La protection de l’environnement est un défi pour chaque être humain ! Alors que de nombreux indicateurs écologiques virent au rouge, l’innovation technologique peut jouer un rôle important dans cette lutte quotidienne pour la préservation de notre espace de vie. Dans ce contexte, chaque semaine, NeoTech vous fait découvrir une startup, locale ou internationale, issue de l’univers de la #GreenTech.
Focus cette semaine sur Dionymer. La startup française est partie d’un constat : les déchets organiques produits par les hommes sont une source de carbone générant très peu de valeur ajoutée. Alors pourquoi ne pas les utiliser, pour les convertir en matériaux polymères biodégradables. A terme, le procédé devrait permettre de remplacer la pétrochimie.
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Dionymer, l’idée de génie
Trois jeunes hommes, âgés de 29 ans, se sont associés en 2020 pour fonder leur startup ; trois ingénieurs en chimie issus de l’Ensmac Bordeaux. Thomas Hennebel est le CEO de l’entreprise cofondée avec Guillaume Charbonnier, qui lui pilote la production. Troisième maillon de l’équipe : Antoine Brège, en charge de la recherche et du développement. La devise de leur entreprise : « Au revoir pétrole, bonjour futur ! »
Dans leur esprit germe alors une idée : créer une technologie révolutionnaire pour créer un bioplastique. La startup a déjà levé 500 000 euros et explique avoir été approchée par des géants de la cosmétique et du secteur pharmaceutique. Dionymer compte aujourd’hui six salariés et a lancé sa seconde levée de fonds mi-2023.
Signe annonciateur d’une technologie qui fonctionne, Dionymer a déjà de nombreux prix et récompenses à son actif. En 2022, elle a notamment remporté le concours « Go for it ! » organisé par TWB (Toulouse White Biotechnology) et donc quatre journées de mentorat ainsi qu’un accompagnement des trois partenaires du concours, le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest Innovation, la French Tech Toulouse et ShakeUp Factory, l’accélérateur de startup de la chaîne agroalimentaire. Plus récemment, cette année, Dionymer a remporté le prix Tech for Future 2023, délivré par La Tribune, dans la catégorie « Start – phase d’amorçage. »
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Une belle poudreuse
Pour ses fondateurs, Dionymer, « c’est une autre vision de la chimie. » Leur ambition : produire des polymères biodégradables, car aujourd’hui selon Thomas Hennebel, 99% des polymères sont issus du pétrole. Sans le savoir, on trouve ces molécules partout : dans le plastique, les textiles, les peintures ou encore les cosmétiques. Alors au lieu de parler de chimie pure, Dionymer préfère parler de chimie circulaire.
En utilisant les déchets organiques, les bactéries issues de ses déchets sont capables de consommer le carbone et de l’accumuler en elles sous forme de matériaux polymère. Résultat final : le polymère est récupéré sous forme de poudre blanche, du PHA, qui permettra de fabriquer de nombreux produits de façon responsable. Dionymer espère produire plusieurs centaines de kilos à l’horizon 2024.
Via ce procédé, la startup a deux cibles. La première, toutes les entreprises et collectivités qui génèrent des tonnes de déchets organiques aujourd’hui non-valorisées ; ça peut être des agriculteurs, des coopératives agricoles, des industries agroalimentaires etc… La deuxième cible – et pas des moindres- concerne les industriels de tout secteur, qui utilisent des polymères à l’image des entreprises médicales, du textile ou encore de l’impression 3D. Pour ces entreprises, c’est la possibilité de réduire leur empreinte carbone et de se différencier sur le marché. Sans oublier que le polymère produit par la startup a des propriétés similaires aux polymères issus du pétrole. Ce polymère nouvelle génération peut donc être utilisé dans un nombre quasi-infini d’applications.
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