En partenariat avec OPEN NC
Le Cluster Numérique OPEN NC regroupe près de 90 entreprises de la filière numérique et cherche à créer des synergies et des vocations pour développer localement le secteur. Dans ce contexte, NeoTech vous propose de découvrir ses adhérents à travers une série qui leur est consacrée : les OPENews…
L’objectif ? Mettre en lumière les nombreux savoir-faire et expertises présents sur le territoire et soutenir la croissance d’une filière d’avenir pour la Nouvelle-Calédonie. Dans l’épisode précédent, nous avions rencontré les gérants de Magis, la société qui apporte son expertise dans le domaine de la géomatique. Cette semaine, on vous fait voyager avec le cluster NCT&I, New Caledonia Trade and Invest. Nous avons posé quelques questions à Cécile Chamboredon, la directrice pour en savoir plus sur la structure qui portent les entreprises du territoire vers le reste du monde.
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Bonjour Cécile et bienvenue sur NeoTech. Peux-tu nous présenter NCT&I, son historique et sa raison d’être ?
New Caledonia Trade and Invest est une association transectorielle crée en 2015 à l’initiative d’entreprises privées qui ont souhaité se regrouper pour accompagner les entreprises calédoniennes dans leurs démarches à l’international. La raison d’être de NCT&I est d’aider les entreprises du territoire à aller plus loin et à trouver des débouchés à l‘international, à la fois pour leurs produits pour les services et les biens immatériels. L’autre objectif est aussi de ramener des devises dans le pays pour participer au rééquilibrage de la balance commerciale de la Nouvelle-Calédonie.
Après huit ans d’existence, NCT&I a atteint une taille de croisière à 110 membres, et compte plus de quarante partenaires dans la région Pacifique pour répondre aux questions d’entreprises de tous les secteurs. L’équipe salariée est composée de moi-même, de Sandra Pilloton, l’assistance de direction à Nouméa et de Rhenaud Hette, chargé de mission export à Fidji. Nous avons acquis une solide expertise du monde de l’export, grâce aux différents modes d’actions comme l’étude de marché, l’identification de partenaires, la réalisation de mission économique collective et individuelle sur pays cible ou encore l’organisation et l’accompagnement logistique sur un salon.
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Quel est le lien entre le cluster NCT&I et l’économie numérique ?
Exporter de Nouvelle Calédonie vers le reste du monde, ce n’est pas seulement le nickel, les crevettes et les autres produits de la mer. C’est aussi exporter des services, et l’évolution du cluster dans le recrutement de ses membres est fortement enrichie par des prestataires de services qui souhaitent se projeter dans la région Pacifique pour beaucoup mais aussi parfois au Japon ou en Europe.
Les acteurs de l’économie numérique peuvent donc également être membres de notre cluster. Si on creuse un peu plus le domaine du commerce international, le « digital trade » est aujourd’hui un de nos plus gros enjeux. La relation entre l’export de biens et de services et l’économie numérique prend ici tout son sens. Câble sous-marin, souveraineté de la data, transmission des datas sont autant de supports du commerce mondial.
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As-tu un exemple d’entreprise « Tech » ou « numérique » que vous avez accompagné à l’international ?
Je peux vous parler de l’entreprise AEL. Elle est adhérente à NCT&I depuis bientôt cinq ans, bien avant la création de la French Tech et très rapidement après la création du cluster. Elle n’a jamais hésité, malgré la taille de sa structure, à rejoindre un écosystème dynamisant et privé, et tenter de participer à toutes les opportunités qui se présentent.
Tout en étant très implantée dans le milieu de la recherche, AEL a rapidement compris que ses prescripteurs pouvaient être des chercheurs qui comprennent son modèle, mais que sa cible commerciale est les acheteurs des collectivités publiques, ou du monde industriel. Levée de fond et consolidation de la reconnaissance de ses produits et services auprès du public emphatique, mais aussi démarche commerciale traditionnelle avec des études de marché, pays par pays, des recherches de partenaires en Australie, Fidji et en Nouvelle-Zélande.
Pour le monde de la Tech, NCT&I accompagne sur la recherche de clients finaux et de chiffre d’affaires quand d’autres structures comme la French Tech seront plus sur les recherches d’investisseurs dans le cadre des levées de fond. Nous avons une vraie complémentarité.
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Quel regard portes-tu sur la transformation numérique de la Nouvelle-Calédonie et, plus globalement, de la région du Pacifique sud ?
La région Pacifique Sud est en quête de « leadership » et de diversité d’acteurs en terme de transformation numérique pour accélérer les réponses à un besoin réel mais qui tarde à se dynamiser. Encore une fois, la taille critique permettant de booster un écosystème est difficile à atteindre uniquement en Nouvelle-Calédonie ou alors en Polynésie française. C’est encore une fois un domaine où le regroupement des forces de plusieurs territoires, et pas uniquement français sera le « leverage » qui apportera le dynamisme requis par le marché. Nous sommes convaincus que la multiplication des échanges dans le Pacifique Sud se fera dans un futur proche.
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