Si Cavani est capable de climatiser le Vélodrome à lui tout seul sans que cela n’agisse sur le climat, ce n’est clairement pas le cas des climatisations « traditionnelles » qui équipent les foyers, mais aussi les installations publiques et privées. La Polynésie semble avoir trouvé un début de solution à ce problème : climatiser grâce à l’eau de mer. Direction Pirae pour en savoir plus sur cet ingénieux système…
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La clim’, un trio problématique
Consommatrice d’énergie, émettrice de gaz à effet de serre, source de chaleur, la clim’ apporte un confort certain, en même temps qu’elle présente trois problèmes écologiques majeurs : une consommation énergétique élevée, l’utilisation des hydrofluorocarbures (HFC) et un rejet extérieur de chaleur. Aux USA, près de 90% des foyers possèdent la climatisation : cela représente près de 6% du totale de consommation électrique du pays, indique l’Agence américaine de l’énergie. « Les Américains consomment autant d’électricité que l’ensemble du Royaume-Uni simplement pour rafraîchir l’air », explique The Guardian. Une problématique de taille que l’on rencontre également sur nos îles ensoleillées.
La climatisation représente un cercle vicieux en matière de réchauffement climatique ; plus nous les utilisons, plus nous devons produire d’énergie et cette production est à son tour responsable d’une forte quantité d’émission de gaz à effet de serre. C’est ce qu’on appelle la « maladaptation » et, quelle que soit la source d’énergie utilisée, – renouvelable, nucléaire ou charbon – la problématique demeure sensiblement la même : un énorme coût économique et/ou écologique. Deuxième problème, les gaz frigorigènes contenus dans les appareils pour produire du froid, lorsqu’ils s’échappent des appareils en fin de vie, lors de leur destruction ou lors d’un mauvais fonctionnement, agissent sur l’effet de serre des « centaines ou milliers de fois plus que le CO2 à poids équivalent », confirme Vincent Viguié, chercheur au CIRED dans un article de France Info. Quant à la chaleur aspirée pour changer de l’air chaud en air froid, elle est ensuite rejetée à l’extérieur et peut « causer une augmentation des températures dans la rue jusqu’à 2 degrés », poursuit le scientifique. Pour résumer, vous êtes au frais sur votre canapé et en sueur pour sortir chercher un nom !
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Le SWAC, c’est SWAG !
Quittons maintenant les States pour rallier la Polynésie qui semble être en passe de trouver la parade à ce cercle vicieux ; ainsi, c’est du côté du centre hospitalier du Taaone qu’il faut projeter son regard pour découvrir le SWAC, « le plus grand système au monde de climatisation par les eaux froides des profondeurs ». Achevé la semaine dernière ce système novateur permettrait de diminuer de 2% les besoins en électricité de Tahiti et représenterait une économie de plus de 2,5 millions d’euros d’électricité chaque année, nous confie La 1ère.
Ce « Sea Water Air Conditioning » (SWAC) est équipé d’un tuyau sous-marin de 3,8 kilomètres qui va puiser une eau à 5 degrés à 900 mètres de profondeur dans l’océan Pacifique. « Dans un échangeur thermique, cette eau salée refroidit l’eau douce du système qui reste ainsi en circuit fermé pendant que l’eau salée est rejetée en mer ». Hourra ! Actuellement en phase de test à l’hôpital, l’inauguration du système est prévue pour le 1er décembre. Ce SWAC « public », capable de puiser un million de litres à l’heure (!) rejoindra ainsi ses deux autres compères installés à Bora Bora et Tetiaora pour climatiser des hôtels… privés. Une belle avancée qui a néanmoins coûté près de 31 millions d’euros qui devraient être amortis en 10 à 15 ans.
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Les « OceanTech » dont de l’avenir…
Alors que l’Ocean Hackathon Nouvelle-Calédonie vient de livrer son verdict, la question du futur des « OceanTech » est au cœur de nos problématiques régionales. Cette technologie « SWAC », déjà installée à de rares endroits dans le monde, devrait donc être en mesure de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en diminuant la consommation énergétique des climatisations d’environ 75%. Selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Énergie, la demande mondiale de climatiseurs devrait de 1,6 milliard en 2018 à environ 5,6 milliards en 2050. Si les climatisations des régions côtières et iliennes pouvaient ne pas y contribuer, ce serait déjà énorme ! Alors que la Polynésie vient d’ouvrir une nouvelle voie (d’eau), la Calédonie serait bien inspirée de l’imiter…
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Source : « La 1ère » Polynésie