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Épisode #3 – Start-up Chile
Dans les années 1950, au cours de ses recherches sociaux-économiques, un certain Schumpeter formula une idée : certaines entreprises pourraient être nourries et soutenues avec des ressources et un mentorat pour les aider à se développer sur leur marché. Les adeptes du « capital-risque » se pourléchèrent alors les babines et suivirent la pensée de l’économiste en investissant sur des entreprises à haut risque. Bien plus tard, en 1981, Bill Draper et ses fistons créèrent le premier incubateur au cœur même de la désormais célèbre Silicon Valley. Vous l’avez deviné, dans cette série d’articles, nous partons à la découverte des incubateurs et accélérateurs d’ici et d’ailleurs, de leur histoire, de leurs spécificités en saupoudrant chacun de ces focus de quelques success stories.
Après avoir découvert l’empire français des startups aka la Station F à Paris, changement de continent pour ce troisième épisode. En Amérique du Sud se trouve Start-Up Chile, un incubateur/accélérateur créé en 2010 par le gouvernement local pour encourager les entrepreneurs étrangers, locaux ainsi que les investissements venus d’ailleurs.
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Start-Up Chile : « mucho » innovation
Installé au coeur de Santiago, la capitale du Chili, l’incubateur a pour ambition d’être une plaque tournante de l’innovation en Amérique du Sud. Il a été créé du nom du programme lancé par l’exécutif local cette même année. C’est Nicolas Shea, homme d’affaires et conseiller en innovation au gouvernement à l’époque qui avait proposé cette idée. La mise en place du programme avait pour but de rendre le Chili plus attractif pour les investisseurs en attirant des startups prometteuses.
Il a attiré et attire encore de jeunes et talentueux entrepreneurs du monde entier, qui par la suite, stimule le développement local de nouvelles entreprises. Au départ, le programme offrait à chaque participant 40 000 dollars, un visa de travail et de locaux mis à leur disposition pour développer leur activité. En contrepartie, ils devaient rester six mois dans le pays et participer à des opérations de sensibilisation sur l’innovation et l’entrepreneuriat auprès d’étudiants chiliens.
D’abord prévu pour des startuppers étrangers, au bout de quelques années, le programme s’est ouvert à des entrepreneurs chiliens. Plusieurs milliers de candidatures affluent à travers le monde. Selon les médias, au bout de quatre ans, Start-Up Chile s’est imposé comme l’un des incubateurs d’entreprises publics les plus respectés d’Amérique latine.
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La « Chilecon » Valley
Sur la centaine de projets acceptés chaque année à Start-Up Chile, plus des deux tiers sont étrangers. Les porteurs de projets viennent d’Australie, d’Europe ou encore des États-Unis. Seule ombre au tableau : nombreux sont ceux qui repartent après les six mois de programme. Alors pour freiner ces départs, la CORFO, Corporation de développement de la production, propose dix millions de pesos supplémentaires aux entreprises qui développeront leur activité dans d’autres régions du Chili, une fois le programme terminé.
Selon une étude réalisée en 2013, la majorité des entreprises dirigées par des étrangers déploient des activités en dehors du Chili. Comment l’expliquer ? Peut-être par le fait que les entrepreneurs ne doivent aucun retour sur investissement à l’incubateur. Plus de 80% des projets ayant bénéficié d’un financement avaient trait aux technologies de l’information et des communications. Dans le pays, l’une des conséquences a été la création de nouveaux cursus universitaires sur l’innovation et l’entrepreneuriat.
Au total, près de 80 pays ont pris par au programme faisant de ce dernier l’un des plus importants au monde. Start-Up Chile propose trois protocoles d’accompagnement : The S Factory, un programme de pré-accélération pour les startups dirigées par des femmes; Seed, un programme d’accélération pour les entreprises avec un produit fonctionnel; et Scale, un accélérateur pour les sociétés constituées au Chili. Selon une étude menée en 2016, Start-Up Chile était le troisième accélérateur de startup le plus actif au monde. Aujourd’hui, il est classé comme le N°1 en Amérique du Sud.
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