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Nouvelle-Calédonie, Terre d’innovations – Épisode #3
Les Calédoniens et, plus globalement les peuples du Pacifique, ont la réputation, justifiée, d’être des « pionniers » ; voyageurs, conquérants, explorateurs mais aussi agriculteurs, pêcheurs, cultivateurs et chercheurs d’eau douce à travers les âges, les populations iliennes ont toujours été des précurseurs, forcées de s’adapter continuellement à un mode de vie complexe et évolutif. Aujourd’hui, « l’océan numérique » a remplacé les explorations en pirogues et les Calédoniens doivent désormais endosser un nouveau rôle de pionniers : les « innovateurs technologiques ».
La série « Nouvelle-Calédonie, terre d’innovations » se penche aujourd’hui sur une innovation tout droit venue des plus grandes universités américaines qui se destine aux étudiants créatifs et curieux tout comme aux chercheurs et aux entreprises privées partenaires : les FabLab, la contraction de l’anglais de “fabrication laboratory” ! Ces “laboratoires de fabrication” désignent des lieux ouverts au public où sont mis à disposition toutes sortes d’outils technologiques, parmi lesquels des machines-outils pilotées par ordinateur, pour la libre conception et la réalisation d’objets divers et variés.
A l’instar de ses homologues américaines, l’Université de Nouvelle-Calédonie a bien saisi l’opportunité offerte par ces espaces de faire rimer “innovation” avec “éducation” ! L’UNC s’est donc pourvue de son propre “FabLab” où les usagers peuvent se former aussi bien sur des logiciels de conception que sur des machines assistées par ordinateur. Les élèves peuvent ainsi y travailler sur un objet entièrement numérique comme ils peuvent peindre des figurines ou encore sculpter du bois ou coudre. Le “FabLab” permet d’apprendre en touchant et en manipulant la matière et donc de faire prendre conscience aux inventeurs de demain que le « faire » fait aussi partie de la démarche d’innovation !
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La FabLab, un outil de transformation numérique de l’éducation
Le concept de “FabLab” est né à la fin des années 90 à l’université américaine du MIT (Massachusetts Institute of Technology), sous la forme d’un cours intitulé “How to make (almost) everything” – “Comment presque tout fabriquer ?” – sous l’impulsion du professeur Neil Gershenfeld. L’objectif principal du cours était de démocratiser les processus de conception, de prototypage et de fabrication d’objets. Face à l’engouement des étudiants pour son initiative, Gershenfeld décide d’ouvrir le premier FabLab au sein-même de son université, avec pour idée de « créer plutôt que consommer ». Rapidement, le concept s’exporte en dehors des murs du MIT, puis en dehors des frontières américaines.
Un “FabLab” type regroupe un ensemble de machines de niveau professionnel, mais largement diffusées et peu coûteuses. Au FabLab de l’UNC, par exemple, les étudiants peuvent se familiariser avec une brodeuse numérique, une surjeteuse, une imprimante à sublimation, une découpe vinyle, une presse à chaud, des imprimantes 3D à fils fondus, une imprimante résine, des fraiseuses numériques pour travailler le bois et les métaux tendres, des découpes laser et même un scanner 3D ! Ce type d’équipement est contrôlé par ordinateur à travers des interfaces accessibles à tous, ce qui constitue un atout de taille par rapport aux outils traditionnels.
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Pour aller plus loin…
Au-delà de l’intérêt purement technique que représente l’utilisation de ces machines outils pilotées par ordinateur, les FabLab sont une formidable opportunité de se réapproprier la technologie et de se nourrir du partage des connaissances entre les utilisateurs. L’ensemble du réseau des FabLab repose ainsi sur l’open source et ces ateliers basés sur l’intelligence collective. Les utilisateurs novices sont accompagnés par des professionnels ou amateurs expérimentés, la plupart du temps bénévoles. Une fois formés, les élèves peuvent devenir à leur tour professeurs. Partage et collaboration sont ainsi les maitres-mots de ces espaces pédagogiques.
Différents projets, dans des domaines très variés – sport, handicap, design, applications mobiles, robotique etc. -, ont vu le jour au sein du FabLab de l’UNC. A titre d’exemple, nous pouvons citer le projet “Handirace” développé en partenariat avec un athlète handisport de haut niveau ou encore le projet “Smart Marina” qui s’est déroulé dans le cadre d’un enseignement en informatique embarquée. Cette année encore, le FabLab sera ouvert à tous les étudiants, le personnel et les partenaires de l’université, mais aussi aux associations et aux entreprises dès lors qu’une convention existe avec l’UNC. Ainsi, au-delà de l’aspect technologique, c’est l’aspect éducatif qui ressort ; à une époque où l’éducation doit elle-aussi réussir sa transformation numérique, le FabLab se présente comme une sorte de “boîte EdTech” à disposition de tout un chacun.
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