Aujourd’hui, plus de 55 % de la population mondiale utilise les réseaux sociaux au quotidien ! Celles qui étaient, auparavant, des plateformes uniquement “sociales” deviennent à présent de véritables outils marketing et business. Facebook, Instagram, Tiktok, LinkedIn, Twitter, dans cette série, on vous livre les dernières actualités et les tendances des réseaux sociaux “all around the world”. 

La semaine dernière, nous nous intéressions à l’empreinte environnementale de nos réseaux sociaux préférés ! Et au petit jeu de la pollution numérique, l’application TikTok apparaissait comme le mauvais élève de la classe… Cette semaine, la filiale du géant chinois ByTeDance refait parler d’elle : les USA ont en effet ouvert une enquête contre le réseau social concernant son impact sur la santé mentale de ses plus jeunes utilisateurs. Alors, trop toqués les tiktokeurs ?  

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Insta et TikTok, compétitifs même dans le pire 

Souvenez-vous : en décembre dernier, nous faisions le point dans cette série sur les accusations portées à l’encontre d’Instagram par deux procureurs généraux des Etats-Unis. La filiale du groupe Meta était accusée de “casser la tête” de ses utilisateurs les plus jeunes. Des publications du Wall Street Journal avaient alors révélé que Meta avait passé sous silence des enquêtes menées en interne et qui attestaient bien d’une connaissance des effets négatifs produits par Instagram, notamment sur le rapport des adolescents à leur corps. Des membres du Congrès américain avaient entrepris des actions contre le réseau social.  

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Les jeunes déprimés par les réseaux ? © Getty Images

Et bien cette semaine, rebelotte ! Une coalition bipartite de procureurs généraux américains a ouvert une enquête contre TikToK, avec des accusations similaires : l’application ne protègerait pas suffisamment la santé mentale de son jeune public. Les États de Californie, de Floride et du Kentucky cherchent ainsi à savoir si la façon dont TikTok promeut et commercialise sa plateforme est en effet néfaste pour la santé de nos ados. En cause notamment, les incitations à augmenter le temps passé sur le réseau et la fréquence d’engagement avec celui-ci. L’enquête doit ainsi étudier si TikTok a violé les lois de protection des consommateurs de l’État et mis son public en danger. 

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Les jeunes, mais pas que… 

L’ouverture de cette enquête fait d’ailleurs suite aux révélations – il y a quelques semaines – de Candie Frazier. Cette ancienne modératrice de TikTok avait déjà sollicité un recours collectif auprès du tribunal de Californie concernant son ex-employeur. Elle dénonçait notamment un rythme de travail drastique, impliquant le visionnage de plusieurs centaines de vidéos à raison de douze heures de travail par jour !  

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« Et là, tu peux voir que ça va chauffer pour nous…  » © Codeur

TikTok serait donc également laxiste avec la santé mentale de ses collaborateurs. Avec un nouveau contenu publié à peu près toutes les 20 secondes, les modérateurs sont parfois contraints de visionner jusqu’à dix vidéos simultanément pour optimiser leur temps de travail. Des vidéos dont les contenus sont parfois extrêmement violents, des pauses ultra-réduites, des pressions de ByteDance quant aux performances et des sanctions si jamais les modérateurs n’étaient pas assez productifs : voilà bien de quoi mettre en l’air la santé mentale de n’importe qui. Soyons toutefois francs : pas sûr que leurs homologues américains soient mieux traités. Facebook avait d’ailleurs dû verser 52 millions de dollars en dommages et intérêts à ses modérateurs de contenu après un scandale similaire en 2020…  

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La lanceuse d’alerte Frances Haugen avait mis le feu aux poudres de Meta © Le Monde

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Les réseaux sociaux, rois d’internet… et de la controverse 

En décembre dernier, Cloudfare couronnait TikTok comme le site le plus visité au monde, devant Google et sa galaxie de services. Une première place qui ne devrait que se consolider grâce à un contingent d’un milliard d’utilisateurs, mais qui se célèbre donc sur fond d’accusations et de scandale. Depuis les révélations de la lanceuse d’alerte Frances Haugen, ce sont donc de drôles de perspectives qui s’ouvrent pour les réseaux sociaux : ils n’ont jamais eu autant de succès et n’ont en même temps jamais suscité autant de défiance !  

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