Aux grands maux, les grands remèdes… Du dimanche 3 novembre au vendredi 14, neuf âmes motivées ont sillonné les routes du Caillou, de Koné jusqu’à Yaté, en passant par les collèges, lycées et tribus avoisinantes. L’occasion pour cette petite équipe d’aller prêcher la solution entrepreneuriale à des publics scolaires et, plus globalement, à la jeunesse calédonienne. Retour sur une épopée à quatre roues, pleine de bonne humeur et de sens. 

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Entrepreneuriat, un pour tous, tous pour un ! 

Au micro du lycée Jules Garnier, Julie Micheli verse quelques larmes lorsqu’elle partage son analyse de cette aventure aussi humaine que pédagogique devant un parterre de partenaires, institutionnels, associatifs et de jeunes du lycée, hôte réfectoire de l’événement « bilan ». Il faut dire que cette enseignante hyperactive a de la suite dans ses préceptes pédagogiques : instigatrice du « Parcours Entrepreneurs », un dispositif qui vise à « créer son entreprise fictive » à travers la rédaction d’un business plan en milieu scolaire, Julie s’est vite rendue compte d’une chose : parler aux jeunes de Nouméa, c’est bien. Aller à leur rencontre directement là où ils habitent, c’est encore mieux ! 

« Le message central de ces projets est clair : faire comprendre à tous les publics que l’entrepreneuriat est une option accessible à tous les Calédoniens, jeunes et moins jeunes » – Julie, hyperactive, hypermotivée. 

Aussi, secondée par une équipe « terrain » composée de Claire Louveau (Impulseo), Véronique Mézille (Anyways), Guillaume Terrien (NeoTech / NeoMedia) et des trois jeunes vaillants entrepreneurs de la 1èreSTMG, Lysseka, Darius et Rosper – sans oublier leur fidèle acolyte Filippo, stagiaire de l’ADIE, la petite troupe s’est mise en branle pendant près de quinze jours pour parler de l’option entrepreneuriale, identifier les freins, valoriser les entrepreneurs locaux et présenter les dispositifs d’accompagnement et de financements. Ainsi, à Koné, Koumac, Touho, Canala, Païta, Yaté, Saint-Louis, au Mont-Dore et jusqu’à Nouméa, l’équipe a tracé sa route, accueillie chaleureusement à chaque étape. 

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Milieux scolaires et terres coutumières

Des nuits « scolopendrées » en mode colonie de vacances aux réveils bien matinaux, et jusque sous les jets des douches froides, la petite équipe a pu sensibiliser quelques centaines de Calédoniens mais également recenser les besoins en matière d’accompagnement. Chaque intervention matinale en milieu scolaire permettait à la fois de présenter le « Parcours Entrepreneurs » au enseignants et élèves, que de faire témoigner des entrepreneurs locaux – coucou Max, Jefferson, Aude, Enzo et tous les autres speakers d’un jour ! – et d’appréhender la création d’un projet à travers des ateliers aussi ludiques de pédagogiques. 

« Être entrepreneur, c’est croire en ses rêves ! » – Max, poète-entrepreneur de Koné

Les après-midis, parfois rocambolesques, avaient pour objectif d’aller au contact de la jeunesse, directement dans leur tribu. Bien accompagnée par l’ADIE, l’équipe a ainsi pris le temps, après de nombreuses coutumes solennelles de Darius, de partager des moments avec ceux qui se sentent loin de cette vocation. Tout n’a pas été facile mais l’accueil et les échanges sur place ont eu le mérite de poser des enseignements et de baliser les contours d’une future démocratisation du « Parcours ». Parmi les freins souvent mentionnés, la mobilité, l’accès aux financements ou encore au foncier coutumier sont revenus à de multiples reprises. Pourtant, toutes les personnes croisées ici et là se sont montrées intéressées par le projet et par la dynamique entrepreneuriale. De quoi passer de l’idée au projet dans quelques semaines ?

« Il faut savoir se saisir des forces de notre terre ; ici, sur la Côte Oubliée, nous avons le climat qui permet de faire pousser le café, le cacao, la vanille et bien d’autres produits d’exception. On ne peut pas seulement râler parce qu’à l’est, ils ont du nickel ! Nous aussi, nous avons du potentiel et des forces alors identifions nos besoins, regroupons-nous et travaillons pour que la Côté ne soit plus « Oubliée » » – Jefferson, entrepreneur clairvoyant

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Une aventure humaine puissante

A l’instar de l’ADIE et de ses agences locales et/ou mobiles, le meilleur moyen de diffuser un message autour de l’entrepreneuriat est sans doute encore d’aller à la rencontre de celles et ceux qui s’en sentent exclus ou qui n’ont pas accès à l’information. Dans ce contexte, la « Caravane de l’entrepreneuriat » coche toutes les cases d’un projet pédagogique réussi qui, au-delà de son aspect inclusif et social, a permis à ses participants de vivre une aventure humaine exceptionnelle. Rendez-vous l’année prochaine pour une deuxième édition sur toutes les routes de la Nouvelle-Calédonie ! 

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