Ia ora na ! Après deux journées « So Tech, So Good », une partie de l’écosystème « tech » calédonien décollait pour Tahiti afin de participer aux « Nāhiti Innovation Days » organisés sur trois jours par l’Université de la Polynésie et ses partenaires dans le cadre du projet Nāhiti, lauréat du « PIOM France 2030 ». Au programme des réjouissances, trois jours de conférences, tables-rondes, ateliers et de présentation des acteurs et des pépites de l’innovation technologique polynésienne. So French, So Tech.
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De la Tontout’ à Fa’a’ā, les startups calédoniennes s’exportent
Le jour vient de se lever sur la Tontout’ lorsqu’une poignée d’acteurs de la tech calédonienne sort son passeport ; la French Tech Nouvelle-Calédonie, représentée par son trio Hatem Bellagi, Guillaume Terrien et Aurore Klepper, embarque dans ses valises trois startups en phase de développement à l’export : « SMS Link » et son fondateur, Antoine Derouineau, « MAM l’Assistance connectée » de Jean-Marc Brécard et « Aqualone » de Bernard Balet. La bande est secondée par Jean Massenet (Data Terra Océanie), Thomas Avron (Ocean IA) et par les French Tech Guadeloupe et Guyane qui ont profité de l’occasion pour prolonger le plaisir des rencontres outre-mer.
Après un discours introductif à l’entrée du bâtiment « Recherche » de l’UPF bientôt bercé par des notes de ukulélé, rendez-vous est pris dans l’amphi 3, paré de florales décorations et animé par Jennifer Tournois, la cheffe de projet Nāhiti et par ses deux chargés d’affaires, Romain Finot et Maud Jamme. Après une conférence dédiée lors de « So Tech, So Good », l’année 2030 flotte toujours dans l’air insulaire ; en effet, Nāhiti fait partie des huit lauréats d’un appel à projet lancé en 2022 et bénéficie ainsi d’un accompagnement global de France 2030 à hauteur d’environ 120 millions XPF. « Aita atu ai ! » la bande !
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Nāhiti, le lien entre recherche scientifique et entrepreneuriat innovant
Chef de file, l’Université de la Polynésie s’est entourée des acteurs de l’innovation issus de la recherche (UPG, IFREMER, IRD, CNRS, ILM, Université de Californie-Berkeley), des entreprises (French Tech PF, Cluster maritime de Polynésie française, et CCISM) et des institutions (gouvernement et Haut-Commissariat) pour boucler le projet Nāhiti et séduire le jury. Et Patrick Capolsini, président de l’UPF le confirme lors de la première conférence :
« Nāhiti est né d’un projet commun à travers le consortium RESIPOL+ et a pour ambition de soutenir l’entrepreneuriat innovant à travers le programme Pépite, le réseautage entre étudiants, chercheurs et monde économique, l’ouverture des ressources matérielles et plateaux techniques mais aussi le transfert des technologies de la recherche vers le monde économique ; c’est un changement de « mindset » » – P. Capolsini, en plein transfert.
Se succèdent ainsi au micro M. Taivini Teai, ministre de la recherche et de l’agriculture, qui introduit le bal des présentations en partageant sa propre expérience de jeune chercheur avant d’affirmer que c’est « par la rencontre des partenaires académiques et des acteurs privés qu’on structure l’innovation ». M. Étienne de la Fouchardière (SGA Haut-Commissariat) affiche France 2030 en poupe et poursuit en précisant :
« Nāhiti permet de diffuser l’esprit de la culture d’entreprise au sein des universités à travers des programmes comme Pépite, des bourses CIFRE mais aussi via Bpifrance ou les dispositifs France 2030 territorialisés avec la Banque des territoires » – M. de la Fouchardière, France 2030 lover
Et qui de mieux pour parler du monde économique que M. Heiarii Durand, directeur de la CCISM ? Ce dernier confirme : « L’écosystème polynésien de l’innovation est bourgeonnant et doit être structuré, notamment en cassant les silos entre les mondes de la recherche et de l’entrepreneuriat innovant ». Tout était presque dit lorsque le dernier expert, M. Philippe Nérin, président de la SATT AxLR, ajouta : « L’innovation doit être une prise de conscience et une projection collective dans le temps : l’ensemble des parties prenantes doivent s’agréger autour de ce domaine ». Une heure sur soixante-douze venait de s’écouler : les échanges pouvaient débuter…
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Village de l’innovation et réseautage
Trois thématiques principales furent ainsi discutées et développées à travers ces trois journées :
- Jour 1 : De l’idée au concept, comment transformer une idée en projet tangible ?
- Jour 2 : Développement et croissance : explorer les ressources pour accélérer un projet innovant.
- Jour 3 : Expansion et transfert d’innovation, se préparer à l’avenir avec les meilleures pratiques.
Au-delà des multiples interventions d’experts autour de ces thématiques, un petit « Village de l’innovation » animait en parallèle les coursives de l’UPF ce qui permit à une poignée de startups locales de présenter leur jeune pousse à des publics qui ne perdaient pas une occasion de réseauter, localement ou régionalement, et de favoriser ainsi les synergies entre startups et groupes, entrepreneurs et chercheurs ou étudiants et managers.
On nous murmure d’ailleurs à l’oreillette que nos startups calédoniennes ont su saisir cette occasion pour développer leur business à grands coups de serrages de pinces et de signatures de contrats. La French Tech NC, quant à elle, eut le privilège de voir sa présidence largement représentée dans les prises de parole. Rencontres et partages de bonnes pratiques, n’est-ce pas l’essence de ces rencontres thématiques ?
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Accélérer les coopérations régionales en matière d’innovation
Après l’événement calédonien, ces trois journées d’échanges autour de l’innovation semblent confirmer les propos du Ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet : la coopération régionale, le transfert entre recherche scientifique et entrepreneuriat innovant ou encore l’ouverture vers de nouveaux marchés sont une ambition et un objectif partagé par tous les écosystèmes innovation des outre-mer et du pacifique. L’État assume ses responsabilités, notamment, à travers ses financements France 2030 et il est désormais impératif que les écosystèmes « tech » des outre-mer et du Pacifique poursuivent leur développement. « Māururru » les voisins polynésiens et « A tō’ō » !
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