Les 20 et 21 novembre, le Centre administratif de la province Sud a pris des airs de hub de la donnéegéospatiale à l’occasion du GISDay 2025, un événement devenu incontournable organisé par le Club de la Géomatique de la Nouvelle-Calédonie. Cette année, durant deux jours, chercheurs, institutions, entreprises et passionnés ont exploré ce qui façonne notre compréhension du territoire : la géomatique. Un mélange dedonnées, de cartes et d’observations de la Terre pour éclairer l’action publique et booster l’innovation locale.

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La géoma quoi ?

Pour beaucoup, la géomatique reste une discipline mystérieuse, presque confidentielle, voir inconnue au bataillon. Et pourtant… elle est partout. Dans nos trajets du matin, dans les cartes météo que l’on consulte, dans la gestion de nos réseaux, dans la protection de nos forêts, et même dans la localisation de notre dernière livraison. En somme, la géomatique, c’est l’art de collecter, analyser et représenter l’information géographique grâce à une panoplie d’outils tels que des satellites, des drones, des SIG, l’intelligence artificielle, la photogrammétrie, des capteurs environnementaux, de la cartographie numérique… 

Autant de technologies qui transforment de simples données en cartes, modèles 3D ou simulations, ouvrant une fenêtre sur ce qui se passe (réellement) autour de nous. Comment évoluent nos écosystèmes ? Où implanter les infrastructures de demain ? Comment surveiller les espaces maritimes ou anticiper les risques climatiques ? Autant de défis auxquels la géomatique apporte des réponses. Si on grossit un peu le trait, on pourrait dire que c’est un peu le GPS de la décision publique pour accélérer les transformations du territoire et agir au plus juste.

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Synthèse de la première réunion du club en 2025 © Club de la Géomatique

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Une huitième édition pas comme les autres

Cette année, pour la première fois, le GISDay Nouvelle-Calédonie s’est déroulé sur deux journées complètes, rythmées par des sessions thématiques, chacune pensée pour éclairer une facette de l’écosystème géomatique local. Et autant le dire, cette huitième édition a montré un territoire en pleine accélération numérique. La plénière d’ouverture a ainsi donné le « LA » en dévoilant cette discipline en mouvement. 

Entre les travaux de cartographie des potentialités agricoles de la province Sud, les initiatives de Data Terra en Océanie et les évolutions de GéoRep.nc (qui souffle déjà ses 20 bougies), les participants ont pu mesurer la maturité croissante des outils qui structurent le territoire. Pour le deuxième acte de cette première journée nous sommes partis dans l’univers « Data & Infra ». Digitalisation des réseaux d’eau potable, API de localisation au service de l’interopérabilité, photogrammétrie, futur Centre de Données et de Services local… On y voit se dessiner une Nouvelle-Calédonie plus « smart », capable de structurer, mutualiser et valoriser ses données. 

Puis, cap vers le ciel. Drones, satellites, LiDAR, observation spatiale… la session dédiée aux technologies aériennes et spatiales a montré combien la vue d’en haut permet de comprendre ce qui se joue en bas… 

La deuxième journée a démarré avec un focus sur la rencontre entre données géospatiales et intelligence artificielle entre modèles de fondation, embeddings et IA pour la biodiversité. La suite de la matinée a mis en avant des outils concrets, déjà déployés sur le terrain : surveillance maritime en temps réel, mise en place de GeoNode à Wallis-et-Futuna, schémas directeurs SIG pour les collectivités… Autant de projets opérationnels qui montrent que la géomatique est un levier au service de la gestion quotidienne du territoire. 

Pour l’après-midi nous avons basculé du côté des talents. Et pour cause, former la relève est devenu un enjeu stratégique. Retour d’expérience du GISDay au collège de Tuband, présentation du Diplôme Universitaire SIGNES de l’UNC, initiatives du Vice-Rectorat, programmes pédagogiques Esri, actions de la Maison du Ciel et de l’Espace, la formation OCEAN IA… Tout converge vers une même ambition : faire de la géomatique une compétence structurante pour les générations futures. Enfin, parce que la géomatique est aussi un terrain d’expression créative, le GISDay s’est conclu sur une session « Art & Cartographie », où les données se sont transformées en œuvres visuelles. Car oui, au-delà de la donnée, la géomatique peut aussi être une façon sensible de raconter le monde.

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Comprendre le territoire et imaginer celui d’après

Le GISDay 2025 n’a pas seulement présenté des outils, des projets ou des cartes. Il a mis en lumière l’importance de la géomatique dans la transformation du territoire. Elle irrigue l’action publique, booste l’innovation, renforce la résilience et forme les talents qui feront la Nouvelle-Calédonie de demain. Rendez-vous en 2026 pour une nouvelle exploration du territoire… vu d’en haut, d’en bas et surtout, sous toutes ses dimensions.

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