Nouvelle-Calédonie, Terre d’innovations – Épisode #22

Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcés de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers « d’innovateurs technologiques ».  

Après avoir découvert en détails la bouée houlographe, c’est vers une autre innovation scientifique #GreenTech que nous nous tournons aujourd’hui. Inspirée d’une pratique ancestrale, la startup ARBOTECH fondée par le calédonien Louis Boudes a développé un kit de marcottage “clé en main” et réutilisable à l’infini : BOTABOX. Explication d’un concept horticole remis au goût du jour…

Caledinno: le Marcottage, l'innovation scientifique qui révolutionne une pratique ancestrale

💡Quand un jeune calédonien réalise un kit de marcottage "clé en main". 🤔 Comment ça fonctionne ? Toutes les explications 🔻 Tous les épisodes de "Caledinno" en replay : https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvel…/emissions/caledinno

Publiée par Nouvelle-calédonie la 1ère sur Mercredi 27 juillet 2022
Une innovation scientifique au coeur de notre épisode #22 de © CALEDINNO

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Pour aller plus loin… 

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Louis Boudes, un innovateur horticole récompensé © La Gazette Ariégeoise

Le marcottage est une technique ancestrale qui permet de multiplier les végétaux à l’aide des racines d’une branche ; cette méthode ancestrale est aujourd’hui au cœur de l’innovation portée par une jeune pousse calédonienne, ARBOTECH, fondée par Louis Boudes, un ancien étudiant de l’UNC et membre du programme Pépite NC récemment récompensé dans un salon international d’agriculture, le SIVAL innovation 2021 d’Angers

Son concept ? Un kit de marcottage « clé en main » qui permet d’enraciner une partie aérienne sur un arbre pour créer un nouvel individu mature, prêt à fleurir et à donner des fruits dans l’année. Pour ce faire, le dispositif se « clipse » à une branche et, avec l’ajout d’un substrat humide – terre, mousse végétale… -, et des racines vont alors se former en quelques mois seulement. Il ne reste ensuite plus qu’à couper la branche et à la replanter pour obtenir un nouvel arbre à la maturité avancée. De quoi gagner du temps et multiplier facilement les végétaux de n’importe quel jardin !

Je dois également préciser que je produis tout en métropole ; j’ai un moule de production en Vendée qui me permet de sortir mes pièces que j’envoie ensuite dans un ESAT à la Roche-sur-Yon pour leur assemblage et leur conditionnement. J’ai vraiment souhaité intégrer cette notion d’économie sociale et solidaire dans mon circuit de production. Ensuite, c’est à moi de gérer, à distance, les produits qui sont stockés et expédiés par la Poste partout en France et dans le monde. 

Louis Boudes, fondateur d’ARBOTECH

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Les différents types de marcottage

En plus de la version « basique » où il s’agit de choisir une tige de la plante mère, de la dépouiller de ses feuilles, et d’en enterrer une partie afin que celle-ci produise de nouvelles racines, il existe plusieurs manières de « marcotter » : en serpenteau, aérien ou en cépée

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Le marcottage “basique” et ancestral © Aqua Portail

Utilisée plus spécifiquement pour les plantes grimpantes ou rampantes, le marcottage en serpenteau consiste à choisir une tige suffisamment longue pour être enterrée en plusieurs endroits. 

Pour ce qui est des arbustes difficiles à enraciner, les plantes d’intérieur ou les agrumes, il faudra opter pour un marcottage aérien en été, sans doute la plus complexe de ces techniques ; il consiste à choisir une tige saine et vigoureuse dont il va falloir réduire un peu la longueur. Ensuite, sur ce rameau, on peut choisir un endroit où pratiquer le marcottage : après l’effeuillage de la partie en question, il faudra pratiquer une double incision de l’écorce comme pour dessiner un anneau, et détacher l’écorce sur cette partie circulaire. La hauteur dépend du diamètre de la branche : on compte généralement une hauteur de 1,5 fois le diamètre du rameau. 

Quant au marcottage en cépée, il faut enterrer un pied entier au printemps, en ne laissant dépasser que quelques pousses. Une fois l’hiver passé, le pied pourra être déterré, et les nouvelles racines seront récupérées, prêtes à être utilisées. Cette technique convient particulièrement bien aux arbres fruitiers et aux arbustes faciles à enraciner.

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