Aujourd’hui, plus de 55 % de la population mondiale utilise les réseaux sociaux au quotidien ! Celles qui étaient, auparavant, des plateformes uniquement “sociales” deviennent à présent de véritables outils marketing et business. Facebook, Instagram, Tiktok, LinkedIn, Twitter, dans cette série, on vous livre les dernières actualités et les tendances des réseaux sociaux “all around the world”.
La semaine dernière, nous revenions sur l’enquête ouverte aux Etats-Unis contre TikTok. Le réseau chinois était accusé de porter atteinte à la santé mentale de ses plus jeunes utilisateurs ainsi que celle de ses modérateurs de contenus. Cette semaine, c’est au tour des réseaux américains de subir la vendetta politique d’un Etat ! Après Facebook et Twitter, la Russie a en effet décidé de bloquer Instagram sur son territoire…
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“Coup d’Etat contre les blogs”
C’était le 11 mars dernier. Meta, la maison mère de Facebook et Instagram, annonçait autoriser les appels à la violence et les messages de haine contre les forces russes engagées en Ukraine. Une décision qui ne pouvait rester sans conséquence : le gouvernement de Poutine n’a pas mis longtemps avant de réagir en bloquant les réseaux sociaux étrangers. Pour l’heure, seul YouTube a été épargné… Mais pour combien de temps ? La plateforme vidéo de Google a en effet bloqué tous les canaux russes de propagande, y compris Russia Today…
Pour de nombreux observateurs, cette censure était depuis longtemps fomentée. Lundi 14 mars, avant son blocage, Instagram était le dernier grand réseau social non-russe encore pleinement fonctionnel dans le pays. TikTok avait auparavant bloqué la mise en ligne de nouvelles vidéos et l’accès aux contenus publiés depuis l’étranger. Les messageries WhatsApp (également propriété de Meta et qui compte 50 millions d’utilisateurs en Russie) et Telegram restent normalement accessibles. Le journal d’opposition Novaïa Gazeta n’a pas hésité à mentionner en première page un “Coup d’État contre les blogs” qui pourrait provoquer une vague de mécontentement social…
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Des millions de Russes privés de revenus
Instagram était devenu particulièrement populaire en Russie, où le réseau social revendique près de 80 millions d’utilisateurs pour 144 millions d’habitants. L’interdiction de cette semaine est particulièrement difficile à encaisser pour les influenceurs, acteurs d’une économie numérique en plein essor au pays des Tsars : on estime à 100 millions de dollars le chiffre d’affaires annuel généré par les influenceurs russes en revenus publicitaires !
Même son de cloche pour certains auto-entrepreneurs russes pour qui Instagram était devenu la vitrine à travers laquelle ils vendaient leurs services. Toujours selon le journal moscovite Novaïa Gazeta, ces blocages en chaîne pourrait bien se retourner contre le pouvoir en place : jusqu’alors très apolitiques, les citoyens russes privés de cette source de revenus, pourraient rapidement et brutalement se politiser. Pas du genre à s’émouvoir, le gouvernement de Poutine a déjà annoncé réfléchir à engager des poursuites contre Meta ainsi que sa volonté de placer le groupe de Zuckerberg sur la liste nationale des organisations “extrémistes”… L’art de la désinformation !
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L’internet, champ de bataille de la Russie
Depuis le début de l’invasion des forces russes en Ukraine, chaque jour apporte son lot d’affrontements armés et de victimes bien réelles sur le terrain. Mais s’il y a bien une autre tendance qui se dégage de cette guerre, c’est la volonté de Poutine de mener – en parallèle à son invasion – une cyberguerre organisée contre l’Ukraine et ses défenseurs. Aux offensives de cyber-coercition à l’encontre des infrastructures ukrainiennes s’ajoutent désormais des grandes manœuvres de désinformation et de censure sur les plus grands réseaux sociaux du monde. Avec cela, “l’opération spéciale” – cette périphrase du gouvernement pour désigner la guerre en Ukraine – a plus que jamais coupé les foyers russes du reste du monde…
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