C’est à l’occasion d’un « Rendez-vous Tech & Bio » ces 7 et 8 octobre que l’agriculture biologique a enfin pu se défendre des clichés qui lui collent à la peau. Non, elle n’est pas l’affaire de bobos et oui, c’est un enjeu de taille pour les agriculteurs de Nouvelle-Calédonie !
Avec 1200 visiteurs sur les deux jours, les professionnels du secteur ont pu déconstruire les idées reçues autour du bio, démystifier cette pratique mais surtout échanger sur les innovations et les techniques portées par ce type d’agriculture. Alors que le bio ne représente que 2% des productions du territoire, ces deux journées ont été l’occasion de découvrir des techniques pour favoriser une agriculture plus durable. Carton plein pour les organisateurs de cette première édition calédonienne !
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Le salon « Tech & Bio » à la conquête du Pacifique
« Tech & Bio » est sûrement un nom qui ne vous parle pas si vous êtes néophyte dans le secteur. Pourtant, cet événement est devenu une référence dans le monde de l’agriculture européenne. Créé en 2007 en métropole par la Chambre d’agriculture de la Drôme, « Tech & Bio » avait pour ambition d’organiser un salon international autour de la question du bio dans l’agriculture, de ses innovations et de ses techniques, alors que ce sujet n’était encore qu’un concept destiné à une poignée de « bobos ». Quinze ans plus tard, ce salon est devenu un incontournable et il s’est exporté pour la première fois en outre-mer, dans notre chère Calédonie – et plus exactement à La Foa – sur les terres de Franck Soury-Lavergne, président de l’association Bio Calédonia.
Ce « rendez-vous Tech & Bio » sauce calédonienne était ainsi organisé sur l’exploitation certifiée bio de l’agriculteur, avec des parcelles préparées exclusivement pour l’occasion. Durant deux journées, les visiteurs pouvaient aller à la rencontre des 28 exposants et professionnels du secteur, assister à l’une des 35 conférences ou participer à l’un des 60 ateliers et démonstrations techniques. L’événement était gratuit et il a attiré les curieux, qui se disent prêts, pour certains, à repenser leurs pratiques. Le président des Chambres d’agriculture de France, Sébastien Windsor, était également en déplacement sur le territoire. L’occasion pour lui de partir à la rencontre de l’agriculture calédonienne et d’en apprécier le dynamisme.
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Semer la graine du bio dans l’esprit des agriculteurs calédoniens
Interrogé par « Les Nouvelles Calédoniennes« , le représentant de l’instance nationale du réseau des Chambres d’agriculture s’est dit très intéressé par certaines pratiques calédoniennes notamment dans l’agroforesterie : la volonté des agriculteurs de s’adapter au changement climatique est au cœur du processus d’innovation.
« Il y a des choses à ramener en métropole, ici vous êtes largement en avance » confie-t-il aux Nouvelles.
© LNC
Et pour cause, différents ateliers techniques ont été organisés et concernaient aussi bien la gestion des sols ou de l’eau que les outils technologiques permettant d’automatiser certaines tâches. Car oui : l’agriculture biologique est aussi une agriculture à la pointe de la technologie ! Mangeoires connectés pour se remplir automatiquement, tracteurs autoguidés ou encore systèmes d’irrigation connectés sont autant d’innovations qui ont su pleinement trouver leur place dans le bio. Les démonstrations et autres ateliers s’enchainaient en continu tout au long de ces deux journées, venant casser le cliché d’un immobilisme qui colle à la peau de l’agriculture bio.
L’objectif de cet événement était clair : créer une synergie autour de l’agriculture biologique pour trouver des solutions durables afin de nourrir les populations calédoniennes tout en étant respectueux des terres. Si, aujourd’hui, les productions labellisées bio ne représentent que 2% de la production totale en Nouvelle-Calédonie, ce « rendez-vous » était l’occasion de faire connaitre le secteur et d’inverser la tendance. S’il est illusoire d’imaginer une transition soudaine de l’agriculture conventionnelle vers une agriculture bio, mettre en avant les pratiques innovantes et permettre à chacun de s’approprier les techniques correspondantes est une première pierre à apporter à l’édifice d’une production agricole plus responsable. Le temps est donc à la réflexion collective et au partage.
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« Produire local, nourrir local, on est CAP ! »
Aujourd’hui plus que jamais, l’agriculture calédonienne représente un enjeu crucial dans notre quotidien. L’adaptation du secteur rural est primordiale pour faire face aux nouveaux enjeux : changement climatique et succession de périodes sèches (El Niño) puis de phénomènes de pluies intenses (La Niña) font du Caillou un territoire vulnérable. Mais ne soyons pas fatalistes pour autant : cet événement organisé par la Chambre d’agriculture et de la pêche (CAP) permet de concentrer et de partager des savoirs et des savoir-faire concrets, afin de construire ensemble l’agriculture de demain. Une agriculture qui mélangera alors méthodes de nos « vieux » et technologies innovantes !
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