À la rencontre du maritime et du numérique, l’Université de la Nouvelle-Calédonie accueillera les 3 et 4 septembre l’événement Ocean Digital, organisé par NeoTech et NeOcean. Deux jours placés sous le signe des synergies entre économies bleue et numérique.
À cette occasion, Loïc Salmon, maître de conférences en informatique à l’UNC et chercheur au laboratoire ISEA, prendra la parole le 3 septembre à 15h45 lors du témoignage « La Nouvelle-Calédonie, un territoire de sciences maritimes ». En avant-première, nous lui avons posé trois questions pour découvrir son parcours, ses recherches liées au maritime et sa vision sur les passerelles entre monde académique et secteur professionnel. Un avant goût avant de plonger au coeur d’Ocean Digital !
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Bonjour Loïc et bienvenu sur NeoTech. Pour commencer, Peux-tu nous raconter rapidement ton parcours et ce qui t’a amené à travailler sur la thématique maritime en informatique ?
Bonjour NeoTech ! Après un bac S, j’ai suivi une classe préparatoire aux grandes écoles avant d’intégrer une école d’ingénieurs, où je me suis orienté vers un parcours spécialisé en aide à la décision et en fouille de données. J’ai ensuite fait ma thèse à l’École Navale, consacrée à l’étude du trafic maritime à partir des données de position émises par les bateaux, avec pour objectif de détecter des anomalies ou des comportements suspects.
Par la suite, au fil de mes postdoctorats (contrats de recherche d’un à deux ans après la thèse en CCD) j’ai poursuivi mes travaux autour de problématiques maritimes variées parmi lesquelles : le suivi de drones sous-marins, l’étude de la dérive des déchets plastiques en mer ou encore l’identification des zones à risque liées à la piraterie…
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Sur quels projets de recherche travailles-tu actuellement en lien avec le maritime, et quels sont leurs enjeux ?
Depuis mon arrivée en Nouvelle-Calédonie, je participe à plusieurs projets liés au maritime. Le premier consiste à mettre en place, avec un collègue, un système de récupération des données de position des navires dans le lagon grâce à une antenne radio à bas coût. L’idée est d’embarquer cette solution logicielle sur un mini-ordinateur peu coûteux, afin de déployer ces dispositifs sur certains îlots et ainsi collecter des informations sur le trafic maritime dans des zones isolées. Cela peut s’avérer précieux pour la gestion de la pêche ou la préservation de la biodiversité.
Un autre projet porte sur le développement de méthodes d’intelligence artificielle destinées à identifier les caractéristiques génétiques qui permettent aux coraux de résister au réchauffement climatique. Un collègue biologiste a mené des relevés dans le Pacifique, et nous cherchons à croiser ces données avec des informations environnementales comme la température, la turbidité et d’autres données satellites pour mieux comprendre quels gènes favorisent l’adaptation des coraux.
Enfin, je collabore également avec un collègue impliqué dans le développement d’un bateau autonome au FabLab. Deux étudiants de licence informatique travaillent à embarquer, sur un mini-ordinateur à bas coût, un chatbot intelligent capable d’assister au pilotage automatique du navire.
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Selon toi, pourquoi est-il important de renforcer les liens entre le monde de la recherche et les acteurs du secteur maritime pour avancer sur ces sujets ?
Pour moi, il est absolument essentiel de renforcer les liens entre le monde de la recherche et les acteurs du maritime. Ces derniers disposent parfois de données ou de moyens dont les chercheurs n’ont pas l’accès, tandis qu’à l’inverse, ils n’ont pas toujours l’expertise nécessaire pour résoudre certaines de leurs problématiques. Par ailleurs, il existe des dispositifs intéressants, comme les thèses CIFRE, qui permettent à un étudiant de préparer une thèse tout en étant salarié d’une entreprise ou encore différents appels à projets offrant des financements profitant à la fois aux établissements publics et aux entreprises. Dans tous les cas, ce rapprochement est important afin de permettre aux chercheurs de mener une recherche appliquée, avec des retombées économiques positives pour le développement économique du territoire.
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