C’est avec une douceur non dénuée d’expertise que Dominique Laulom partage son quart de siècle d’expérience d’entrepreneur en Nouvelle-Calédonie ; l’actuel président du « Réseau Initiative NC » est également le fondateur et co-gérant, avec Sébastien Rambaud, de la société Artemis Consultant. Spécialisée dans la vente de progiciels de gestion et de dématérialisation et, notamment de trois produits de la gamme SAGE, Dominique s’est confié sur son activité et sur les avantages des systèmes d’informations de gestion et de la dématérialisation en entreprise. Rencontre avec un homme qui « connaît le métier »…

Chers lecteurs, Dominique a un mot à vous dire… © NeoTech

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Bonjour Dominique et bienvenu sur NeoTech ; pour débuter notre échange, peux-tu te présenter à nos lecteurs et nous résumer ton parcours en quelques dates clés ? 

Bonjour. Merci de me recevoir sur NeoTech ! Je suis le co-gérant d’Artemis Consultant, une société qui a déjà plus de 20 ans d’expérience dans le domaine de l’informatique de gestion. Arrivé en 1995 sur le territoire, j’ai créé Artemis en 1998. 

Depuis cette création, nous avons connu des hauts et des bas, comme toute entreprise ; en 2003, je me suis associé avec Sébastien Rambaud qui est, tout comme moi, un ancien consultant de l’éditeur SAGE en métropole. Depuis 2014, nous avons stabilisé l’équipe avec un effectif actuel de quatre salariés.

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Quelle est l’offre de service d’Artemis Consultant sur le territoire et en quoi répond-elle à un besoin spécifique de l’écosystème ?

Artemis Consultant

Nous proposons, entre autres, des solutions de gestion, des produits de la gamme SAGE qui est un éditeur métropolitain. Ce sont des outils de gestion commerciale, de paie et de gestion des ressources humaines. Nous proposons également Yooz, un logiciel de dématérialisation des factures d’achat qui est interfacé avec les logiciels de comptabilité que nous commercialisons mais également avec ceux d’autres marques. 

Nous avons également d’autres outils de dématérialisation qui concernent notamment les bulletins de paie : TEDD RH. Cette solution permet d’englober toutes les fiches de paie et de les envoyer par mail aux salariés ou de les déposer dans un coffre-fort électronique. 

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Qu’est-ce qu’un système d’information de gestion et quelle est son utilité au sein d’une entreprise ? 

Ces systèmes permettent de centraliser les flux comptables ou de facturation et de redistribuer ces informations de manière plus facile grâce à une logique d’automatisation. 

Plus concrètement, si l’on prend l’exemple de la paie, l’entreprise dispose d’un outil externe qui peut être SAGE ou un autre et qui permet de générer les pointages et le suivi de l’activité des salariés. Cet outil remonte alors ces informations de manière automatisée dans la solution de gestion de la paie afin de permettre à l’utilisateur de créer et extraire les bulletins de salaire, de générer les virements et de sortir les déclarations, en fin de mois ou de trimestre. Tout ça se fait de manière automatisée afin que l’utilisateur n’ait pas besoin de retraiter les informations. 

Globalement, ces solutions permettent à l’utilisateur d’éviter de se consacrer à des tâches répétitives et de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. L’utilisateur est là pour contrôler ce que fait la machine et vérifier que les données injectées par les différents systèmes sont cohérentes et donnent le résultat escompté… Un énorme gain de temps !

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A quels secteurs vous adressez-vous et pour quels résultats ? 

On intervient dans l’ensemble des secteurs économiques en Nouvelle-Calédonie dans des entreprises de 1 à plus de 300 salariés. Nous exerçons ainsi dans tous les domaines d’activité, de l’hôtellerie à la santé en passant par le domaine bancaire ou ceux du commerce et de l’industrie. 

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Pourriez-vous nous présenter les solutions SAGE et nous expliquer à quels besoins elles répondent ? 

Nous commercialisons trois lignes de produits SAGE : la ligne 100, plutôt adaptée aux TPE / PMI, qui est commercialisée « on premise », sous forme de licences qui sont louées sur une durée ou en mode « hébergé » ou « SaaS ». On parle là de services à la demande. 

Nous vendons également la ligne 1000 qui est un ERP et un logiciel en « full web » ; pour terminer, nous proposons aussi « SAGE Paie et RH » qui est un logiciel de paie qui a été adapté à notre territoire, notamment au niveau du plan de paie car nous avons certaines règles qui diffèrent de celles de métropole. Nous avons fait en sorte que cette paie soit en adéquation avec le droit du travail calédonien

Par ailleurs, nous proposons également Yooz, l’outil de dématérialisation dont je vous ai parlé précédemment, qui est un produit en mode « SaaS » interfacé avec la ligne 100 et la ligne 1000. Le dernier produit, c’est TEDD RH, une solution qui embarque différents modules, notamment celui de la signature électronique. Ce dernier permet également de dématérialiser les bulletins de paie. Ces deux dernières solutions peuvent fonctionner avec nos deux lignes de produits SAGE.

Notre objectif, au sein d’Artemis, c’est effectivement d’avoir une complémentarité dans nos équipes. A l’heure actuelle, l’équipe qui travaille sur la « Ligne 100 » ne peut pas intervenir sur la « Ligne 1000 » et vice-versa. Nous devons donc dédoubler les équipes. On essaie donc d’avoir un tronc commun sur certains modèles de logiciels et ça nous permet d’avoir des équipes globalement interchangeables. Yooz est d’ailleurs parfaitement adapté à cette logique car il s’interface aisément avec les solutions SAGE et toutes nos équipes peuvent intervenir dessus. C’est la même logique avec TEDD RH qui peut être interfacé avec Cal Paie NC, par exemple… 

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Votre offre de service s’articule autour de l’« Analyse, mise en œuvre, assistance » : qu’est-ce que cela signifie concrètement pour une entreprise ? 

La première étape concerne l’analyse des besoins. Bien souvent, nos clients ont du mal à les identifier et les communiquer. C’est un problème car cette analyse est une feuille de route qui va permettra l’aboutissement, correct ou non, du projet. Si on ne sait pas où on va, on va dans le mur ! Nous sommes donc là pour écouter cette expression des besoins qui peut être réalisée avec des spécialistes du territoire. 

A partir de cette analyse, on étudie la faisabilité et on produit une réponse à ce cahier des charges ; nous planifions ensuite les travaux en partant de la mise en place d’un « jeu d’essai » dans lequel on va démontrer que l’outil répond aux besoins et l’ajuster si nécessaire. Une fois ce « test » effectué, nous démarrons l’intégration des produits chez nos clients. 

Enfin, nous pouvons également accompagner nos clients à travers des formations et des contrats d’assistance ; certains produits, comme la comptabilité, peuvent démarrer plus vite que d’autres, un logiciel de gestion commerciale ou de paie par exemple… tout simplement parce qu’en comptabilité, on peut récupérer les données directement sur les anciennes applications, on vérifie qu’elles sont correctes et on les ré-injecte dans le système avant de mettre en place l’aspect formation. La gestion commerciale peut faire naître des besoins particuliers, en matière de gestion des stocks par exemple, et nécessite ainsi une analyse beaucoup plus approfondie. Il en est de même pour la paie car il va falloir valider que le paramétrage du plan de paie se calcule correctement en fonction de la demande du client et des règles d’actualité. 

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Accompagnement sur toute la chaîne de valeur par © Artemis Consultant

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Artemis Consultant était présent lors du récent salon « Digi Expo » : quel est votre ressenti sur cet événement et qu’en avez-vous tiré spécifiquement ? 

Et bien bravo ! C’était une belle opportunité à laquelle nous participions pour la première fois ; en effet, cet événement permet aux acteurs économiques dans le domaine du numérique de se faire connaître et de rencontrer l’écosystème et ses acteurs. A titre personnel, j’ai ainsi retrouvé d’anciens contacts que je connaissais par ailleurs mais j’ai également pu rencontrer des prospects

Certes, nous n’avons pas eu les résultats commerciaux escomptés car c’était notre premier salon et qu’il n’y a pas eu la foule qu’on attendait sur les stands mais nous avons eu des visites et c’est plutôt positif. Pour ma part, j’ai trouvé qu’il était nécessaire et important que nous y soyons car ce genre d’événement nous redonne de la visibilité. Nous avons eu cinq ou six prospects qui ont visité notre stand et ces contacts ont débouché sur des leads qui nous permettront peut-être de concrétiser une vente dans les prochaines semaines. Globalement, c’est un événement à refaire en revoyant peut-être un peu le format et la communication.

© LNC revient sur Digi Expo en une petite vidéo…

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Quel regard portez-vous sur la transition numérique du tissu économique calédonien ? Quelles barrières avez-vous identifié pour quelles opportunités ? 

Au cours des dernières années, j’ai noté que certaines entreprises calédoniennes ne comprennent pas les enjeux liés à cette transition numérique… Elles ont parfois du mal à en comprendre l’utilité et, pour preuve, nous rencontrons beaucoup de réticences, notamment sur la partie dématérialisation des flux des achats des services comptables. Ils se demandent réellement quel est l’intérêt… A mon sens, c’est un problème de pédagogie : nous devons être plus clairs sur le fonctionnement du produit et les gains associés à son usage.

Artemis Consultant
Explications d’une nouvelle norme européenne © le wiki de Gestan

Autre constat, alors qu’en métropole, la logique de dématérialisation est bien ancrée sur le marché, elle est encore loin d’être comprise en Calédonie. La mise en place des « Factur-x » en Europe – plus aucune facture papier en Europe d’ici 2024 – c’est quelque chose qui va mettre un peu de temps à arriver en Calédonie… Ce retard peut être une bonne chose : il permet aux entreprises d’évaluer les avantages et inconvénients et d’opter ensuite pour la meilleure solution. 

Évidemment, ce constat ne concerne pas toutes les entreprises calédoniennes car certaines ont déjà mis en place une stratégie et des outils de dématérialisation… mais d’autres ont fait marche arrière après avoir intégré ces outils ! Il va falloir travailler sur cette notion de pédagogie auprès des entreprises calédoniennes et je crois qu’il faut prendre le temps de comprendre qu’il existe une période d’adaptation pour optimiser le fonctionnement des produits avant qu’ils soient parfaitement efficaces. Le coût ne semble pourtant pas être un frein car on parle de « Saas » donc de location et, en termes de prestations, on reste sur des volumes raisonnables pour le client qui est rapidement opérationnel. 

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Un dernier mot ou une dernière actualité pour la route ? 

Notre axe de développement sur l’année 2023 concernant la digitalisation : dématérialisation des flux d’achat et des RH. Il y a encore plein de beaux défis à relever ! 

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