour lui. Affaire à suivre… Peggy Johnson, CEO de Magic Leap avait également allumé son ordinateur tout comme Arvind Krishna, CEO d’IBM, Thomas Kurian, CEO de Google Cloud, Brad Smith, Président de Microsoft, Thibaud Hug de Larauze, CEO de Back Market ou encore l’inénarrable comissaire européen Thierry Breton. Bref, des stars de la tech sur leur 31 même devant leur ordinateur. On ne peut pas encore se déplacer sans contrainte à l’international mais quel bonheur d’avoir enfin vu le retour de l’événementiel tech et inno en direct. Vivement Diginova !