180 patates, ça permet de faire quelques frites de qualité ! Hier, au Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, le “Haussariat” pour les intimes, une conférence de presse un poil “people” était organisée pour célébrer le lancement du dispositif “France 2030 régionalisé en Nouvelle-Calédonie”, jadis nommé “PIA”, quatrième du nom. Deux appels à projets “innovation” et “filières” qui pourraient mettre un peu de beurre dans les taros des entrepreneurs calédoniens. Et Dieu sait qu’ils en ont besoin ! 

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PIA 4, l’entrepreneuriat innovant à la recherche d’un hippocampe ! 

Il était presque 17h quand la grande porte de la grande salle du Haut-Commissariat s’ouvrit, laissant pénétrer face à un public venu en nombre, une délégation qui avait fière allure. En tête de ce cortège, M. le Président, Alcide Ponga, suivi de près par M. Le Franc, Haut-Commissaire, qui s’est chargé du discours d’accueil et de cadrer le sujet de cette réunion tant attendue. En effet, après de longs mois d’expectative et quelques rebondissements, le dispositif “France 2030 régionalisé en Nouvelle-Calédonie”, embarqué dans le grand plan d’investissement éponyme et dédié “au financement des projets innovants et à leur industrialisation”, faisait son lancement officiel. “Bingo”. 

Je vais vous avouer quelque chose qu’il ne faut pas répéter : je ne connaissais pas ce dispositif avant de venir ici” – Alcide Ponga, bienvenu dans la nébuleuse de la tech. 

C’est par cet honnête et compréhensible aveu qu’Alcide Ponga débutait son discours avant d’enchaîner sur les bienfaits d’un tel investissement local, arguant que la “situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie va nous plonger encore plus en avant dans l’accompagnement à l’innovation et à l’entrepreneuriat”. Réjouissant. Le Président du 18ème GNC conclut sa prise de parole par un motif d’espoir : “j’espère que ces financements permettront de créer la première licorne néo-calédonienne”. Licorne ou hippocampe ? 

Ce fut ensuite au tour de M. Petelo Sao, membre du GNC en charge, notamment, de l’innovation technologique de se plier au jeu du discours afin de rappeler que ce dispositif s’intégrait et complétait la « Stratégie Pays de l’Innovation« , propulsée à l’époque par M. Vaimu’a Muliava et dont on avait peu entendu parler depuis les “événements”. Plusieurs objectifs au cœur de cette ambition : “renforcer ces projets à impact social et sociétal important et créer des ponts économiques nécessaires et des emplois à Nouméa et sur l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie”. Super bingo ! 

“Après le lancement du projet régional “Village Pacific Tech” mardi dernier, nous devons poursuivre et soutenir ces démarches d’intégration des entrepreneurs calédoniens dans leur bassin régional : c’est le rôle du gouvernement d’accompagner ces sujets et ces entrepreneurs.” – Petelo Sao, accompagnateur

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Et merci qui ? Merci BPI (et surtout l’État) !

Mais que serait ce soutien financier sans l’intervention de la Banque Publique d’Investissement “BPIfrance” opérateur financier du dispositif ? En effet, depuis de longs mois, Frédéric Langlade, Lise Pellerin et toute l’équipe “Outre-mer / Pacifique” de BPI luttent contre les éléments pour lancer le dispositif. Symboles de cette résilience toute ilienne, Jérôme Bouquet, en déplacement sur le Caillou pour l’occasion, a ajouté une couche de chantilly sur le gâteau aux “180 millions d’euros, euh non, de francs pacifique” lors de sa prise de parole : 

“Si le dispositif et les fonds sont assez consommés, nous pourrions bénéficier d’une enveloppe supplémentaire en fin d’année pour financer encore plus de projets et le développement de l’innovation locale” – Jérôme Bouquet, fin gourmet. 

Plus concrètement, ces financements seront orientés autour de deux catégories – avant une troisième opérée par la Banque des Territoires prochainement ? Un appel à projetsinnovation” qui vise à accélérer l’émergence, la croissance et la compétitivité d’entreprises innovantes et un second, “filières”, qui a pour objectif de renforcer la compétitivité des filières stratégiques. Les ambitieux candidats pourront ainsi déposer leur dossier “au fil de l’eau” – mais pas trop tard quand même… – sur le site du GNC en tenant compte des cahiers des charges “innovation” et “filières” publiés en ligne également. BPIfrance aura ensuite la charge de l’instruction et de la contractualisation des projets, ainsi que de leur suivi technique et financier. Un opérateur en or, dans tous les sens du terme ! 

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Retours d’expérience et bulles de Perrier

Pour boucler la boucle, il fallait bien quelques mots d’entrepreneurs lauréats du PIA3, le grand frère bien dispendieux du dispositif ; aussi, Elvys Gourou et Nolann Charles se sont respectivement pliés au jeu du “retour d’expérience” afin de rassurer et de prouver que les fonds dépensés avaient réellement servi à financer l’accélération de nos chères startups Atoflow et hivy, en plein développements régionaux. 

Tout était presque dit et la grand-messe pouvait se terminer dans les bulles de Perrier et les accolades entre les parties prenantes d’un écosystème qui a d’ores et déjà choisi de rebondir et de se positionner en locomotive de la Calédo du futur. En guise d’habile conclusion, parole à la banque avec Frédéric Langlade qui a su faire apprécier une dernière malice : 

L’argent est à la banque, il ne rapport pas d’intérêt donc… allez-y !” – Frédéric Langlade, un banquier qui pousse à la consommation… 

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