1864. « La Nouvelle » vient d’ouvrir ses portes et, déjà, 250 « ouvriers de la Transportation » débarquent de l’Iphigénie sur le Caillou pour rejoindre le pénitencier de l’île Nou… Bientôt rejoints par « les Déportés », essentiellement des participants à la Commune de Paris, les bagnards sont condamnés aux travaux forcés. 159 ans plus tard, l’association « Témoignage d’un passé » (Atup) propose au public un parcours digital interactif à travers l’application Grall pour redécouvrir l’histoire de ces hommes et de leurs surveillants. Une nouvelle solution numérique au service de l’Histoire néo-calédonienne…
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Une visite ludique et interactive
« À chaque bâtiment intéressant, nous retrouvons une balise. D’autres points mentionnent des grandes thématiques du bagne, comme l’évasion… », indique Adèle Simon, directrice du site historique et coordinatrice de l’association dans « Demain en Nouvelle-Calédonie ». Grâce à l’application polynésienne « Grall », développée en 2021 par Glorytech, les Calédoniens vont pouvoir « revivre » l’histoire de ces bagnards directement sur leur smartphone à travers une promenade d’une heure dans Nouméa.
Le concept est simple et diablement efficace : après avoir téléchargé l’application sur un smartphone, un itinéraire est proposé ; les visiteurs débutent ainsi leur visite au débarcadère, avant de déambuler jusqu’à la demeure du Commandant, de passer devant la chapelle et de se rendre au « Boulevard du crime » etc… Chacune des étapes de la visite est « augmentée » grâce à une description historique, quelques témoignages et autres photos d’époque, des audioguides et même parfois une courte vidéo pédagogique.
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Une application au service du patrimoine calédonien
Les documents d’archives sur lesquels sont basés ces contenus sont principalement extraits du Mémorial du bagne calédonien et des Archives de la Nouvelle-Calédonie et permettent ainsi de rendre ce morceau d’histoire calédonienne visible et accessible à tous les férus d’histoire très simplement.
« On cherche à déconstruire l’imaginaire autour du bagne, par exemple l’idée que tous les forçats étaient des assassins ou des violeurs. Il y a des catégories très différentes, une bonne partie des condamnés étaient des vagabonds ou des voleurs de pain »
Adèle Simon, le numérique au service de l’Histoire calédonienne
Grâce à la technologie de géolocalisation, cette visite autonome permet de replonger les Calédoniens dans leur passé et de favoriser une forme de « devoir de mémoire » ; une application intuitive et interactive dont la Mairie de Nouméa se sert fort à propos pour valoriser le patrimoine culturel de l’île, notamment à l’occasion du Mois du Patrimoine qui s’est déroulé en septembre 2022. Une illustration ô combien pertinente pour montrer que la culture n’est pas accessible que dans les musées et, qu’elle aussi, peut venir jusqu’à vous… à travers votre smartphone.
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