Le saviez-vous ? Vous avalez a minima plus de 50 000 particules de plastique par an ! Si cette étude définit désormais l’être humain comme un mangeur de sacs de supermarchés, c’est parce que des tonnes de microplastiques de moins de 5 millimètres squattent désormais les océans à travers le monde. Engloutir un sashimi de thon à la sauce paille n’est pourtant pas très recommandé… La bonne nouvelle ? De nombreuses initiatives voient le jour comme celle des chercheurs de l’Université de Prague qui travaillent sur une solution technologique capable d’accélérer le processus de décomposition de cette pollution.
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Une tech gobeuse de polymères
1000 ans : c’est la durée moyenne de décomposition totale des microplastiques qui jonchent désormais nos plus hauts sommets, comme nos abysses les plus profondes. A ce petit jeu-là et, alors que la production mondiale annuelle de plastique dépasse les 500 millions de tonnes – par rapport à 2,3 millions en 1950 ! –, et que près d’un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute, il est grand temps de trouver des solutions viables et efficaces.
C’est tout l’enjeu des travaux des chercheurs de l’Université de Prague qui ont récemment présenté leurs recherches dans la revue scientifique « Applied Materials and Interfaces » ; pour répondre à cette problématique, ils ont en effet créé des micro-robots en forme d’étoiles d’une taille de 2,5 micromètres, soit vingt fois plus petit que le diamètre d’un cheveu ! Capable de se mouvoir de manière autonome en se propulsant grâce à la lumière du soleil, ces petits engins technologiques ne possèdent ni moteur, ni hélice.
Leur activité agit sur différents types de polymères. Pour le moment, des photos des expérimentations montrent que le PLA, un plastique d’origine végétale, est partiellement détruit en sept jours et qu’il pourrait même être tout à fait décomposé dans des délais assez courts. Dernier problème à régler : l’équipe menée par le Docteur Martin Pumera doit encore trouver un procédé capable d’autodétruire les micro-robots afin qu’ils ne deviennent pas à leur tour une source de pollution supplémentaire.
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La guerre contre le plastique est ouverte !
Si cette initiative semble très prometteuse, elle rejoint une longue liste d’autres innovations développées dans la même optique. Côté Biotech, les « Xenobots » américains élaborés à partir d’une cellule souche de grenouille sont capables de se déplacer et s’organiser en autonomie et même de s’auto-guérir directement… dans le corps humain ; ainsi, ils pourraient purger nos artères et l’ensemble de nos organes des microplastiques ingurgités.
Autre robot gobeur de pailles, la « Green Turtle », un robot imaginé par des étudiants ingénieurs de l’ESTACA à Laval est capable de sillonner les ports et les mers et d’ingérer jusqu’à 50 litres de déchets. S’appuyant sur la technologie « Lidar » de télédétection par laser des distances et objets lui permet en outre de visiter les fonds marins pour les dépolluer. Si le prototype est en cours de finalisation, le « Geneseas« , lui, se promène déjà sur le bassin des Chalutiers de la Rochelle. Capable de travailler en autonomie pendant une dizaine d’heures et de ramasser jusqu’à 350 kilos de polluants – plastiques et hydrocarbures inclus ! -, il agit sur une hauteur de 35 centimètres.
« Avec les ultra-sons qui sont autour, les GPS et les outils technologiques qui sont à l’intérieur, le robot va éviter les obstacles. Une fois qu’il est rempli, il nous envoie une alerte et il revient à la base. On peut collecter des micro-plastiques parce que on utilise des mailles très fines« , assure Manuel de la société Geneseas.
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La course à l’armement…
De nombreuses initiatives sont donc actuellement développées pour répondre à l’urgence de la crise plastique. On aurait pu citer encore le projet ludique Ender Ocean, ou le dispositif canadien Wilson pour montrer à quel point la lutte contre la pollution de nos mers et océans fait rage.
Pourtant, à une époque où le sacro-saint « bio » est érigé en modèle de consommation, la pollution plastique demeure une des problématiques les plus urgentes pour notre santé. Alors, avant de jeter un mégot par terre, n’oubliez pas d’y penser : il se retrouvera tôt ou tard dans votre assiette !
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